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Fakir Mamode: il étanche notre soif avec du glaçon râpé

Vendeur de glaçon râpé et de barbe à papa. C’est un métier qu’exerce Fakir Mamode depuis 22 ans, contre vents et marées. Certes, un travail qui n’est pas de tout repos, mais qui nourrit tant bien que mal son maître. Dimanche, lors de la fête du Travail, il se trouvait au rassemblement syndical à Beau-Bassin. Il nous explique que c’est après la fermeture de l’usine où il travaillait qu’il s’est lancé dans la vente des glaçons râpés. Le même métier qu’exerçait son père avant lui. Il vend aussi des barbes à papa plus connus comme « kalamindas » dans le jargon mauricien. Il parcourt plusieurs endroits à moto pour vendre ses produits. Fakir Mamode a acheté une machine de l’Inde au coût de Rs 7 000 pour râper le glaçon qu’il paie à Rs 200 le bloc chez une glacière de Plaine-Verte. Dans le temps, les marchands étaient contraints d’utiliser une râpe pour émietter le bloc de glaçon. La machine est solidement placée à l’arrière de sa motocyclette. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16372","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-27633","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Gla\u00e7on r\u00e2p\u00e9"}}]]

Moins d’une minute

Sa méthode de travail est tout un art. Chaque geste est synchronisé et est un message en lui-même. Le bloc de glaçon est solidement calé sous une presse. Dès qu’il a une commande, il tourne une manivelle pour actionner la râpe qui réduit le glaçon en miettes. Puis, il les presse sur un bâtonnet, l’asperge de sirop de trois différents parfums et le tend à son client. Le tout prend moins d’une minute. Un glaçon râpé se vend entre Rs 20 et Rs 25, selon le volume. Le marchand de glace râpée explique qu’il prépare lui-même ses sirops, d’abord pour le plaisir de sa clientèle et aussi pour réduire les coûts de production. Il prépare aussi ses ‘kalamindas’. Ce travail est son seul gagne-pain. « Certes, je ne touche pas gros, mais ce travail me permet de m’occuper de ma famille », dit-il. Il est marié et père de trois enfants. « Deux sont en secondaire et le troisième en maternelle. Il faut ajouter les autres dépenses ménagères, les factures de l’électricité et d’eau et l’essence pour ma motocyclette. » Outre Port-Louis, il se rend aussi sur les plages publiques pour vendre ses glaçons râpés et ‘kalamindas’. Il profite aussi des rassemblements et autres festivals pour améliorer ses ventes. Vendre des glaçons râpés est une véritable course contre la montre. Soit on gagne soit on perd. Chaque minute qui passe, le bloc de glaçon fond comme neige au soleil. Il estime que c’est un métier qui fait partie du folklore mauricien, mais qui est appelé à disparaître car la relève n’est pas assurée.
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