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La diaspora réclame son droit de vote

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Après les manifestations de soutien aux locaux, la diaspora mauricienne réunit ses forces pour avoir son mot à dire sur la gestion de son pays. Elle réclame le droit de vote. Rencontre avec des Mauriciens à travers le monde pour mieux comprendre cette mobilisation inédite.

La diaspora mauricienne s’était mobilisée pour la marche citoyenne du 29 août, afin d’apporter son soutien. Une mobilisation inédite, comme celle dans les rues de Port-Louis. Il y a également des indications que cette mobilisation pourrait s’inscrire dans le temps.

Shailesh Jhugroo, Mauricien établi à Washington.
Shailesh Jhugroo, Mauricien établi à Washington.
Hansie Citta, originaire de Port-Louis, vit en France.
Hansie Citta, originaire de Port-Louis, vit en France.

Le 3 octobre, la plateforme 100 % Citoyen a organisé un débat en live sur Facebook, avec des intervenants de la diaspora mauricienne. Un élément est revenu en permanence : le droit de vote. Pourquoi une telle mobilisation ? Éléments de réponse…

Covilen Narsinghen, un consultant légal qui vit en Angleterre depuis vingt ans.
Covilen Narsinghen, un consultant légal qui vit en Angleterre depuis vingt ans.

Covilen Narsinghen, un consultant légal qui vit en Angleterre depuis vingt ans, avait participé aux débats. Il explique le sentiment qui se répand actuellement parmi les Mauriciens à l’étranger.

« Quand vous voyez la révolte de Mauriciens des quatre coins du monde, c’est un peu à cause de l’accumulation de plusieurs anomalies », explique le juriste.

Il cite la tenue des élections générales, le contexte difficile du Covid -19, l’échouement du Wakashio, mais aussi les lois bâillons qui portent atteinte à la liberté d’expression et à la démocratie. « Si la diaspora se révolte, c’est qu’elle vit dans des pays où la liberté d’expression est garantie. »

Mais jusqu’où ira cette colère ? Covilen Narsinghen est optimiste : « Je ne crois pas que c’est une mobilisation ponctuelle. Comme Mauriciens, nous contribuons à l’économie d’une façon ou d’une autre et j’espère que nous pourrons maintenir la pression pour obtenir le droit de vote. »

Farahnaz Macky, qui vit au Canada depuis plusieurs années, a également participé au débat de 100 % Citoyen et explique l’importance de cette question de droit de vote. « Nous détenons encore notre citoyenneté et malgré la distance, nous avons notre part et notre contribution. Comme dans toute démocratie, tout le monde sans exception a le droit de vote. Il n’y a pas de citoyen de première classe ou de deuxième classe. »

La technologie, argue-t-elle, devrait permettre à la diaspora de voter. « Comme nous l’avons archi dit, nous avons une vision différente et plus indépendante que nos compatriotes au pays. »
Farahnaz Macky fait également partie de la plateforme citoyenne à Toronto. Ce sentiment sur le droit de vote est-il partagé par des membres de la diaspora pas forcément actifs dans les organisations politiques ?

Le même sentiment semble prévaloir. C’est ce que nous explique Hansie Citta, originaire de Port-Louis, qui vit en France depuis 2011, quand elle y est allée poursuivre ses études. Les derniers développements sur sa terre natale l’inquiètent.

« Maurice sera et restera toujours mon pays », déclare-t-elle. « Je suis une Mauricienne à Bordeaux et non une Bordelaise. Il faut dire que, par rapport à ce que j’entends et vois d’ici, la situation à Maurice m’attriste. »

Si elle n’a pas participé aux manifestations de la diaspora, c’est qu’il n’y en a pas eu à Bordeaux, à cause de la situation sanitaire avec le Covid -19. Mais l’idée d’un droit de vote reste séduisante. « On reste Mauricien, qu’on soit à Maurice ou ailleurs. Et le vote n’est pas pour notre bien-être individuel, mais pour celui du pays. »

Diaspora

Ce qui les préoccupe

Quels sont les sujets qui préoccupent les Mauriciens installés ailleurs ? Farahnaz Macky en fait un résumé : « Il y en a beaucoup : la liberté d’expression, le problème de la drogue, l’écologie et l’environnement, le communalisme, la façon de faire la politique, la qualité de vie, l’ordre et la loi, le logement et l’éducation, entre autres. » Bref, c’est toute l’organisation de la société mauricienne qui inquiète.

