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Faratha : L’aliment incontournable en période cyclonique

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Le « menu cyclone » par excellence est le faratha. Ce lundi 20 février, le cyclone Freddy accentue cette envie de le déguster. Depuis qu’un avertissement de cyclone de classe 3 est en vigueur à Maurice, des familles s’attellent à la préparation d’un bon faratha accompagné de « caris ». D’où est venue cette tradition d’apprécier cet aliment pendant le passage d’un cyclone ?

Gyaneeshwari Seelochun, 72 ans, indique qu’auparavant, les « gran dimounn » consommaient régulièrement le faratha. « Jadis, les boulangeries se trouvaient uniquement dans certaines régions et il fallait marcher des kilomètres pour acheter du pain. Il n’existait pas de supermarché non plus. En période cyclonique, on ne pouvait pas sortir. De ce fait, les grands-parents et les parents préparaient le faratha. Cet aliment de base se veut consistant. Quand il est consommé, cela est agréable au palais », explique cette habitante de Montagne-Longue.

Elle a préservé cette tradition. Ce lundi 20 février, elle a cuisiné du « touffe bred » et « pomdeter ek ti pwa dan masala ». À l’heure du déjeuner, elle a étalé la pâte à l’aide de son « belna chowki ». Elle a ensuite cuit les farathas sur un « tawa » afin de les servir chauds à son époux, Chandradeo Seelochun. Ce même menu sera dégusté le soir.

Janany Mantaye, 53 ans, a fait des farathas le dimanche 19 février. À la demande de sa famille, elle en a préparé à nouveau ce lundi 20 février. « Petite, j’observais ma « dadi » cuire le faratha sur un « tawa » et au feu de bois. Le faratha accompagnait ensuite un « cari masala » et une « rougaille ». J’ai préservé cette tradition pendant la période cyclonique », raconte cette habitante de Pailles. Elle soutient que le faratha est privilégié pendant le mauvais temps car les boutiques, les supermarchés et les boulangeries sont fermés. « Il faut de la patience certes pour cuire le faratha. Mais cet aliment est consistant et rime avec convivialité », avance-t-elle.

Pour le déjeuner, Janany Mantaye a servi une « rougaille » et du « bred sonz » avec du faratha. « Monn met gro pwa tranpe. Tanto, mo pou kwi gro pwa dan masala ek nou pou manz ar faratha », indique-t-elle.

Béatrice Fidèle-Beeharree perpétue la tradition de sa maman. « Quand j’étais petite, le faratha était l’aliment privilégié en période cyclonique car le pain ne se vendait pas. Il est consistant et se mange facilement avec divers « caris ». J’ai tenu à continuer la tradition après mon mariage », relate cette professionnelle du secteur informatique. De plus, elle préfère le faratha au riz ou au pain. C’est aussi le cas pour son fils de six ans.

Cette habitante d’Albion raconte qu’elle a revisité légèrement la recette de sa maman. « J’ajoute une pincée de sel à la farine et je mélange à sec avec une

cuillère. Graduellement, je verse de l’eau chaude au mélange. Ensuite, je pétris la pâte. Je la laisse reposer pendant trente minutes », explique-t-elle. Puis, elle fait de petites boules. Elle ajoute un peu d’huile au milieu de chaque boule et referme la pâte. Par la suite, elle aplatit la pâte à l’aide d’un rouleau à pâtisserie. Elle la place sur un « tawa » chaud pour laisser cuire le faratha. « L’aspect feuilleté du faratha est conservé », affirme Béatrice Fidèle Beeharree. Il accompagne un « cari ourite », un fricassé de calebasse et une salade de concombre.

Mehzabeen Caunhye a, elle, préparé le « roti ». « Le roti est plus facile à cuire. La pâte est fine et prend moins de temps à cuire », confie cette habitante de Flacq. Âgée de 29 ans, elle a commencé la préparation à 10 heures. « Un roti chaud nous réconforte quand il fait froid et quand il pleut pendant le passage d’un cyclone. De plus, chaque personne le mange à sa façon », conclut-elle. Mehzabeen Caunhye a mangé le « roti » avec un achard. Ses parents l’ont accompagné avec du « cari ». Quant à son fils, il a mis du beurre et du fromage dans son « roti ».

 

"Le faratha peut se préparer avec de la farine blanche ou de la farine de blé."
Le faratha peut se préparer avec de la farine blanche ou de la farine de blé.
 

 

"Certains font des « loyas » de faratha."
Certains font des « loyas » de faratha.

 

"Gyaneeshwari Seelochun a servi des farathas chauds à son époux Chandradeo Seelochun à l’heure du déjeuner."
Gyaneeshwari Seelochun a servi des farathas chauds à son époux Chandradeo Seelochun à l’heure du déjeuner.

 

"Janany Mantaye cuit les farathas comme le faisait sa « dadi »."
 Janany Mantaye cuit les farathas comme le faisait sa « dadi ».

 

"Béatrice Fidèle-Beeharree perpétue la tradition de sa maman."
Béatrice Fidèle-Beeharree perpétue la tradition de sa maman.

 

Les farathas sont servis avec du « cari ourite » chez les Beeharree à Albion.
Les farathas sont servis avec du « cari ourite » chez les Beeharree à Albion.

 

Les farathas sont servis avec du « cari ourite » chez les Beeharree à Albion.
Les farathas sont servis avec du « cari ourite » chez les Beeharree à Albion.

 

Mehzabeen Caunhye a dégusté le « roti » avec du achard.
Mehzabeen Caunhye a dégusté le « roti » avec du achard.

 

 Janany Mantaye a fait des farathas à la demande de sa famille.
 Janany Mantaye a fait des farathas à la demande de sa famille.

 

 

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