Les Mauriciens doivent se servir de leur pouvoir en tant que consommateurs et apprendre comment formuler et enregistrer une plainte. C’est ce que suggère le président de la Consumer’s Eye Association.
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Comment se portent les activités de la Consumers’ Eye Association (CEA) depuis son lancement en janvier ?
La CEA a été officiellement lancée en janvier 2018, mais a été formée et enregistrée en mars 2017. Nous avons pris notre temps pour formuler notre philosophie et nous mettre d’accord sur notre méthode d’opération. Après l’annonce officielle en janvier dernier, nous avons écrit à tous les ministres et au Gouverneur de la Banque de Maurice pour leur solliciter une rencontre, afin d’exposer quelques problèmes que nous avions déjà identifiés. Nous avons aussi l’intention de rencontrer les Parliamentary Private Secretaries (PPS), les présidents des corps paraétatiques, les maires des villes et les directeurs des hôpitaux pour des exercices similaires.
Quelles sont vos priorités dans un futur proche ?
Nous souhaitons travailler avec d’autres organisations non gouvernementales (ONG) pour aider les consommateurs à faire face au défi du surendettement et à mieux gérer leurs finances. La dette nationale s’élève à Rs 290 milliards, en raison principalement de notre obsession de la surconsommation. Il y a plus de 1 600 avis de publicité dirigés vers le public quotidiennement et leur promettant une vie meilleure. La bataille contre l’augmentation constante des prix des denrées de base et du carburant sera notre cheval de bataille. Nous espérons très bientôt rencontrer des consommateurs pour écouter leurs doléances et les aider à les résoudre.
Il existe déjà des associations luttant pour les droits des consommateurs. Comment la CEA se démarque-t-elle des autres ?
Notre association prodiguera un service d’écoute de proximité aux consommateurs, dans leurs villes, leurs villages et leurs quartiers. Nous souhaitons organiser des séries de discussions et des rencontres avec des organisations locales. Bien sûr, nous souhaitons une bonne entente avec les autres organisations de consommateurs pour un objectif commun : le bien-être des consommateurs.
Quel est le défi principal auquel font face les consommateurs mauriciens ?
L’endettement en premier lieu, suivi de la surconsommation et l’inégalité des salaires. L’inégalité du pouvoir de négociation entre les consommateurs et les entreprises est inquiétante. Par exemple, avec le mauvais temps qui sévit actuellement, les prix de la nourriture, en général, ont connu une augmentation alarmante. Certains commerçants profitent de l’occasion pour augmenter le prix de certaines boîtes de conserve.
Les Mauriciens sont-ils conscients de leurs droits en tant que consommateurs ?
C’est dommage que de nombreux consommateurs mauriciens ne soient pas vraiment conscients de leurs droits ! Donc, nous nous engagerons avec d’autres ONG à faire l’éducation des consommateurs. Les consommateurs doivent utiliser leur pouvoir et apprendre comment formuler et enregistrer une plainte, et les procédures à suivre. C’est un des premiers articles que nous souhaitons publier dans un journal qui sera connu comme Le coin du consommateur. Nous nous engageons à faire une campagne pour persuader les autorités et les firmes privées à examiner la disparité des salaires. Nous sommes pour un salaire vital. Nous sommes reconnaissants au gouvernement pour l’introduction du salaire minimal.
Néanmoins, nous sommes très concernés par l’inégalité des salaires, en général, qui est une réalité inquiétante à Maurice. Cela affecte le logement, l’éducation et l’accès aux services. Un salaire vital devrait être suffisant pour le salarié principal d’une famille qui est employé à plein temps. Cela ne signifie pas que la personne pourrait se permettre des excès dans ses dépenses, mais au moins vivre décemment.
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