Axelle Mounier, en France depuis 2009, s’attarde sur la classe politique mauricienne. « Mon île est une victime collatérale de mauvaises décisions politiques et géopolitiques. Je parle autant du Covid -19 que du Wakashio. » Selon elle, la reconstruction sera forcément longue et il est primordial que les solutions proposées soient équitables.

« L’important est que tout le monde puisse tirer son épingle du jeu et qu’on ne se retrouve pas à nouveau avec un cercle restreint de profiteurs. » Il s’agit aussi de songer à l’avenir, au modèle de développement qui minimiserait les vulnérabilités naturelles du pays.

« Nous sommes, malgré tout, un peuple assez dépendant du reste du monde. Peut-être pour la suite faut-il réfléchir à un modèle de société qui nous donnera plus d’autonomie ? »

C’est un témoignage similaire que livre Shailesh Jhugroo, un Mauricien établi à Washington depuis plusieurs années. « Ma plus grande inquiétude, c’est le chômage face à la pandémie qui dure. Il y a aussi la baisse des investissements étrangers qui sera pénible pour le pays. »

Mais plus encore que les défis, ce sont les structures du pouvoir à la fois économique et politique qui dérangent. « Il y a une relation incestueuse entre le gouvernement et l’élite du secteur privé depuis l’indépendance qui ne laisse que des miettes au Mauricien moyen. C’est une situation qui étouffe la créativité et l’innovation. »

Ces trois membres de la diaspora mauricienne n’ont pas non plus l’impression d’être déconnectés de la réalité du pays d’origine et de ce qui préoccupe les citoyens qui y vivent encore.

« Il faut savoir aussi que, du fait que pratiquement tout le monde a un cellulaire avec caméra, cela fait circuler l’info plus vite… », fait remarquer Farahnaz Macky.

Axelle Mounier s’appuie essentiellement sur la famille pour garder contact avec la réalité mauricienne. « Je suis en contact au quotidien avec ma famille à l’île Maurice. C’est elle qui me tient au courant de la situation. »

Et Sailesh Jhugroo en veut pour preuve la mobilisation qui a suivi l’échouement du Wakashio : « Cette mobilisation vous montre à quel point nous sommes concernés par notre terre natale. »


Un ‘Mauritian Diaspora Scheme’ qui ne séduit pas

Depuis sa création en 2015, le Mauritius Diaspora Scheme n’a pas attiré grand monde (voir hors-texte). Pourquoi ? Pour Farahnaz Macky, proposer des vacances fiscales et des facilités pour l’acquisition de véhicules à la diaspora, c’est démontrer qu’on n’a pas compris ce qui a poussé bon nombre de Mauriciens à aller voir ailleurs. « C’est le népotisme, la corruption, le manque de reconnaissance, de développement personnel et professionnel. Je pense que beaucoup hésiteront malgré tout. »

Selon elle, pour bon nombre de Mauriciens de la diaspora, la terre natale est encore bien trop fermée et il faudrait plutôt un changement de mentalités et l’éradication du communalisme.

« Les avantages fiscaux et les voitures duty free, ça n’intéresse que ceux qui veulent prendre leur retraite à Maurice ! » Ceux qui travaillent ne s’y intéressent pas, assure Shailesh Jhugroo. Ses propos font écho à ceux de Farahnaz Macky. « Nous ne cherchons pas des incitations pour rentrer. Nous voulons des possibilités justes et un level-playing field, comme dans les pays où nous vivons actuellement. »

Malgré tout, l’aspect économique joue également un rôle, selon Axelle Mounier. « Je pense que le projet part d’une bonne intention, mais qu’il est encore balbutiant. Les écarts de salaire entre ceux de l’île Maurice et de certains pays sont conséquents. Les avantages et la qualité de vie également. » Et la communication ciblée autour de ce plan fait également défaut, selon elle.

« Par ailleurs, je suis pour ma part convaincue qu’un membre de la diaspora souhaitant rentrer au pays pour réellement contribuer à sa santé économique y retournera avec ou sans Diaspora Scheme », explique-t-elle.


La question complexe d’un retour

Farahnaz Macky
Farahnaz Macky
Axelle Mounier
Axelle Mounier

Un Mauricien qui vit à l’étranger depuis des années, y a fait sa vie, y a grandi ses enfants, veut-il vraiment rentrer au pays ? Ceux à qui nous avons posé la question ne sont pas tous sur la même longueur d’onde. « J’aime mon pays, je vibre pour ma terre natale. Je ne crois pas vouloir rentrer un jour. Pour les vacances oui, mais pas pour m’installer », dit Farahnaz Macky. Les mentalités, la culture, le coût de la vie et la qualité des services qui se dégrade sont autant de facteurs décourageants.

C’est la réaction opposée qu’on obtient d’Axelle Mounier. « J’aimerais que mes fils puissent profiter et faire l’expérience de leur autre pays et de son peuple. Je suis persuadée que cela les fera grandir et leur ouvrira d’autres frontières culturelles, sociales… »


L’histoire des Mauriciens qui avaient soif d’ailleurs…

Pour parler de la migration des Mauriciens vers l’étranger, il faut remonter plus loin que la période bien connue de l’après-indépendance. Le point avec l’historien Sadaseeven Reddy.

Motivation économique

« Déjà, à la fin du 19e et au début du 20e siècle, des groupes de Mauriciens sont partis. Quand la situation économique était difficile, les Franco-Mauriciens, par exemple, allaient tenter leur chance ailleurs », explique-t-il. Madagascar a été un des pays qui accueillaient les immigrants mauriciens à l’époque, d’autres étant retournés en France.

La motivation économique et le niveau de vie sont soutenus, jusqu’aujourd’hui, par les chiffres. Parmi les 188 406 Mauriciens de la diaspora (ce chiffre comprend uniquement ceux de première génération et le nombre réel, incluant les deuxième et troisième générations est estimé à plus du double de cela), 166 993 sont établis dans les pays développés, selon la classification des Nations unies. 167 502 se trouvent dans des pays à hauts revenus, selon la classification de la Banque mondiale.

La guerre

« Plus tard, pendant la guerre, il y avait environ 10 000 Mauriciens mobilisés, surtout en Afrique du Nord. » Beaucoup ne sont pas rentrés, séduits par le niveau de vie en Europe.

L’historien Jocelyn Chan Low explique également que la période d’après-guerre correspond à l’éradication du paludisme, ce qui a causé un phénomène de baby-boom et de surpopulation. Cela a poussé beaucoup de Mauriciens à quitter le pays pour faire leur vie ailleurs.

Indianisation

Puis arrivèrent les grandes vagues d’émigration, dans le cadre de l’indépendance. « Certains Franco-Mauriciens ont quitté le pays avant l’indépendance. Mais la grande vague, c’était juste après les élections de 67, surtout avec la campagne du Parti mauricien social démocrate, qui avait fait croire qu’il y aurait une indianisation à outrance de l’île Maurice », raconte Sadaseeven Reddy. À l’époque, la fonction publique perd beaucoup de ses hauts fonctionnaires, vivant dans les villes, pour l’Australie.

Fuir le chômage

Dans les années 70, le spectre du chômage pousse encore beaucoup de Mauriciens à tenter de trouver du travail ailleurs. « Vers 1975, il y a eu beaucoup de Mauriciens qui sont allés en Angleterre pour devenir infirmiers. La période de chômage à Maurice poussait beaucoup à partir. »

Les études

Les études à l’étranger sont le principal moteur de l’émigration. « À partir de 1975, beaucoup de Mauriciens qui sont allés en Europe ne sont jamais retournés. Seulement un tiers des membres de ma promotion à Leeds est rentré au pays », souligne l’historien. Un phénomène qu’on constate encore aujourd’hui.

Flot continu

Après ces grandes vagues, Sadaseeven Reddy note qu’il y a un flot constant de Mauriciens partant à l’étranger, soit après leurs études, soit pour poursuivre leurs carrières. « On ne peut pas comparer les opportunités limitées à Maurice à celles existant dans le reste du monde », estime-t-il.


Un apport économique important

Devrait-on pour autant en vouloir aux Mauriciens qui ont été voir si l’herbe est plus verte ailleurs ? Ces Mauriciens ont-ils abandonné un pays qui avait besoin d’eux ? Pour Jocelyn Chan Low, « c’est une erreur de penser cela, car dans les années 70, beaucoup de familles n’auraient pas survécu sans l’aide de leurs proches qui étaient allés travailler à l’étranger ». Le transfert d’argent de la diaspora mauricienne vers Maurice a eu son importance dans le développement économique du pays, affirme-t-il. Aujourd’hui encore, ce transfert représente une part non négligeable du Produit intérieur brut. Les USD 179 millions
(Rs 7,1 milliards au taux de change actuel) transférés à Maurice par la diaspora en 2019 représente 1,2 % du PIB, selon la Banque mondiale. De 2005 à 2015, ce chiffre a été constamment supérieur à
USD 200 millions.


350 demandes approuvées dans le cadre du Mauritian Diaspora Scheme

Depuis son introduction en 2015, le Mauritian Diaspora Scheme est parvenu à ramener 350 fils du sol au pays.
Depuis son introduction en 2015, le Mauritian Diaspora Scheme est parvenu à ramener 350 fils du sol au pays.

Depuis son introduction en 2015, le Mauritian Diaspora Scheme est parvenu à ramener 350 fils du sol au pays. L’impact semble limité, mais une source officielle de l’Economic Development Board, institution responsable du dossier, explique que c’est le résultat direct des critères stricts imposés.

Les Mauriciens de la diaspora qui ont recours à ce plan sont, en effet, exemptés de taxe pendant dix ans et doivent, pour être éligibles, avoir un certain niveau de revenus et des compétences bien définies. Toutefois, cette même source fait ressortir que le nombre de demandes non approuvées est d’environ une centaine.

En cinq ans, donc, il n’y a pas eu plus de 450 demandes. Parmi les 350 approuvées, 240 sont de la catégorie professionnelle, alors que 110 sont de celle des self-employed.

Le top 10 des pays d’où proviennent les demandes diffère du top 10 des Nations unies sur les pays où on compte le plus d’émigrés mauriciens :

  • Le Royaume-Uni
  • La France
  • L’Australie
  • L’Afrique du Sud
  • Les États-Unis
  • Le Canada
  • La Belgique
  • Le Kenya
  • Les Émirats arabes unis
  • Autres pays africains.

En ce qui concerne les secteurs d’activités, le top cinq pour la catégorie professionnelle est comme suit : les services financiers, l’hospitalité et l’immobilier, les TIC, la santé et l’aviation. Et pour les self-employed : les services financiers, la santé, les TIC, les services de consultant (services financiers, immobilier, l’économie océanique) et l’E-commerce.


