
Ce qui devait être un moment de ferveur et de solidarité lors de Maha Shivaratri s’est transformé en drame. Trois familles, endeuillées après l’accident survenu à D’Épinay le 25 février 2025, se battent désormais devant la Cour suprême contre l’assureur du véhicule impliqué.
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Trois plaintes ont été déposées en août 2025 devant la Cour suprême. La première concerne Leckraj Juggessur (45 ans) et son épouse Poornima Juggessur (43 ans). Le couple, domicilié à Verdun, réclame des dommages de Rs 6 471 635 à la compagnie d’assurance. La sœur de Leckraj, Bhagwatee Sunita Hossanny (50 ans), et son époux Narain Hossanny (64 ans), résidant à Saint-Pierre, demandent pour leur part Rs 6 736 358. Leur tante, Mantee Seerauj (63 ans), habitante de Verdun, réclame, quant à elle, Rs 5 248 600. Ces trois familles ont retenu les services de Mes Vikash Rampoortab et Bebakur Rampoortab (avoué).
Comme c’est la coutume à Maurice, chaque année, des milliers de Mauriciens effectuent le pèlerinage vers Grand Bassin à l’occasion de la fête de Maha Shivaratri. Pour les soutenir, des familles installent des stands de nourriture et de boissons le long des routes. Le 25 février dernier, les plaignants s’étaient réunis sur le parking du Family Supermarket, à D’Épinay, pour offrir des rafraîchissements aux pèlerins.
Puis, à un moment donné, une voiture a percuté la foule après que son conducteur en a perdu le contrôle. Ce dernier est indiqué dans les trois plaintes, qu’il roulait à une vitesse excessive et sans tenir compte de la présence de piétons. Quatre personnes ont été grièvement blessées. Il s’agit de Leckraj Juggessur, de son épouse Poornima Juggessur, de sa sœur Bhagwatee Sunita Hossanny et de leur tante Mantee Seerauj.
Vie brisée
Dans leur plainte, Leckraj et Poornima Juggessur sont revenus sur cet accident qui a bouleversé leur vie à jamais. Le couple a été transporté d’urgence à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam National (SSRN), à Pamplemousses. Leckraj affirme avoir subi une fracture à la main et avoir dû porter un plâtre. Aujourd’hui, cet homme, bijoutier de profession, a dû mal à utiliser ses doigts. Il confie au Défi Plus avoir dû cesser de travailler, tant en raison de sa santé précaire que pour s’occuper de son épouse, Poornima.
Poornima a été admise en soins intensifs à l’hôpital SSRN. Selon son époux, les examens médicaux de cette dernière ont révélé de graves blessures : fractures multiples à la colonne vertébrale, au bassin, à la jambe et au bras gauches, nécessitant plusieurs interventions chirurgicales lourdes. De plus, elle souffre de complications respiratoires et neurologiques l’empêchant de marcher. Aujourd’hui encore, elle se déplace en fauteuil roulant et dépend d’un tiers pour ses besoins quotidiens. Le couple, parent d’un fils de 21 ans, affirme avoir subi non seulement d’importants préjudices physiques et moraux, mais aussi une perte financière considérable.
Clouée dans un fauteuil
Grièvement blessée, Bhagwatee Sunita Hossanny, vendeuse de profession a, elle aussi, été transportée en urgence par le service d’aide médical d’urgence (SAMU) à l’hôpital SSRN, où elle a été admise en soins intensifs. Son état était critique : fracture de plusieurs côtes, hémothorax, comminution du fémur gauche, fracture du tibia, dislocation de l’épaule gauche, ainsi qu’une hémorragie cérébrale. Elle a subi plusieurs interventions chirurgicales complexes. À ce jour, elle ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant, présente une paralysie du poignet et souffre d’un stress post-traumatique sévère.
Quant à son époux, Narain Hossanny, profondément affecté par ce drame, a dû suspendre ses activités pour s’occuper de son épouse, la soutenir moralement et gérer les conséquences de l’accident au quotidien. Le couple affirme que leur vie a été bouleversée sur les plans physique, psychologique et financier.
Réduite à l’impuissance
À 63 ans, Mantee Seerauj travaillait encore comme femme de ménage, gagnant Rs 8 000 par mois. Après l’accident, elle a été conduite d’urgence à l’hôpital SSRN, où elle a été admise du 25 février au 3 mars 2025. Elle souffrait de fractures aux deux bras, à la tête, ainsi que de signes de traumatisme crânien. Les examens médicaux ont révélé une fracture frontale du crâne et des lésions cérébrales.
Aujourd’hui, elle souffre de paralysie partielle des bras (atteinte du nerf radial et ulnaire). Elle ne peut plus effectuer ses tâches quotidiennes et présente des signes de syndrome de stress post-traumatique. Son état de santé ne lui permet plus de travailler.
Toutes les victimes souffrent d’une incapacité temporaire totale à la suite de cet accident. Pour elles, le conducteur du véhicule est clairement fautif par son manque de prudence. Elles évoquent une conduite dangereuse et imprudente, à vive allure, sans considération pour les autres usagers de la route.
Pour Leckraj Juggessur, il est temps que les conducteurs prennent conscience des conséquences de leur comportement sur la route. « Un accident peut entraîner de lourdes conséquences pour les victimes. Les conducteurs doivent être prudents et éviter de prendre le volant s’ils sont sous l’influence de la drogue ou de l’alcool », fait-il ressortir.
Les trois affaires seront appelées devant la Cour suprême le 4 novembre 2025.

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