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Kailesh Jagutpal : «La vaccination débute au plus tard la semaine prochaine»

Ce n’est plus qu’une question de jours avant que la campagne de vaccination contre la COVID-19 démarre. C’est ce qu’a confirmé le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, le mercredi 20 janvier 2021, dans l’émission « Au cœur de l’info » sur Radio Plus. Les « front-liners » seront les premiers servis.

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«Nous lancerons la campagne de vaccination au maximum la semaine prochaine. » Annonce faite par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, le mercredi 20 janvier 2021, dans l’émission « Au cœur de l’info » animée par Jane Lutchmaya et Eshan Dinally. Les vaccins seront administrés gratuitement et sur une base volontaire. 

Les premiers servis seront les « front-liners », c’est-à-dire ceux travaillant dans les centres de quarantaine, les centres de soins pour personnes atteintes de la COVID-19, ainsi que ceux en contact avec des personnes qui entrent au pays à l’aéroport et au port, entre autres. 

Si Maurice peut avoir accès à plusieurs types de vaccins, la première cargaison sera une donation de 100 000 doses de l’Inde qui arriveront en même temps. Il s’agit ici du vaccin développé par Oxford/ AstraZeneca et fabriqué sous licence par l’Inde. Comme il faut administrer deux doses par personne, cela signifie que 50 000 personnes sont concernées. 

« On commencera à administrer les vaccins dès qu’ils arriveront. Le Vaccination Deployment Plan est déjà prêt. Celui-ci passera incessamment au Conseil des ministres », affirme Kailesh Jagutpal. Tout est fin prêt pour lancer la campagne de vaccination. 

5 000 injections

Selon le ministre, plus de 5 000 injections pourront être faites par jour. Elles se feront dans les hôpitaux, les centres de quarantaine et d’autres institutions de santé. Plus de 20 équipes seront mobilisées. Mais, anticipe le ministre, « au début, les gens viendront moins nombreux, mais cela s’accélérera ensuite ». 

La préparation de la campagne a été faite de concert avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Mais il n’y aura aucune obligation. « Se faire vacciner est une démarche volontaire. On se fait vacciner pour se protéger mais aussi notre famille. Nous donnerons toutes les informations nécessaires à travers une campagne. Une cellule de communication, comprenant des membres de la communauté scientifique, sera formée à cet effet. »

D’autres initiatives

Maurice fait partie de l’initiative COVAX, pilotée par l’OMS. Celle-ci permet d’avoir accès à suffisamment de vaccins pour 20 % de la population mauricienne. Le ministre n’a toutefois pas été en mesure de donner davantage d’informations à ce sujet. 

Par contre, l’OMS pourrait fournir plusieurs types de vaccins. « Elle ne nous a pas encore dit lesquels. Mais on sait qu’elle a commandé plus de vaccins d’AstraZeneca. Donc, logiquement, nous devrions avoir davantage de ce vaccin. »

En parallèle, le ministère de la Santé a fait des requêtes directes auprès de laboratoires qui produisent des vaccins anti-COVID-19. Mais pour le moment, il n’y a pas encore eu de réponses à ces demandes officielles. « Elles peuvent venir n’importe quand », a précisé le ministre. 

Un fonds spécial

L’argent pour acheter les vaccins est déjà disponible, soutient le ministre. « Le ministère des Finances a créé un fonds spécial pour cette campagne, car on vaccine pour protéger notre économie. » Ce fonds est différent du COVID-19 Fund mis sur pied durant le confinement, qui traite plutôt de l’aspect social des choses.

Dr Gujadhur : «Pas une sécurité de voyage»

Intervenant sur Radio Plus dans la journée, Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé publique, a déclaré que « les vaccins contre le nouveau coronavirus ne garantissent pas forcément des voyages sécurisés ». Trop peu d’informations sont disponibles pour le moment. « Est-ce que ces vaccins diminuent les symptômes ou encore la sévérité de la maladie ? On n’a aucune donnée pour l’instant sur les effets de ces vaccins par rapport à la transmission de la maladie. Si nou pena sa Data la, alor li difisil pou evalie si sa vaksin la pou anpes transmet maladi la. Sa vaksin la tou sel li pa pou donn garanti ki vwayaz pou Safe », a-t-il précisé.  

Objectif : immunité collective 

« Nous souhaitons atteindre l’immunité collective au plus vite », a rappelé Kailesh Jagutpal. Selon les spécialistes, elle est atteinte quand 60 % de la population est vaccinée. « Si on commence notre campagne maintenant, cela devrait nous prendre trois à quatre mois pour atteindre cette immunité », estime-t-il. Il ne s’agit cependant pas de se précipiter outre-mesure. Riche de l’expérience dans des pays qui ont déjà commencé à vacciner, « nous savons maintenant qu’on a un besoin de temps d’observation ». 

Règles suivies à la lettre

Chaque vaccin vient avec ses recommandations. Le ministère de la Santé entend bien les respecter à la lettre. À titre d’exemple, certains vaccins ne peuvent pas être administrés aux mineurs. « On n’administrera pas le vaccin à des personnes en-dessous de 18 ans si ce n’est pas recommandé. Idem pour les femmes enceinte. Nous prendrons un maximum de précaution. » Cela s’applique aussi aux personnes allergiques ou celles qui ont des problèmes spécifiques de santé.

Réactions

Vinesh Sewsurn, de la Mauritius Health Officers Association : 

« Le ministère de la Santé a informé le personnel soignant que cela se fera de manière volontaire. Il avait déjà mené un sondage pour savoir combien sont d’accord de se faire vacciner et combien ne se sentent pas prêts. Les résultats ne sont pas encore connus. »

Nasser Ibrahim Essa, de la Nurses Association : 

« C’est une bonne chose que les front-liners soient vaccinés en premier, car nous sommes les premiers exposés. Cela nous permettra de nous protéger afin de soigner les patients. Nous serons également plus confiants. »

Ram Nawzadick, de la Nursing Association : 

« Selon le sondage conduit parmi les Health Workers, 80 % se disent prêts à se faire vacciner. La formation des aides-soignants sur la vaccination, la conservation des vaccins et l’approche à adopter a déjà débuté. Il ne faut pas brûler les étapes. Le respect des consignes est essentiel. Nous devons également être capables d’expliquer aux Mauriciens les effets secondaires à rapporter ou ceux à ne pas prendre au sérieux. »

 

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