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Ferme photovoltaïque : le CEB rédige son propre EIA

Le CEB rédige le rapport EIA du CEB. Un choix qui fait l’objet de critiques dans le secteur, surtout qu’une ferme photovoltaïque dans la région pluvieuse de Henrietta laisse sceptique.

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La démarche étonne dans les milieux. Le Central Electricity Board (CEB) a décidé de faire son propre rapport EIA pour un projet de ferme photovoltaïque de Rs 100 millions à Henrietta. La pratique veut que le promoteur d’un projet fasse appel à un consultant indépendant, pratique que le CEB lui-même a suivi pour d’anciens projets. Or, pour celui de la ferme photovoltaïque, le CEB estime avoir l’expertise requise pour faire son propre rapport. Certaines sources dans le domaine de l’énergie critiquent ce qui est perçu comme une source potentielle de conflit d’intérêt et une absence d’indépendance.

Le projet se trouve à proximité du réservoir de Tamarind Falls, à Henrietta, sur des terres que le CEB loue à bail. La capacité de production initiale visée est de 2 MWp (megawatt peak) pour un investissement de Rs 100 millions devant provenir des caisses du CEB. Mais sur le long terme, le CEB pense exploiter 500 hectares de terres contigües pour pousser la capacité à 15 MW. Ce qui laisse perplexe dans le projet, c’est la composition de la EIA Team, responsable de la rédaction du rapport soumis au ministère de l’Environnement.

Les cinq personnes qui composent cette équipe sont tous des officiers du CEB : Sanjay Sookhraz, Environmental Affairs Officer, Mahendranath Bolah, manager de CEB (Green Energy) Co. Ltd, filiale du CEB récemment incorporée, Rakesh Dhununjoy, Senior Engineer, Nalini Jhowry, Civil Engineer et Parveena Surnam, Sworn Land Surveyor. « Normalement, ce sont des consultants externes qui se chargent du rapport, explique une source, même s’ils sont payés par le promoteur, et il y a un minimum d’indépendance dans la rédaction du rapport. Là, c’est du jamais vu ! »

«Une Ferme solaire n’émet pas de fumée»

Une source de la direction du CEB justifie toutefois le recours à une équipe interne. « Par le passé, comme pour la station Saint-Louis, nous avons eu recours à des consultants comme Mott McDonald, explique cette source. Mais une ferme solaire, ça ne fait pas de bruit et n’émet pas de fumée. Ce n’est pas aussi compliqué et ne comporte pas d’éléments néfastes à l’environnement. » Pour un tel projet, estime cette source, les compétences du CEB sont amplement suffisantes.

Quid des études de la topographie, les études géotechniques et le drainage des terres, vu la proximité avec une rivière, qui ne figurent pas dans le rapport ? « Il y a un comité interministériel qui étudiera le rapport, explique notre source au CEB. Ils poseront des questions s’ils ne sont pas satisfaits. S’il y a des études qu’on n’a pas faites, on pourra toujours le faire a posteriori. »

Dans le secteur, on souligne toutefois que Henrietta n’est pas le lieu le plus ensoleillé du pays et que le CEB semble avoir choisi cet endroit uniquement parce qu’il y possédait des terres inutilisées.

 

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