L’île de La Réunion est actuellement confrontée à une épidémie de chikungunya déclarée le lundi 13 janvier. Face à cette situation, des mesures renforcées de surveillance ont été mises en place pour les passagers arrivant de l’île sœur, selon le Dr Fazil Khodabocus, médecin en santé publique.
Publicité
À ce jour, aucun cas de chikungunya n’a été enregistré à Maurice, confirme le Dr Khodabocus. Cependant, il insiste sur l’importance de rester vigilant. Le médecin appelle à la collaboration du public pour prévenir la prolifération des moustiques du type Aedes albopictus, vecteurs non seulement du chikungunya, mais également de la dengue et de la malaria.
Le Dr Vasantrao Gujadhur rappelle que le chikungunya provoque divers symptômes, tels qu’une forte fièvre, des douleurs musculaires et articulaires, et même des éruptions cutanées dans certains cas. Le Dr Khodabocus insiste sur l’importance de consulter un médecin dès l’apparition de ces symptômes afin d’obtenir un diagnostic et un traitement appropriés.
Tous les médecins, qu’ils exercent dans le secteur public ou privé, ont été avisés de bien surveiller ces signes et de rapporter rapidement les cas au ministère de la Santé pour permettre la mise en place des mesures appropriées, notamment le test PCR pour confirmer la présence du virus, explique le Dr Khodabocus au Défi Quotidien.
Même si aucun cas n’a été signalé à Maurice jusqu’à présent, le Dr Khodabocus souligne que les mesures de surveillance avaient déjà été prises bien avant que l’île de La Réunion ne déclare l’état d’épidémie de niveau 3 dans le cadre du dispositif de gestion de crise lié aux « arboviroses ».
« Le dispositif de renforcement de la surveillance est en place depuis un mois, et les 13 bureaux sanitaires du pays sont en alerte afin d’assurer le suivi des éventuels patients. La situation est suivie de près », affirme-t-il.
Bien qu’il ne pleuve pas beaucoup actuellement, il suffit d’un peu d’eau pour que les larves puissent éclore et proliférer, prévient le Dr Khodabocus. Aussi, il est recommandé de prendre des mesures pour éviter toute accumulation d’eau, que ce soit sur les toits ou dans les jardins, afin de prévenir les gîtes larvaires.
Le médecin invite la population à prendre des mesures pour se protéger des piqûres de moustiques, en portant des vêtements clairs et à manches longues, en utilisant des produits répulsifs et, si nécessaire, en installant des moustiquaires. Il précise également que des exercices de « larviciding » sont effectués régulièrement pour contrôler la population de moustiques, tandis que le « fogging » est effectué uniquement dans les régions où un cas est détecté.
Chikungunya : plus de 11 000 cas recensés en 2006
11 165 cas de chikungunya ont été officiellement enregistrés en 2006, selon le Health Statistics Report de 2023. Avant cela, 1 381 cas avaient été notés, principalement dans la région de Port-Louis, en 2005. Depuis, le pays n’a recensé que des cas importés sporadiques, variant d’un à sept par an.
L’épidémie de chikungunya a été suivie d’une faible épidémie de dengue, transmise par le même type de moustique. En 2009, 252 cas ont été signalés, suivis de 152 cas en 2019, 228 en 2020, et 224 en 2023. Entre 2010 et 2022, moins d’une centaine de cas ont été rapportés annuellement. Cependant, en 2024, environ 5 000 cas de dengue ont été enregistrés.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !