Flashé pour excès de vitesse : Adil met en avant des anomalies de la speed-camera

Il remet en question le calibrage des speed-caméras. C’est Adil, un Port-Louisien dans la vingtaine, qui a été flashé il y a quelques jours par une speed-camera. En effet, il revenait de Crève-Cœur et se dirigeait vers Terre-Rouge, en empruntant la route de Verdun. La police avance qu’Adil a le droit , s’il n’est pas d’accord, de contester cette contravention devant le tribunal.

Adil, la vingtaine, un habitant de Port-Louis, a été pris en contravention pour n’avoir pas respecté la limite de vitesse autorisée. Le jeune homme était à moto. Outre de ne pas être d’accord avec la contravention qui remonte à Rs 10 000, il trouve même qu’il y a une contradiction quelque part. 

« Je retournais à Terre-Rouge en empruntant le chemin de Verdun. À un certain point, il y a une speed-camera. La vitesse autorisée sur ce chemin est 110km par heure. Il y a un petit panneau rond qui vous indique à quelle vitesse vous pouvez rouler. Un peu plus loin, il y a un autre panneau, carré cette fois, mais je ne pouvais pas lire l’indication parce qu’on avait recouvert le panneau avec un sac en plastique. Plus devant, il y a un autre panneau qui indique que la limite de vitesse autorisée est de 50 km/p/h en raison de la construction d’une station à essence. Moi, j’ai passé par là en roulant à 90 km/p/h, non pas à 110 km/p/h ni à 50 km/p/h. Et j’ai été flashé. Je suis allé au poste de police de Montagne-Longue. Un policier m’a raccompagné à l’endroit où j’ai été flashé. Il m’a dit que je devais ignorer les deux premiers panneaux pour prendre en considération celui qui indiquait 50 km/p/h en raison des travaux qui se poursuivaient en ce lieu », raconte Ali.

Le jeune homme poursuit : « Cette fois-ci, j’ai roulé à 60 km/p/h à côté du véhicule de la police. Normalement, comme la limite autorisée est de 50 km/p/h, j’aurai dû être flashé, mais cela n’a pas été le cas. Le point sur lequel je proteste : j’ai roulé à 60 km/p/h et je n’ai pas été flashé. Pourquoi ai-je été flashé en roulant à 90 km/p/h ? C’est incompréhensible. Je suis certain qu’il y a d’autres usagers de la route qui ont eu la même contravention que moi. C’est grave. »

De plus, Adil dit avoir téléphoné à Samlo Tower pour leur expliquer ce qui lui était arrivé. La réponse qu’il a eue : « Monsieur, peu importe le nombre de CC de votre moto, peu importe la puissance du cylindre de votre moto, vous n’êtes pas autorisé à rouler au-delà de 80 km/p/h sur l’autoroute. » 
Cependant, Adil insiste qu’il y ait un paradoxe. « Sur le chemin normal, la vitesse autorisée est encore moins : 60 ou 40 km/p/h. Quand j’ai consulté la Traffic Act sur l’internet, consultant 175 pages une par une, il est précisé que vous ne pouvez pas rouler lentement sur l’autoroute, car vous pourriez causer un accident. C’est une ironie : la police me dit que je ne dois pas dépasser les 80 km/p/h. Sur la Traffic Act, il est mentionné que je ne peux rouler lentement ! », souligne Adil.

Ce que dit la loi

L’inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office n’est pas du tout d’accord avec les observations d’Adil. « La loi est claire. Sur l’autoroute, une moto n’est pas autorisée à rouler au-delà de 80 km/p/h. La vitesse de 110 km/p/h ne s’applique pas aux motos. La police a déjà élaboré dessus. On nous a demandés s’il ne fallait pas mettre différents panneaux pour indiquer aux chauffeurs de différents types de véhicules à quelle vitesse ils devraient rouler. La police a répondu que s’il fallait installer des panneaux qui informent les usagers de la route de la vitesse autorisée, le temps qu’ils s’arrêtent et consultent les panneaux, cela provoquerait encore plus d’accidents », a-t-il déclaré. Et l’inspecteur précise : « Donc, il y a une limitation de vitesse. Pas lieu de discuter là-dessus ».

« À l’heure à laquelle il a été flashé, il ne roulait pas. Il a le choix de ne pas payer la contravention, de saisir la justice pour expliquer son cas. La cour tranchera. Ce n’est pas nécessaire de mettre en doute les provisions de la loi. Mais vous avez le droit de contester, c’est un droit que chaque Mauricien a », a fait valoir l’inspecteur.

Qu’en est-il de l’entretien et du calibrage des speed cameras ? « Comme on le sait, toutes les caméras ont été débranchées et envoyées en Afrique du Sud pour être ré-calibrées. Il y a un ministère qui est responsable de tout cela et sous lequel opère la National Land Transport Authority. Elle est la meilleure à même de répondre à cette question », a répondu l’inspecteur. Ce dernier a ajouté que « maintenant, si quelqu’un veut contester le calibrage, une fois encore il peut saisir la justice ».