La guerre russo-ukrainienne et l’embargo de l’Inde sur l’exportation du blé font craindre le pire au gouvernement à l’approche de l’expiration du contrat entre la STC et Les Moulins de la Concorde (LMLC). Dans cette optique, des contacts ont été établis avec divers pays pour éviter des complications dans l’approvisionnement de la farine à l’avenir.
Le contrat qui relie la STC à la LMLC prend fin en décembre prochain. Une situation qui risque de s’avérer problématique, d’autant plus que ce n’est pas de sitôt que la guerre russo-ukrainienne prendra fin. Pour l’année, 2021 / 22, la Russie était le plus gros exportateur de blé avec 33 millions de tonnes. Elle devançait l’Union européenne (30 millions de tonnes), l’Australie, les États-Unis et l’Ukraine avec 19 millions de tonnes. « Dans ce Top 5, deux pays sont en guerre et cela affecte l’exportation sur le plan international. La situation est critique sur le plan mondial. Il faut faire de sorte que Maurice ait de la farine », fait-on savoir.
L’Inde est le deuxième plus grand producteur de blé au monde, mais exporte très peu, car la majeure partie de sa récolte est vendue sur les marchés intérieurs, puisque le pays de Gandhi est lui-même un grand consommateur. Une équipe de la State Trading Corporation (STC) ira prochainement au National Agricultural Cooperative Marketing Federation of India Ltd (NAFED) pour négocier les produits susceptibles d’être importés afin de soulager la population. Maurice a déjà signé un protocole d’accord portant sur l’achat de riz, de blé, d’huile comestible et divers produits de l’agro-industrie.
Dans les milieux concernés, on indique qu’il est primordial d’établir des contacts avec les autres pays pour éviter d’éventuelles pénuries. À l’heure actuelle, c’est la STC qui s’occupe de l’approvisionnement de la farine, car c’est elle qui lance l’appel d’offres. D’habitude, c’est LMLC qui remporte le contrat. « Mais si le gouvernement a un fournisseur qui offre un meilleur prix, alors LMLC doit ramener son prix à son concurrent afin de décrocher le contrat. Cela se fait dans l’optique pour protéger une compagnie locale. Pour le moment, on est tranquille sur le prix vu qu’on est lié avec un contrat, mais la situation est floue pour les mois à venir. Du coup, il est mieux de prendre des précautions dès maintenant », indique-t-on dans les milieux concernés.
Hausse de prix
Un autre problème risque de surgir, en l’occurrence la hausse du prix du blé sur le marché mondial. Si tel est le cas, le gouvernement devra augmenter le subside octroyé sur la farine. Ainsi, le bâtiment du Trésor suit la situation de près. « Le prix du blé est en constante hausse et durant le prochain appel d’offres, on risque de payer plus cher. La conséquence pourrait être une hausse dans le subside octroyé par le gouvernement », ajoute-t-on.
À savoir que le pays consomme en moyenne entre 95 000 tonnes à 100 000 tonnes de farine par an et presque 8 000 tonnes par mois. Les Mauriciens consomment deux types de farine, A et B. Le type A est souvent appelé la farine française qui est la plus utilisée pour la production du pain. La farine australienne, de type B, est utilisée pour la préparation des faratas, pâtisseries et pizzas.
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