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Fraude électronique : environ Rs 1 milliard détournées par des hackers en un an

Maurice devient peu à peu une cible privilégiée pour les hackers. Depuis 2018, ce sont environ un milliard de roupies qui se sont volatilisées par voie électronique. 

Une quarantaine de plaintes ont été déposées auprès de la Cybercrime Unit de la Central Crime Investigation Division (CCID) en à peine douze mois. « On parle de plus de Rs 10 millions qui se sont volatilisées par cas présenté devant nous. On présume qu’il y a des cas qui ne parviennent pas jusqu'à chez nous pour diverses raisons. Depuis janvier, on a déjà eu trois fraudes par voie électronique », explique-t-on à la CCID.

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Le dernier gros cas date de fin janvier. Un des clients d’une entreprise offshore, dont l’épouse du député MMM Adil Ameer Meea est la Chief Executive Officer, Rizwana Ameer Meea, a été victime, fin février, d’un piratage informatique à hauteur de Rs 125 millions. 

Un hacker a usurpé l’identité du client en question en prenant possession de son adresse mail et de sa signature électronique puis a demandé que de l’argent soit transféré vers d’autres comptes. La supercherie a été découverte quand le client, un étranger, a vérifié son compte. Trop tard, l’argent s’était déjà volatilisé vers la Malaisie et avait été retransféré vers une multitude de comptes dans plusieurs pays.

« Une infime partie de l’argent a été retracé et nous avons pu remonter la filière en partie », devait déclarer le député mercredi soir.
La plus grosse affaire est celle qui a touché la State Bank of Mauritius. Début octobre 2018, la branche de la State Bank of Mauritius à Nariman, en Inde, a été victime d’une fraude électronique à hauteur de Rs 490 millions. De cette somme, Rs 350 millions ont été  récupérées quelques jours plus tard. Restait Rs 150 millions dans la nature.

À la mi-décembre, une somme supplémentaire de Rs 80 millions avait été retracée. Cet argent avait été placé sur un compte à Hong Kong, selon l’Economic Offences Wing de l’Inde. Or ce compte appartient à une compagnie singapourienne créée peu de mois avant la fraude. Ce qui laisse penser aux enquêteurs que le seul objectif de cette compagnie était de recueillir de l’argent provenant de fraudes électroniques.

« Dans certains cas, on arrive à retracer de l’argent, mais dans d’autres, c’est simplement impossible », confie une de nos sources aux Casernes centrales. Un modus operandi similaire que celle concernant l’entreprise offshore dirigée par Rizwana Ameer Meea a été utilisée dans une quinzaine d’autres cas à Maurice depuis janvier 2018.

Selon la Cybercrime Unit, beaucoup de hackers opèrent depuis la Chine, mais pas seulement. Krishna Oolun, ancien Chief Executive Officer de l’Information & Communication Technologies Authority (ICTA) et présentement ICT Regulatory & Digital Economy Expert à la Banque Mondiale, affirme que des hackers mauriciens sont aussi à l’œuvre et que nul n’est à l’abri. « Les pirates informatiques deviennent de plus en plus intelligents. Leur travail à temps plein est de voir comment entrer dans les comptes. Ils ont tout le matériel nécessaire pour le faire. Sans le savoir, vous pouvez être suivi par un pirate qui, grâce à des algorithmes, suit sur Internet les activités d’un certain nombre de personnes et frappe quand c’est le moment propice », explique-t-il. « Ce business est devenu une économie souterraine. En tant qu’usager, on peut cependant compliquer la tâche du pirate informatique en adoptant certains comportements et habitudes, mais il est impossible d' être à 100% à l’abri », prévient Krishna Oolun.

 

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