Ismaël Randera, affectueusement appelé Bhai, âgé de 83 ans, qui habitait à la rue Saint-James, à Port-Louis, n’est plus. Il est mort noyé en mer à Pereybère, dans la matinée du dimanche 31 janvier. Son cadavre a été repêché par un skipper et ramené sur la plage par des gardes-côtes. Le Service d’aide médicale d’urgence a constaté son décès.
C’est aux alentours de 9 heures que le drame s’est produit. Comme chaque dimanche, Ismaël Randera s’était rendu à Pereybère pour faire un peu de natation en compagnie de ses amis. À un moment, alors qu’il nageait avec ses amis, il a disparu. Ne le voyant plus, ses compagnons ont commencé à le chercher. Ils l’ont retrouvé flottant inerte dans l’eau. C’est alors qu’un skipper qui se trouvait non loin du lieu du drame a repêché son corps pour le ramener à terre. Alertés, les gardes-côtes et le Service d’aide médicale d’urgence ont constaté son décès. L’autopsie a attribué la cause de sa mort à la noyade.
Sportif, pédagogue et chroniqueur, Ismaël Randera était un homme très actif. Il a présidé la Mauritius Football Association de 1986 à 1987. Il a été Personal manager du groupe Currimjee avant de se joindre à l’administration du Muslim Girls College comme Deputy Manager.
Connu pour sa générosité
Ismaël Randera était un collaborateur de longue date pour le journal Star. Il a animé la rubrique société de l’hebdomadaire Star. Dans son dernier article, intitulé : Et si c’est sa colère ?, il analyse la situation mondiale par rapport à la propagation désastreuse de la Covid-19. Ce texte est paru dans l’édition du Star du dimanche 31 janvier 2021, coïncidant avec le jour de ce drame.
Ismaël Randera était connu pour sa générosité, sa sagesse et son penchant spirituel. « Je n’ai pas connu d’autres hommes plus honnêtes que Bhai Ismaël. Il n’a jamais refusé d’aider qui que ce soit qui frappe à sa porte », confie Taleb Dawoo, un proche.
Les funérailles d’Ismaël Randera ont eu lieu à Taher Bagh, à 15 h 30, le dimanche 31 janvier.
Taleb : « Bondie akord li enn zoli plass dan paradi, ansam ek so madam »
En 1994, Ismaël Randera a fait la connaissance de Taleb Dawoo, au collège Muslim Girls. Depuis, il est devenu comme un homme de confiance pour Bhai. « Je venais tout juste d’être employé comme handyman, sous la direction d’Ismaël Randera. J’ai gagné sa confiance et depuis, j’ai toujours été serviable envers lui. Je ne peux pas vous dire comment cet homme m’a aidé dans la vie. Grâce à lui, j’ai grandi, éduqué et marié ma fille unique, qui est aujourd’hui infirmière. “Pena mo pou dekrir bonte sa misie la. Mem anver so madam, li ti exemplaire. Bondie akord li enn zoli plass dan paradi, ansam ek so madam », dit Taleb. Il avait les larmes aux yeux, après avoir appris la triste nouvelle.
Mohammad : « Je ne savais pas que c’était notre dernière rencontre »
Établi à San Francisco, en Amérique depuis plus de 35 ans, Mohammad, le fils d’Ismaël regrette de ne pas pouvoir assister aux funérailles de son père. « À cause de la situation de la Covid-19, je n’ai pu être présent lors des funérailles de mes parents. C’est frustrant, très dur, il n’y a pas de mots pour décrire cette peine », dit le gestionnaire en informatique. Il garde de bons souvenirs de ses parents lors de sa dernière visite à Maurice. « Lorsque j’étais venu en vacances à Maurice, en compagnie de mon épouse, il y a deux ans, j’ai passé des moments inoubliables avec mon père. Je ne savais pas que c’était notre dernière rencontre. Mon souhait est de pouvoir prier sur la tombe de mes parents », dit-il avec émotion. Mohammad tient à remercier son père pour les sacrifices qu’il a fait pour son éducation et celle de sa sœur. « Pour tout ce qu’il a fait pour notre bien-être, le mot merci est insuffisant », confie-t-il.
Sa fille : « Il pratiquait la natation depuis 40 ans»
Ismaël Randera, père d’un fils de 56 ans et d’une fille de 49 ans, a perdu sa femme, il y a deux mois et demi. Sa fille, Mowlooda Randera-Taher, pleure sa disparition. « Il nous a quittés lors d’une activité pour laquelle il était passionné. C’est un choc, mais nous acceptons ce qu’a décidé Dieu », dit-elle avec tristesse. Cela fait presque trois semaines qu’Ismaël s’est remis à la natation, après une pause de deux ans, à la suite d’une blessure. « Mon père pratique la natation depuis plus de 40 ans. Deux à trois fois par semaine, il se rendait à la mer, en compagnie de ses amis de longue date. C’était un très bon nageur qui gardait le juste-milieu », confie-t-elle.
Ismaël Randera a été, dit sa fille, « non seulement un père idéal, mais un grand-père, un beau-père et un époux formidable ». « Ma mère, Zoubeda, est décédée à l’âge de 80 ans, après 57 ans de vie commune auprès de mon père. Elle a été alitée durant ses 17 dernières années. Mon père a toujours été très dévoué à ses côtés. Il n’y a pas un jour quand il ne s’est pas occupé de ma mère. D’ailleurs, depuis le départ de ma mère, il a commencé à avoir des soucis de santé. Je pense que c’était dû à la tristesse. Tout comme ma mère, il va manquer à beaucoup de gens. Que Dieu soit miséricordieux et accorde à mon père le paradis », prie la fille.
Condoléances
Le Défi Media Group présente ses condoléances à la famille Randera, en particulier à sa fille Mowlooda Randera-Taher et à son fils Mohammad, à leurs enfants et tous ceux que ce deuil afflige.
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