L’émission Au cœur de l’info, animée par Prem Sewpaul, jeudi, a réuni Kaviraj Sukon et Ram Etwareea pour représenter l’alliance du Changement, et Olivier Barbe pour le PMSD. Le débat a tourné autour du premier anniversaire du gouvernement, de ses mesures économiques et sociales, et de la question centrale : un an après son arrivée au pouvoir, quel bilan peut-on dresser ?
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Un an après sa prise de pouvoir, le gouvernement se trouve au centre des critiques comme des louanges. Kaviraj Sukon, ministre de l'Éducation tertiaire, appelle toutefois à nuancer les jugements : « Il ne faut pas tout peindre en noir. Nous avons hérité d’un pays avec des dettes massives et devons agir dans la durabilité. Nos mesures ne sont pas populaires par choix, mais par nécessité. »
Il cite ensuite plusieurs initiatives du gouvernement : la baisse des prix de produits essentiels, la réforme du système éducatif avec le mécanisme des trois crédits, l’ouverture aux diplômés étrangers, ainsi que les micro-credentials pour valoriser les compétences techniques. « Nous avons mis en place des dispositifs permettant aux étudiants de comptabiliser leurs connaissances techniques pour l’admission à l’université. Les micro-credentials offrent aux universités publiques la possibilité de prendre en considération les qualifications annexes que les étudiants ont acquises », explique-t-il.
Le ministre insiste également sur la nécessité d’une approche graduelle face à la dette publique : « Quand la dette a atteint 90 %, on ne peut pas prendre des mesures aveuglément. Cela coûte au peuple plusieurs milliards pour compenser les dettes. L’austérité n’est pas la finalité, mais nous cherchons à trouver des solutions durables. » Il évoque aussi la gestion de dossiers sensibles : « Le rapport sur le Wakashio, le rapport sur les patients dialysés qui ont malheureusement perdu la vie pendant la période COVID-19… Nous travaillons dans la transparence et la durabilité. »Ram Etwareea appuie cette vision tout en rappelant l’héritage problématique : « Nous travaillons dans une situation difficile, avec les conséquences de 10 ans de mauvaise gestion et de népotisme. Les stocks de médicaments étaient périmés, les rats dévoraient certains produits, des millions de roupies ont été gaspillées. C’est dans ce contexte que nous essayons de stabiliser le pays. »
Il souligne également les efforts pour attirer les investissements et renforcer l’économie : « La Gouverneure de la Banque de Maurice met de l’ordre, nous travaillons sur des facteurs pour créer de la richesse et attirer des investisseurs. Mais il reste des défis majeurs : dette publique à 90 % du PIB, pénurie de main-d’œuvre et dépendance aux importations. »
Le député insiste sur le développement de nouveaux secteurs : « Nous importons toujours du poisson même si nous sommes entourés d’eau. Maurice est seulement en troisième position parmi les pays exportateurs de poissons. Il faut investir, mobiliser les ressources financières et enfin développer l’économie bleue ». Il évoque aussi la nécessité d’une planification urbaine plus responsable : « Il faut un débat sur la construction et le développement pour éviter le bétonnage excessif »
Pour Olivier Barbe, porte-parole du PMSD, le bilan du gouvernement est mitigé : « Une rupture s’est opérée entre le peuple et l’alliance du Changement. Les mesures annoncées pendant la campagne n’ont pas été tenues. Après un an, rien n’a été fait par rapport à certaines promesses ». Il critique le manque de préparation pour certaines mesures : « La mesure sur la pension ne figurait pas sur le manifeste électoral. Gouvernman inn pik lepep kouma enn serpan ».
Sur le plan éducatif, Olivier Barbe approuve certaines réformes, mais en souligne les limites : « Concernant les trois Credits, nous sommes d’accord. Mais pour prévenir le brain drain et le talent mismatch, il faut revaloriser le travail et canaliser les jeunes vers des filières plus manuelles, pas seulement académiques. Maurice a déjà connu un triste épisode avec les universités marrons. »
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