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Indicateurs : croissance à 3,7 %, taux directeur à 3,35 % 

Le gouverneur de la Banque de Maurice Yandraduth Googoolye et le Second Deputy Governor Mahendra Vikramdass Punchoo.

Le Monetary Policy Committee de la Banque de Maurice a maintenu le taux d’intérêt de référence à son niveau actuel, et ce dans un contexte où la croissance a été revue à la baisse, alors que l’inflation devrait rester faible dans le court et moyen termes.

Après Statistics Mauritius qui, fin septembre, a revu ses perspectives de croissance pour l’année, c’est au tour de la Banque de Maurice de revoir les siennes. Elle l’estimerait à 3,7 %, contre une prévision de 3,9 % début août. L’expansion économique devrait repasser à 4 % dès 2020. C’est ce qu’a déclaré Yandraduth Googoolye, gouverneur de la Banque de Maurice, le mercredi 27 novembre, au siège de la Banque centrale, à Port-Louis, lors d’une conférence de presse après la quatrième et dernière réunion du Monetary Policy Committee (MPC) pour 2019. 

Même si l’économie demeure résiliente dans l’ensemble, il n’en demeure pas moins qu’elle reste sous l’influence de ce qui se passe dans le monde, incluant ses principaux marchés. Ceci étant dit, l’inflation, autre mesure dont tient compte le MPC, reste à un niveau relativement bas, soit de 0,5 % en 2019 et accélérant à 1,5 % en 2020. Maurice, rappelons-le, est un importateur net de nourriture, de produits pétroliers et d’équipement. Ce faisant, l’inflation reste sous influence des fluctuations de prix à l’international.

Tenant compte de ces deux critères, le MPC a décidé, par vote majoritaire, de maintenir le taux directeur à 3,35 % – son niveau le plus bas depuis l’introduction du mécanisme de politique monétaire. Ainsi, les taux d’intérêts en cours sur les prêts, découverts, cartes de crédit et à l’épargne restent inchangés. 

Ci-contre une sélection des thèmes abordés par Yandraduth Googoolye, qui avait à ses côtés le Second Deputy Governor, Mahendra Vikramdass Punchoo. Le First Deputy Governor Renganaden Padayachy a démissionné début octobre pour se lancer dans la politique. Il est désormais le nouveau ministre des Finances.

Analyse sectorielle : Infime contribution du tourisme, du textile et du secteur sucre 

Les arrivées touristiques seront presque similaires à celles de 2018. Les recettes sont inférieures d’environ Rs 1 milliard sur les neuf premiers mois de l’année, comparées à celles de l’année précédente. Trois usines textiles ont cessé leurs opérations et la production en 2019 devrait ainsi être modérée. Le secteur sucrier reste sous pression. Selon le gouverneur de la Banque centrale, ces trois industries ne devraient pas contribuer de manière significative à la croissance réelle du Produit intérieur brut en 2019. 

Dépenses : Rs 43 milliards en circulation 

Le boni de fin d’année et la hausse du montant de la pension de vieillesse aidant, l’argent en circulation au pays en décembre devrait augmenter de 12 % sur une base annuelle. Le montant devrait passer à Rs 43 milliards avant de retomber dès début 2020. Pour Yandraduth Googoolye, tout cela est tributaire de la demande et de la manière dont les Mauriciens dépenseront leur argent (en liquide ou par carte bancaire). « Nous avons suffisamment de billets (en réserve) pour répondre la demande », a-t-il dit. Avec l’avènement de la nouvelle plateforme de paiements, on devrait s’attendre à une migration du paiement par cash vers les déboursements électroniques. 

Monde du travail - Salaires : attention à la productivité 

Le salaire minimal devrait être revu à la hausse et prendre effet en 2020. À cela se greffent des demandes pour une compensation salariale élevée, même si l’inflation est faible et se situe en dessous de 1 %. Selon Yandraduth Googoolye, toute hausse injustifiée des salaires entraînerait une hausse des coûts unitaires de la main-d’œuvre, ce qui pourrait influer sur la productivité et la compétitivité. Des salaires plus élevés représentent une pression additionelle sur la balance du compte courant et de son financement.

Monnaie : La roupie recule de 7,7 %

Depuis début janvier, la roupie s’est dépréciée de 5,8 % face au dollar américain. Durant cette période, le dollar a gagné 3 % face à l’euro. En termes réelles, la monnaie locale a perdu 7,7 %. En mission au pays, le Fonds monétaire international avait attiré l’attention sur le fait que la roupie était surévaluée. Le nouveau taux de change (Rs 37,07 pour acheter un dollar) indique que les préoccupations ont été traitées. 

Financements ; Rs 20 Md en obligations 

Sur les dix premiers mois de l’année, les entreprises du secteur privé ont levé Rs 20 milliards du marché local à travers l’émission d’obligations. Avec ces fonds, les entreprises ont pu financer leurs projets majeurs à moindre coût, tout en repayant, en partie, les dettes existantes.

 

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