Irrégularités présumées : la FCC saisie du dossier Waterpark de Belle-Mare 

Clap de fin pour le Splash n Fun Leisure Park. Après des années d’espoir, de rénovations coûteuses et de montagnes russes budgétaires, le parc aquatique de Belle-Mare ne rouvrira plus ses portes. Fermé depuis février 2025, l’établissement est désormais au cœur d’une enquête de la Financial Crimes Commission (FCC). En cause : une gestion douteuse et une dette colossale qui font plonger le gestionnaire du site, le Sugar Investment Trust – organisme public-privé destiné à valoriser les avoirs fonciers hérités de l’industrie sucrière –, dans une crise sans précédent.

Lancé en 2001 avec de grandes ambitions, le Waterpark visait à devenir une attraction incontournable pour les familles mauriciennes et les touristes. Toboggans géants, piscines à vagues, aires de jeux ludiques… tout était pensé pour séduire petits et grands. En 2019, une importante rénovation lui avait offert un nouveau souffle et un nouveau nom : Splash n Fun Leisure Park. Mais les difficultés financières et techniques n’ont jamais vraiment cessé de le hanter.

Le 8 mai 2025, l’espoir d’un renouveau s’est définitivement évaporé. Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, Nishta Jooty-Needroo, nouvelle directrice du SIT, a annoncé la fermeture définitive du site. À la tête de l’organisation depuis quatre mois, elle n’a pas mâché ses mots : « La situation financière du SIT est catastrophique », a-t-elle déclaré. Selon elle, plus d’un milliard de roupies mauriciennes auraient été « dilapidées » à travers une gestion passée qu’elle qualifie d’« accablante ». 

Selon les informations communiquées, entre 2018 et 2019, environ Rs 350 millions auraient été injectées pour rénover le parc. Mais à ce jour, aucune trace concrète de ces travaux n’a pu être observée. Pire encore, la dette totale liée au projet s’élèverait désormais à Rs 1,6 milliard — un poids que le SIT est loin de pouvoir supporter. 

Face à ce naufrage financier et à l’ampleur des soupçons de mauvaise gestion et de détournements, le dossier a été transmis à la FCC. L’enquête s’annonce tentaculaire : il s’agira de faire la lumière sur la vente à prix réduit de quelque 5 000 arpents de terrain potentiellement liés au projet, d’identifier les bénéficiaires des fonds censés financer les travaux (dont certains n’auraient jamais eu lieu), et de décortiquer la façon dont les ressources ont été allouées au fil des dix dernières années. 

Dans l’immédiat, le SIT annonce un gel total de tous ses projets en cours. Une restructuration complète est également à l’agenda. Quant aux employés du Splash n Fun, la direction assure qu’ils ne seront pas laissés sur le carreau. Des mesures de redéploiement sont à l’étude, soit dans d’autres entités du SIT, soit au sein du ministère de l’Agro-industrie.