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Homme vs Femme : quand le genre n’a pas de frontière professionnelle

Homme vs Femme

De la maternelle à l’école primaire, en passant par le collège et l’université, filles et garçons font les mêmes études. Mais à l’heure de l’orientation professionnelle, ils et elles ne font pas les mêmes choix. Le choix des métiers se fait-il en fonction du sexe ?

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Joanna : « Je suis fière d’être femme ‘maçon’ »

JoanaPelle, truelle, marteau, scie et brouette sont des outils indispensables en maçonnerie. Joanna Marquel sait les manier. Son quotidien, elle le passe de chantier en chantier. Cette jeune femme de 26 ans, est « maçonne » depuis trois ans. Elle pose les blocs de ciment, bat le mortier.

« Je suis sur mes jambes du lundi au vendredi, de 7 heures à 16 heures. Dès qu’un chantier tire à sa fin, on reprend un autre. C’est la curiosité qui m’a amenée vers ce métier », confie la jeune femme de Grand-Gaube qui reprend son rôle de mère de famille après le chantier.

« Finir à 16 heures me permet d’être à la maison tôt pour préparer le dîner. Au début, c’était l’étonnement de voir une femme sur un chantier, mais au bout de trois ans, on me traite comme un ouvrier à part entière. Le premier jour sur un chantier est bizarre, mais après c’est normal pour tout le monde. »

« Je reste positive. Avant je n’aurais jamais rêvé de ce métier qui fait ma fierté aujourd’hui.  » Joanna admet qu’il faut du courage pour affronter les difficultés au quotidien : le regard méprisant des autres, apprendre à utiliser les outils.

« Les hommes n’éprouvent aucune difficulté à nous apprendre le travail. Nous avons le droit de faire le métier qu’on aime. Rien n’est impossible. Il suffit de le vouloir et de croire en soi.»


Sandrine (technicienne électronique ) : « Les femmes ne devraient pas être sous-estimées »

Sandrine

Sandrine Estelle Amoorthum, 27 ans, est technicienne électronique au sein de la Société CQ Tech Ltd, spécialisée dans la haute technologie depuis quatre ans. « L’informatique est indispensable dans la vie quotidienne. Chez CQ Tech, je suis responsable des installations de systèmes d’alarme sans fil, de caméras de surveillance pour les bâtiments  ou les maisons, ainsi que la programmation des systèmes d’alarme et l’installation de portails motorisés. Une programmation peut durer de 2 heures à 3 jours, selon la superficie des lieux », explique-t-elle.

Elles est la seule fille parmi les techniciens de terrain de la compagnie, ce qui fait sa fierté. Débrouillarde, depuis son jeune âge, elle aimait bricoler et aider son papa dans diverses tâches de peinture et des travaux de bois.

Sacrifice des parents

« Mes parents voulaient que je sois policière, le destin en a voulu autrement. J’ai débuté comme agent de sécurité, puis j’ai suivi des formations en électricité et électronique. Par la suite, j’ai été manœuvre dans le domaine électrique. Il y a quatre ans, CQ Tech m’a accueillie à bras ouverts et m’a permis de progresser. Je continue d’évoluer aux côtés de mes chefs et collègues. Je suis maintenant assistante du chef d’équipe. Je les remercie pour la confiance qu’ils ont eue en moi. La technologie progresse toujours, je fais de même dans mon métier. La curiosité me pousse à avancer », dit-elle avec enthousiasme. Sandrine affirme qu’elle ne sous-estime pas les capacités d’une femme  : «  Nous avons tous un talent, c’est dans ce mélange qu’on apprécie la beauté de l’humanité. »

Sandrine avoue que sans les sacrifices de ses parents, leurs encouragements pour qu’elle poursuive dans cette voie, elle ne serait pas là aujourd’hui. « Mes rêves les plus chers : innover en matière de technologie et réaliser les vœux de ma famille  », conclut la jeune femme.

Théoriquement, hommes et femmes sont égaux pour les études, l’orientation professionnelle, les métiers et l’emploi. Dès le primaire, les filles décrochent de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Elles redoublent moins, et réussissent souvent mieux au collège ou à l’université.


Garçons Et filles ne font pas les mêmes choix

FilleGarsonOn observe de grosses différences dans les choix d’orientation. Les garçons sont plus nombreux à choisir l’enseignement technique, dans les secteurs industriels, que les filles. Et dans l’enseignement général et technologique, celles-ci délaissent plus facilement les filières scientifiques et techniques. 

Dans les classes de langue, on retrouve plus de filles dans les filières littéraires, que scientifiques. Seules quelques filles se retrouvent en filière d’ingénierie. À l’université, les filles sont majoritaires dans les sections lettres, langues, sciences du langage et arts, et très minoritaires en sciences, technologie ou ingénierie.

