L’enquête sur le vol de bois de teck, reconverti en lames, a vu l’arrestation de Roshi Bhadain par la Major Crimes Investigation Team (MCIT), vendredi. Cette affaire, qui remonte à 2010, a connu ce développement grâce à des éléments recueillis récemment par la police. Ce, après qu’un des suspects, notamment Joseph Kinsley Perrine, est revenu sur ses dires, le 25 novembre 2021, après son arrestation dans le sillage de cette même enquête.
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En février 2021, Roshi Bhadain avait consigné une Precautionary Measure (PM) au poste de police d’Albion pour dénoncer Joseph Kinsley Perrine. Selon l’ancien ministre, cet homme aurait ourdi un complot. Nos sources proches de la MCIT expliquent cependant que l’avocat n’a pas encore fourni sa version quant aux accusations portées contre lui. D’autres arrestations sont prévues dans cette enquête.
Huit personnes entendues
Huit personnes ont été entendues à ce stade de l’enquête. Toutefois, un des suspects, à savoir Ougesh Subrun, est décédé. On retrouve aussi Joseph Kinsley Perrine et Bijaycoomar Greedharry, un des protagonistes dans cette enquête. À ce stade, le dénonciateur (ndlr : Perrine) est désormais considéré comme suspect.
Roshi Bhadain, leader du Reform Party, a, lui, été épinglé pour complot dans ce dossier de bois volé provenant de la démolition de la Government House. Ces matériaux étaient conservés dans les anciens locaux de la Development Works Corporation (DWC) à Pailles, en 2010.
L’enquête de 2010
À l’époque, lors de l’enquête de la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Sud sur cette affaire de vol, la police avait obtenu des aveux de Joseph Perrine. Des suspects avaient été dénoncés et épinglés pour recel et certains avaient fait des aveux. Roshi Bhadain et Bijaycoomar Greedharry n’avaient pas été poursuivis, alors que Joseph Perrine avait été inquiété par la police. Par la suite, il avait juré un affidavit pour dédouaner ses complices. Les enquêteurs n’avaient pas été convaincus par ses propos.
La version de Roshi Bhadain en 2010…
À l’époque, Roshi Bhadain avait été appelé à fournir des explications à la CID de Port-Louis Sud. Il avait expliqué que sa maison, à Albion, était en rénovation et son épouse supervisait les travaux. Cependant, Roshi Bhadain avait dit avoir sollicité Bijaycoomar Greedharry, qui était un de ses clients, pour effectuer les travaux de rénovation. Bijaycoomar Greedharry avait laissé entendre qu’il avait installé des lames en teck chez lui. Roshi Bhadain lui aurait alors fait part de son intention d’en faire pareil. C’est alors que Bijaycoomar Greedharry avait présenté Joseph Perrine à l’avocat pour que ce dernier effectue les travaux de revêtement de sol chez lui. Une partie de ce bois volé avait été utilisée pour la fabrication de lames en teck dans un atelier à Roche-Bois. Le butin était estimé à Rs 600 000.
Pourquoi l’enquête a-t-elle été relancée ?
Après avoir été poursuivi en cour pour faux affidavit, Joseph Perrine avait avoué avoir menti dans son enquête à la CID. Le 25 novembre 2021, cet ébéniste avait fait l’objet d’un procès pour vol devant la cour de Port-Louis. Cet habitant de Pailles de 49 ans était accusé d’avoir volé 300 planches de bois et des poutres. Il avait plaidé coupable. En cour, Joseph Perrine avait avoué avoir menti lors de son audition et avoir dénoncé un complice. Il avait fourni Rs 50 000 comme caution pour bonne conduite. Il devait aussi bien se tenir durant les deux prochaines années. Au cas contraire, il allait purger 10 mois de prison.
Après son arrestation en novembre 2021, Joseph Kinsley Perrine avait expliqué aux enquêteurs qu’il allait dévoiler la vérité. Il a cité les noms de certains témoins de l’affaire. Auditionnés à leur tour, ces témoins ont confirmé la version de Joseph Perrine à la police. Ce dernier avait expliqué avoir volé du bois dans les anciens locaux de la DWC à Pailles, en 2010.
Par ailleurs, la police est dans l’attente des explications de Roshi Bhadain. « We gonna give a fair chance to him to provide his explanations as per the law », confient-on dans les couloirs de la MCIT, chargée de cette enquête. L’avocat politicien devrait être rappelé pour un ‘‘further statement’’, si le besoin se fait sentir.
« Une déclaration faite lors de son interpellation pas dans l’interrogatoire »
En conférence de presse samedi, Roshi Bhadain a nié avoir déclaré, lors de son audition, avoir payé les lames en teck à Rs 70 le pied carré.
Cependant, même si l’avocat n’a pas fait de déclaration écrite à la police, ses propos repris par Le Défi Plus sont les explications verbales que ce dernier a fournies aux enquêteurs qui avaient débarqué chez lui très tôt vendredi matin. Roshi Bhadain dira qu’il poursuivra au civil l’ASP Ghoorah de la MCIT. « Mo pe met enn case sivil divan la kour kont l’ASP Ghoorah pou fot lour dan lekzersis so bann fonksion », dira le leader du Reform Party.
L’ASP Ghoorah n’a pas souhaité donner la réplique à Roshi Bhadain.
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