La hausse du nombre de cas de COVID-19, la vaccination, les contaminations en milieu scolaire, le variant Delta, la réouverture des frontières et les prix des médicaments sont de sujets commentés par le ministre de la Santé sur Radio Plus le vendredi 16 juillet 2021. Il était l’invité de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul dans l’émission « Au cœur de l’info ».
Cas en hausse
Kailesh Jagutpal a avancé deux raisons pour justifier la hausse du nombre de cas de COVID-19. D’abord, parce que la plupart des infectés sont désormais asymptomatiques. « Puis parce que nous qui allons chercher ces cas-là à travers l’exercice de Contact Tracing avant de placer les patients dans des centres de quarantaine. Sans compter le fait que nous les comptabilisons et que nous les déclarons officiellement », a-t-il expliqué.
Or, a-t-il précisé, cette pratique ne se fait pas dans d’autres pays. « Du moins, pas comme nous le faisons nous. À l’étranger, on demande souvent à ces personnes de rester chez elles et d’appeler uniquement lorsqu’elles commencent à présenter des symptômes », a-t-il soutenu.
Statut vaccinal des infectés
Le ministre a fourni des chiffres au sujet du statut vaccinal des gens infectés. Sur 1 459 personnes testées positives, seulement 359 sont vaccinées. 95 % de ceux qui avaient déjà reçu une dose de vaccin ne présentaient pas de symptômes, contre 99 % chez ceux qui s’étaient fait administrer les deux doses. « Chez les 1 100 patients qui n’étaient pas vaccinés, 35 % ont développé des symptômes légers », a souligné Kailesh Jagutpal. Il a précisé que parmi les morts, aucun n’était vacciné.
Vaccin : troisième dose
Kailesh Jagutpal a fait comprendre qu’il se peut que les personnes complètement vaccinées soient appelées plus tard à faire une troisième dose. « Si les agences internationales recommandent une troisième dose, nous le ferons », a-t-il indiqué, soulignant que Maurice dispose de suffisamment de doses pour le faire. La troisième dose, dit-il, pourra aussi se faire avec un vaccin différent des deux premières.
Voyage en Europe
Les Mauriciens peuvent voyager en Europe, et ce quel que soit le vaccin qu’ils ont reçu. C’est l’assurance donnée par le ministre. « Il suffira, pour cela, de respecter les dispositions en vigueur dans ces pays en fonction des différents vaccins. Une fois que vous avez obtenu votre International Vaccination Card, vous pourrez entamer des démarches pour obtenir un visa auprès de l’ambassade concernée », a-t-il expliqué.
Confinement national
Il n’y aura plus de confinement national, comme l’a connu le pays à deux reprises. C’est ce qu’a fait comprendre le ministre de la Santé. « Nous devons désormais vivre avec la COVID-19. Le virus sera présent comme tant d’autres maladies transmissibles : la tuberculose, la malaria, le VIH/SIDA, etc. Nous savons désormais quelles précautions prendre. Nous devrons nous faire vacciner et vivre avec le virus », dit-il.
Sans compter, a-t-il avancé, qu’un confinement national comporte un coût énorme. « Il ne garantit pas non plus l’éradication du virus. De par sa nature, le virus sera toujours présent », a rappelé le ministre.
Bas les masques ?
Le port du masque restera, du moins pour l’instant, toujours la norme, selon le ministre. Il a ajouté qu’il faudra prendre cette précaution pour ceux qui, bien qu’étant vaccinés, ne développeront pas d’anticorps et seront vulnérables face au virus. « Tout comme pour ceux qui, pour des raisons médicales, seront exemptés de la vaccination. Ces personnes-là surtout devront toujours porter le masque », a avancé Kailesh Jagutpal.
Il préconise une période d’observation avant de prendre une décision au sujet de l’utilisation des masques. « Si la population ne présente plus de symptômes, à ce moment-là nous pourrons étudier la question. Mais aussi longtemps que nous n’atteindrons pas cette situation, il faudra continuer à adopter des gestes barrières », a-t-il prévenu.