Différents métiers pour hommes et femmes

Les filles ont aussi tendance à s’interdire certains métiers comme le numérique, la technologie ou le bâtiment, même si la tendance change peu à peu. Les femmes auraient tort de se priver de ces débouchés, d’autant que les entreprises manquent de personnel et sont prêtes à leur dérouler le tapis rouge.

Chez les garçons, il semble que le choix du métier soit plutôt dicté en fonction du milieu social. Dans certaines familles, les garçons sont médecins, avocats ou financiers, dans d’autres, techniciens, artisans ou commerçants.

La mixité : une richesse

Finalement, il apparaît de plus en plus que les métiers n’ont pas de sexe. Hommes ou femmes réussissent dans l’ensemble des métiers qu’ils ont choisis s’ils ont les qualités et compétences nécessaires.

En revanche, les entreprises ayant des équipes mixtes – avec une parité hommes et femmes – concèdent obtenir de meilleures performances, signe que cette mixité est une richesse qui stimule les valeurs féminines et masculines. « Les femmes apportent un autre regard, des solutions pratiques et réalistes. Et la sécurité, pour les femmes, c’est naturel », indique Marc Marie, chef de chantier hôtelier.

Face à cet argument ultime, de nombreux postes devraient donc s’ouvrir aux femmes. La progression de la mixité en entreprise pourrait même modifier nos façons de collaborer, d’appréhender les choses et d’améliorer notre rapport au travail.


Rubina ( développeuse ) : « Chacun a ses raisons »

Rubina

Durant huit ans, elle a travaillé comme développeuse et elle est programmeuse depuis dix ans déjà. Rubina Kishto est employée chez Accenture Mauritius Technology Services. Elle est chef d’équipe et spécialiste du développement d’applications.

« Pour moi, une introduction à ce monde m’a incitée à connaître et à faire davantage. Il n’y avait pas de meilleur moyen de réaliser cette ambition que d’intégrer ce monde. Lorsque vous aimez ce que vous faites, vous n’avez pas d’excuses pour ne pas aller jusqu’au bout. Au contraire, vous serez tenté d’en faire toujours plus à chaque fois », explique Rubina.

Cette dernière n’a pas froid aux yeux. Elle ne cesse de se lancer des défis et persévère dans ce qu’elle entreprend. Son argument : sa féminité ne doit pas être un obstacle à ses objectifs. « Je m’efforce constamment de m’améliorer et de fournir des résultats de qualité. Cela gardera la visibilité sur mes compétences plus que sur mon statut de femme. Chaque journée de travail est un nouveau défi, qui nécessite une nouvelle solution. »

Cette amoureuse des livres n’était pas destinée à cette carrière. « C’est mon père qui m’a encouragée à poursuivre des études en informatique. Il avait déjà décelé mon potentiel dans ce domaine, avant que je ne le réalise moi-même. »


Vasish ( Valet de chambre ) :  « J’adore ce que je fais »  

Vasish

Vasish, 28 ans, est valet de chambre depuis une dizaine d’années. Cet habitant de Cottage a choisi ce métier alors qu’il étudiait à l’école hôtelière Sir Gaëtan Duval à Ébène. « Quand j’ai intégré l’école hôtelière, il a fallu choisir une spécialisation, je me suis décidé après m’être documenté sur le sujet. Cela paraissait très intéressant et aujourd’hui, c’est mon gagne-pain », dit-il fièrement. Il a travaillé dans divers hôtels de l’île. Autrefois considéré comme un métier pour femmes, Vasish ne l’a jamais vu sous cet angle : « Il n’y a pas de métier réservé aux hommes ni aux femmes. À la base, il faut les qualités requises pour l’exercer, même s’il faut demeurer réaliste. Sans préjuger de la valeur des femmes, elles ne pourront jamais exercer des métiers exigeant par exemple de soulever une armoire », souligne Vasish.


Linley (fleuriste) : « Ma passion et mon gagne-pain »

Brasse

Orchidée, Cristalline, Lum. Des noms qui ne sont pas familiers aux hommes. Mais « fleur » ne rime pas forcément avec « femme ». Les hommes les cultivent, les transforment et les vendent. Linley Brasse, 29 ans, est fleuriste depuis 10 ans. Il a repris le flambeau familial, la boutique de fleurs que tenait sa mère.

« J’ai gardé le nom Pamela Fleuriste, car c’est une entreprise familiale. Je travaille avec mon épouse et deux autres employés », confie Linley.  L’ex-employé de bureau a tout plaqué du jour au lendemain pour se lancer dans l’aventure. « Je préfère gérer ma boutique de fleurs que rester enfermé dans un bureau. Ici, pas de pression du patron, juste celui du client qu’il faut servir au mieux », dit-il.

 

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