Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dit vendredi avoir discuté de la mise en place de "pauses humanitaires" dans le conflit entre Israël et le Hamas avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui lui a néanmoins opposé une fin de non recevoir.
"En ce qui concerne les pauses humanitaires, nous considérons qu'il s'agit d'un moyen de faciliter l'acheminement de l'aide, de s'assurer (...) que celle-ci atteigne les personnes qui en ont besoin", a déclaré le chef de la diplomatie américaine.
"Nous considérons que c'est aussi un moyen de créer un meilleur environnement pour la libération des otages", a-t-il ajouté.
M. Blinken s'exprimait lors d'une conférence de presse à l'issue d'entretiens avec le Premier ministre israélien et après avoir participé à une réunion du cabinet de sécurité israélien.
Mais quelques minutes plus tard, Benjamin Netanyahu a exclu cette possibilité, refusant "une trêve temporaire sans la libération des otages" enlevés le 7 octobre en Israël par le Hamas.
Selon l'armée israélienne, au moins 240 otages sont toujours aux mains du mouvement palestinien. Ils ont été enlevés lors de l'attaque sanglante du Hamas en Israël, la plus meurtrière depuis la création du pays en 1948. Plus de 1.400 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans cette attaque, selon les autorités israéliennes.
En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir " le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza gouvernée par le mouvement islamiste palestinien. Ces frappes ont tué plus de 9.200 personnes, dont 3.826 enfants, en 28 jours de guerre, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Antony Blinken a appelé à "faire plus" pour protéger les civils palestiniens, "pas seulement à Gaza mais aussi en Cisjordanie où la violence extrémiste contre les Palestiniens doit cesser et dont les auteurs doivent rendre des comptes".
La Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967, est en effet en proie à une montée des violences depuis le début de la guerre. Plus de 140 Palestiniens y ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens selon l'Autorité palestinienne.
Mais Antony Blinken a aussi assuré qu'Israël ne serait "jamais seul", et redit qu'Israël avait "le droit" et "l'obligation" de se "défendre" pour s'assurer que l'attaque du 7 octobre ne puisse "plus jamais se reproduire".
En même temps, (...) la manière dont Israël s'y prend est importante", a-t-il cependant ajouté.
Premier soutien d'Israël, politique comme militaire, les Etats-Unis ont affiché un appui sans faille depuis l'attaque du 7 octobre, mais prennent la mesure des pressions internationales croissantes sur le nombre de civils palestiniens tués dans les représailles israéliennes.
Le chef de la diplomatie américaine a de nouveau plaidé pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien.
"La meilleure voie, peut-être même la seule, est celle de deux Etats pour deux peuples", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse. "C'est le seul moyen d'assurer une sécurité durable" à Israël et "la seule façon de garantir que les Palestiniens réalisent leurs aspirations légitimes à un Etat qui leur soit propre", a-t-il dit.
Antony Blinken, dont c'est le deuxième déplacement au Proche-Orient depuis le début de la guerre, devait se rendre vendredi en début de soirée en Jordanie après Israël.
© Agence France-Presse
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