Avec une dépendance à plus de 70 % sur les importations, Maurice n’est pas à l’abri de l’insécurité alimentaire. Eric Mangar, directeur du Mouvement autosuffisance alimentaire (MAA), invite le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour assurer la sécurité alimentaire de la population.
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« Le riz et la farine constituent notre principale base alimentaire », souligne Éric Mangar. Or, précise-t-il, les exportations de riz ne sont pas réglementées par des instances internationales, comme c’est le cas pour le maïs, qui est supervisé par le Chicago Board of Trade. « Il suffirait qu’un pays producteur bloque son exportation de riz pour que Maurice connaisse une grave crise alimentaire, comme en 2009 », explique-t-il.
Le directeur du MAA rappelle que Maurice importe plus de 70 % de ses produits alimentaires pour subvenir aux besoins de la population, faisant surtout référence au riz et à la farine. Raison pour laquelle il estime que le pays reste très vulnérable à ce niveau en matière d’autosuffisance alimentaire.
Comment faire pour changer la donne ? Pour Eric Mangar, les autorités devraient encourager les familles à produire leurs propres légumes. Il rappelle que son mouvement a déjà lancé un programme, le School Back-Gardening dans les écoles afin d’encourager les enfants à s’adonner au jardinage. Ces enfants, poursuit-il, pourront, à leur tour, inciter leurs parents à cultiver des légumes à la maison.
« J’aurais souhaité que le gouvernement apporte son soutien à ce projet. Encourager le potager familial est important, car la communauté des planteurs vieillit et les jeunes montrent peu d’intérêt pour l’agriculture. D’où notre requête pour que le gouvernement soutienne les planteurs voulant moderniser leurs productions de légumes », ajoute Eric Mangar. Il suggère aussi aux autorités d’utiliser les terres marginales pour produire du manioc, des patates, du maïs, des fruits à pain et d’autres féculents pour assurer la sécurité alimentaire.
Évoquant la production bovine, il estime que les éleveurs devraient être mieux encadrés par les autorités. « Il faut qu’ils soient sensibilisés aux maladies affectant les cheptels et qu’ils soient formés sur les manières d’y faire face. Nous avons mené une campagne pour sensibiliser les éleveurs rodriguais à toute la question ayant trait à la biosécurité », ajoute Eric Mangar.
Il souligne que le MAA est disposé à accorder une assistance technique aux autorités en matière d’alimentation animale, voire une aternative aux aliments à base de maïs. « Nous avons lancé avec succès un projet-pilot d’élevage de moutons à Agaléga. Nous regrettons que Maurice soit en retard en termes de biosécurité alimentaire. »
En ce qui concerne le poisson, Eric Mangar accueille favorablement le financement à 50 % des bateaux semi-industriels destinés aux coopératives de pêcheurs et les camions assurant la distribution des poissons frigorifiés. « Ce soutien financier encouragera la pêche hauturière, d’autant que la prise des poissons dans le lagon est passée de 6,5 kilos à 2,4 kilos par jour. » Mais il regrette que sa requête pour que les pêcheurs bénéficient d’un emplacement dans la zone portuaire, pour transformer les poissons, n’ait pas été retenue par les autorités dans le dernier Budget.
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