Enquête judiciaire  sur la MORT de Kistnen : un témoin regrette d’avoir déposé en cour

« Je ne savais pas que le fait de déposer en cour m’attirerait autant d’ennuis. J’ai été convoqué par les limiers chargés de l’enquête judiciaire pour fournir des éléments d’informations additionnels. Si mo ti kone mo pa depoze… » Ce sont les propos d’un individu assigné comme témoin dans l’enquête judiciaire instituée pour faire la lumière sur le décès troublant de Soopramanien Kistnen, qui était âgé de 52 ans. Rencontré durant la semaine à proximité des Casernes centrales à Port-Louis, le témoin a dit regretter d’avoir déposé en cour. 

Il faut dire que l’affaire n’a de cesse de faire couler de l’encre depuis qu’elle a été mise au jour. C’est le Directeur des poursuites publiques (DPP) qui a institué l’enquête judiciaire sur le décès de Soopramanien Kistnen, dont le cadavre calciné a été trouvé dans un champ de canne dans la région de Moka le 18 octobre. L’autopsie avait indiqué que la victime a rendu l’âme avant que le corps ne soit carbonisé. 

Longuement interrogé par Me Azam Neerooa, Senior Assistant Director of Public Prosecutions, le Dr Ananda Sunassee, le médecin légiste ayant pratiqué l’autopsie, a affirmé que le corps de la victime présentait des brûlures au troisième degré, précisant qu’il ne portait toutefois pas de blessures graves. Il a attribué le décès à un œdème pulmonaire. 

Il a aussi fait une révélation de taille : il dit avoir constaté la présence de péthidine dans le sang du défunt, évoquant la thèse d’une overdose avec ce médicament. Confronté aux éléments mis en avant jusqu’ici dans le cadre de l’enquête judiciaire, le médecin légiste a soutenu qu’il est peu probable (very unlikely) que Soopramanien Kistnen se soit suicidé en s’immolant par le feu. Il a cependant souligné qu’il n’écarte pas totalement cette hypothèse.