L’émigration communautaire

L’historien Jocelyn Chan Low explique qu’il y a un phénomène communautaire dans certaines des vagues d’émigration des Mauriciens au fil des années. Ce qui fait qu’on trouve une forte concentration de Mauriciens d’un groupe ethnique spécifique dans certaines régions du monde. « Si vous prenez la communauté chinoise, elle est moins nombreuse qu’en 1968. C’est une communauté relativement neuve à Maurice et elle n’a pas le même attachement. » Si certains sont retournés à Hong-Kong, les premiers qui ont émigré au Canada l’ont fait à cause de meilleures opportunités qu’ils y ont trouvées. Puis, peu à peu, ces pionniers ont fait venir les membres de leur famille et des proches, ce qui a constitué une communauté importante de Sino-Mauriciens au Canada au fil des années.

« C’est la même chose pour les hindous en Angleterre, et les blancs ou mulâtres en Australie et en Afrique du Sud. » En Angleterre, une vague d’immigration a eu lieu car le pays manquait d’infirmiers et d’enseignants, qu’il a recrutés à travers le Commonwealth. L’Australie, à l’époque, n’était ouverte qu’aux blancs.

L’historien met aussi en exergue un autre exemple qui peut étonner au premier abord : l’existence d’une communauté mauricienne tamoule à Strasbourg. « C’est encore le cas d’un groupe de personnes de la communauté tamoule qui y sont allées pour des possibilités d’emploi, s’y sont installées et ont fait venir leurs proches au fil des années. » Ces premiers émigrés « aspirent » ainsi plus de membres de leur groupe ethnique ou de leur communauté.

Jocelyn Chan Low souligne que Maurice a été une terre de passage pour beaucoup, sans compter qu’il s’agit d’un territoire étroit avec des limites inhérentes. Si le nombre de personnes voulant quitter le pays devrait diminuer avec son développement, il estime que la demande mondiale pour les travailleurs manuels devrait voir l’émigration continue de Mauriciens.
La politique gouverne-mentale actuelle, avec son accent sur les polytechniques, pourrait même accélérer ce processus. « Un high-skilled worker peut toucher dix fois son salaire en Australie et les métiers issus de la filière polytechnique sont très demandés », assure Jocelyn Chan Low.


Des Mauriciens ont  manifesté à Paris en même temps qu’à Mahébourg

Ils ont voulu montrer que même à plus de 9 000 kilomètres de leur pays d’origine, ils étaient solidaires avec les organisateurs de la marche citoyenne qui avait eu lieu à Mahébourg   le  samedi 12 septembre. Ils se sont symboliquement rassemblés sur le parvis des Droits de l’homme au Trocadéro.

Voici une vidéo :


Marche citoyenne : participation de la diaspora mauricienne de Paris, Allemagne ou encore de l’Italie

Ils avaient donné le ton. La marche citoyenne de l’activiste social Bruneau Laurette avait eu lieu entre 13 heures et 15 h 30 samedi 29 août et ce, partant de la place de la cathédrale à Port-Louis. Dans un même élan, des compatriotes établis à l'étranger avaient emboîté le pas aux Mauriciens réunis à Port-Louis. Voici quelques images :

Marche citoyenneMarche citoyenneMarche citoyenneMarche citoyenneMarche citoyenne

De nombreux Mauriciens ont quitté l'île pour d'autres cieux, plus particulièrement l'Australie et l'Angleterre, dans les années 60. Voici à quoi ressemblait Maurice dans cette décennie (crédits photos : page Facebook de Vintage Mauritius).

Rue La Chaussée - Port Louis (1966) (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Rue La Chaussée - Port Louis (1966) (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Place D'Armes, Port Louis (1965) (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Place D'Armes, Port Louis (1965) (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Government House - Port Louis (1968) (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Government House - Port Louis (1968) (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Poste centrale (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Poste centrale (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Rade de Port-Louis (1968) (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Rade de Port-Louis (1968) (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Célébrations de la fête de l'Indépendance au Champ-de-Mars le 12 mars 1968 (Crédit photo : Vintage Mauritius)
Célébrations de la fête de l'Indépendance au Champ-de-Mars le 12 mars 1968 (Crédit photo : Vintage Mauritius)
 

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