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Irrégularités dans l’attribution d’un contrat pour des pneus : des éléments «accablants» contre Rao Ramah, ancien CEO de la CNT

Rao Ramah, ancien Chief Executive Officer (CEO) de la Compagnie Nationale de Transport (CNT), a été entendu par la Financial Crimes Commission (FCC), le jeudi 17 avril. L’objet de cette audition : un contrat de Rs 22 millions attribué en 2022 pour l’achat de pneus de rechange destinés à la flotte d’autobus de la CNT. La FCC soupçonne de sérieuses irrégularités, notamment un non-respect des critères stipulés dans l’appel d’offres, ainsi que dans le contrat signé. 

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À l’issue de cette audition, Rao Ramah devrait être de nouveau convoqué dans les jours à venir, alors que l’enquête suit son cours. Dans les couloirs du Réduit Triangle, des murmures laissent entendre que l’ancien patron de la CNT pourrait être inculpé, au vu des éléments déjà compilés par les enquêteurs.

Selon les termes du contrat, les pneus livrés devaient permettre une utilisation comprise entre 60 000 et 70 000 kilomètres avant un premier entretien, appelé first rebuilt dans le jargon technique. Pourtant, les normes de qualité exigées n’auraient pas été respectées. Les registres indiquent que certains pneus ont dû être remplacés après seulement quelques milliers de kilomètres.

« Les fournisseurs avaient livré des pneus dont la durée d’utilisation variait entre 4 000 et 11 000 kilomètres », confient des sources proches de l’enquête. Et cela, alors même que le contrat, tant sur le plan des prix que des spécifications, prévoyait des produits de bien meilleure qualité.

En analysant les livres de bord de la CNT, la FCC a relevé de nombreuses plaintes pour usure prématurée (premature tyre wear), soulignant que ces pneus devaient être remplacés bien avant la durée d’utilisation convenue.

Un rapport d’audit interne de la CNT, obtenu par la FCC, contient des révélations jugées accablantes. Lors d’un échantillonnage aléatoire mené par le département d’ingénierie, il a été constaté que la durée de vie réelle des pneus était bien inférieure à celle promise dans le contrat.

Le même rapport indique que la CNT aurait pu réclamer Rs 2 millions au fournisseur, sous la clause de Liquidated Damage. Mais, selon des témoignages recueillis par la FCC, Rao Ramah se serait opposé à cette procédure. Un responsable du département d’ingénierie affirme avoir reçu cette réponse de l’ancien CEO : « Monn dir ou pa soumet oken rapor, mo pou deal sa momem. »

Selon les conclusions préliminaires de l’enquête, Rao Ramah aurait donné des instructions contraires aux intérêts de l’entreprise publique, empêchant ainsi la CNT de réclamer quelque Rs 2 millions au titre de Claim Back. Face aux enquêteurs, Rao Ramah a nié ces allégations.

La FCC dispose également d’éléments indiquant que Ramah aurait volontairement retardé le traitement des dossiers afin de dépasser les délais légaux pour formuler une réclamation contre le fournisseur. Des soupçons de faveurs illicites planent aussi sur certains cadres impliqués dans ce dossier.

 

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