Quitte à jouer serré sur le nombre d’arrivées touristiques en constante diminution, le nouveau ministre du Tourisme est catégorique : pas question de brader les prix au détriment de la qualité du service. Pour Joe Lesjongard, même si tout ne va pas bien, Maurice demeure une destination de choix.
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Parfait timing pour votre come-back au Mouvement socialiste militant (MSM), car vous voilà ministre…
Je dois dire que je suis honoré de la confiance placée en moi par le Premier ministre pour occuper le poste de ministre du Tourisme. C’est un challenge, d’autant que le ciel touristique mauricien n’est pas aussi bleu actuellement.
Le tourisme bat de l’aile, ayant engrangé Rs 1 milliard de recettes en moins pour cette année. Quels sont les remèdes de cheval, s’il en faut, pour remettre ce secteur sur les rails ?
Écoutez, ce serait prétentieux de ma part de donner des solutions aujourd’hui. Je n’ai pas de solutions magiques. J’ai fait un premier constat. La situation n’est pas aussi alarmante qu’on veut le faire croire. Il n’y a certes pas de croissance cette année, mais cela ne signifie pas que la situation est irréversible.
Il est vrai qu’il y a une baisse d’arrivées de certains pays. Il est de notre responsabilité de renverser cette tendance. J’ai rencontré quelques stakeholders. J’ai d’autres rencontres prévues dans les semaines à venir. On prendra des décisions qui s’imposent par la suite.
Pour les premiers mois de l’année, les réservations ont chuté de presque 9 %. Les petits hôtels ont-ils été les premières victimes collatérales ?
Quand il y a des baisses, cela a des répercussions sur plusieurs secteurs.
Il y a des destinations émergentes, comme les Maldives et les Caraïbes, qui font d’excellents chiffres, alors que nos deux principaux marchés sont secoués par des crises sociales. Cela va-t-il de mal en pis pour Maurice ?
On a tort de brosser un tableau noir de notre secteur touristique. La destination Maurice est toujours une destination de rêve. Du reste, cette semaine le pays a été sacré World Best Romantic Destination aux World Travels Awards pour la seconde année consecutive. Je pense que la non-croissance de cette année ne se prolongera pas.
Je vais revoir le fonctionnement de l’école hôtelière. ‘We must attract more youth in our tourism industry’. »
Maurice vise des arrivées touristiques avoisinant les deux millions par an. Cela relève-t-il encore du domaine du possible ?
Je suis de nature optimiste. Le produit île Maurice a toujours la cote sur plusieurs marchés. C’est à nous d’améliorer le produit, en le rendant plus attrayant et plus accessible à d’autres marchés.
On dénombre de plus en plus de vols, à l’arraché ou autres, perpétrés sur les touristes. L’accueil légendaire mauricien s’effrite-t-il ?
Les vols ou les agressions commis sur n’importe qui sont déplorables, touristes inclus. Mais ce n’est pas à cause de quelques malfaiteurs qu’on doit condamner toute la population locale. De toute façon, l’installation des caméras Safe City rend notre destination plus sûre.
J’ai aussi eu des réunions avec les autorités policières et des officiers de la police du tourisme pour m’informer des opérations de police menées pour assurer la sécurité des touristes. L’accueil mauricien reste légendaire. Le vivre-ensemble mauricien est salué de par le monde.
Le « all-inclusive package » est dénoncé, car cela affecte des emplois indirects. Quelle pourrait être la solution, selon vous ?
Comme je vous ai dit plus tôt, j’en suis au stade des consultations. Nous n’avons pas encore dégagé de stratégie.
On dénombre quelque 5 000 appartements et logis opérant en dehors du circuit officiel. Est-ce que le « rating » en termes de qualité est respecté ?
Je ne sais pas d’où vient ce chiffre de 5 000. Je ne sais pas s’il est exact ou pas. Il faudra mettre un peu plus d’ordre dans le secteur de l’hébergement qui concerne les opérateurs qui ne sont pas enregistrés auprès du ministère.
Pourquoi les prix pratiqués par la destination mauricienne sont-ils si prohibitifs ? Est-ce le coût des chambres ou celui des billets d’avion ?
Nos hôtels ont un niveau. Cela a fait les beaux jours de notre tourisme. Nombre d’entre eux ont reçu de prestigieux prix à travers le monde. Nous sommes reconnus pour notre excellence en termes de service et pour la qualité de nos hôtels. Nous ne pouvons pas rabaisser la qualité de notre service et vendre un produit bon marché qui affectera ensuite tout le secteur.
Il y a un sujet qui revient sans cesse : Maurice est sale, alors que les hôtels contribuent Rs 400 millions à un fonds visant à embellir le pays. Où va cet argent ?
Je travaille actuellement sur un programme d’embellissement de nos sites touristiques. Je rencontrerai des représentants des collectivités locales, de la Beach Authority et de la Tourism Authority pour revoir toute la question.
Ils sont nombreux nos jeunes formés à se laisser tenter par les bateaux de croisière. Comment retenir ces talents ?
C’est une bonne chose que les jeunes trouvent de l’emploi, même si c’est sur des bateaux de croisière. Ceci étant dit, je vais revoir le fonctionnement de l’école hôtelière. We must attract more youth in our tourism industry.
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