Établissements scolaires
Le Dr Kailesh Jagutpal est catégorique : les établissements scolaires resteront opérationnels malgré une hausse du nombre de cas de COVID-19. Il considère que le nombre de contaminations parmi les enfants avant et après la rentrée est quasi le même. « Pena gran diferans », a-t-il soutenu.
Interrogé à l’effet que cette situation est stressante, il a répondu : « Le stress fait partie de la vie. Nous devons nous adapter. C’est tout aussi stressant de rester à la maison, et ce pour tout le monde. »
Le ministre a annoncé que les étudiants seront aussi vaccinés, notamment ceux âgés de 12 à 17 ans. « Le vaccin Pfizer a été approuvé pour cette tranche d’âge. » Le pays, selon lui, devrait prochainement en réceptionner 60 000 doses. Ce qui permettra de vacciner 30 000 élèves.
« Nous commencerons par les adolescents de 17 ans et nous poursuivrons avec ceux moins âgés au fur et à mesure », a-t-il expliqué, concédant que le ministère de la Santé travaille toujours sur les modalités de l’exercice, tenant compte des spécificités du vaccin. « Mais c’est sûr que nous ne pourrons pas mener l’exercice dans 10 voire 15 centres », a-t-il fait ressortir.
Vaccination : les complications
Le ministre a indiqué qu’à ce jour, seulement 60 % des adultes ont déjà obtenu une dose de vaccin, contre 35 % pour les deux doses. Parmi, selon lui, figurent seulement une centaine de cas dans lesquels il y a eu des « complications ».
« Certains ont eu des vomissements. D’autres ont fait un malaise. Seulement une dizaine de cas a nécessité une hospitalisation. Au bout de 24 heures voire 48 heures maximum, ils ont pu regagner leur domicile », a-t-il expliqué.
Variant Delta
Environ six cas de variant ont été enregistrés à Maurice. Selon le ministre, ils ont été détectés en quarantaine, sur des passagers venant de l’étranger. Au sujet du variant Delta, originaire de l’Inde, Kailesh Jagutpal a concédé qu’il est « très contagieux » mais il a précisé qu’il « n’engendre pas de forme sévère de la maladie », contrairement au variant sud-africain.
« De sources internationales, le variant Delta n’est pas résistant aux vaccins et aux tests PCR », a affirmé le ministre. « Les exercices de séquençage ont permis de savoir que tous les cas détectés jusqu’ici proviennent de la même lignée, soit le virus qui était présent depuis le début. »
Le ministre considère qu’avec le protocole en vigueur dans le cadre de la réouverture des frontières, le pays ne court pas le risque d’introduire le variant Delta dans la communauté.
Zone rouge
Le ministre a aussi fourni des informations sur les critères considérés pour la mise en place de zones rouges : le statut vaccinal des personnes infectées, l’âge ainsi que la présence de symptômes ou pas. Il a souligné que plus le nombre de vaccinés dans une région est élevé, moins cette région a des chances d’être décrétée zone rouge.
Quarantaine
Les protocoles entourant la mise en quarantaine pourront être revus au fur et à mesure que le nombre de vaccinés augmentera. C’est ce qu’a laissé entendre Kailesh Jagutpal. Car, a-t-il rappelé, le coût de la quarantaine est conséquent. « Il faut compter Rs 2 800 par personne par jour. » Il a précisé que le système d’auto-isolement se pratique déjà parmi le personnel hospitalier.
Ventilators : Pack & Blister
La Santé a entrepris des démarches pour restituer les respirateurs artificiels acquis auprès de Pack & Blister au coût de Rs 78 millions. « Une fois que ces Ventilators seront acheminés, nous demanderons un remboursement, quitte à recourir à des actions légales si nécessaire », a assuré Kailesh Jagutpal.
Prix des médicaments
Au sujet de l’épineux sujet de la hausse des prix des médicaments, de la situation de monopole parmi des importateurs et de la préférence des Mauriciens pour les médicaments de marque au détriment des génériques, Kailesh Jagutpal a indiqué qu’il abordera le sujet avec son collègue du Commerce. « Il faudra dresser une liste des médicaments les plus utilisés et voir comment on peut faire baisser les prix non seulement à la vente mais aussi auprès des producteurs », a-t-il conclu.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !