Enquête de la MCIT - Mort de Kistnen : Daniel Auguste invité à s’expliquer

Le frère du présumé trafiquant de drogue Patrick Auguste a été questionné, lundi, quant aux renseignements communiqués par les avocats de Simla Kistnen, la veuve de l’activiste orange décédé, au nouveau patron des Casernes centrales. Daniel Auguste nie tout en bloc.

Deux semaines après que les avocats de Simla Kistnen l’ont dénoncé au Commissaire de police par intérim, Anil Kumar Dip, comme étant de ceux qui ont tué Soopramanien Kistnen il y a 11 mois, Daniel Auguste, alias Bobo, a été entendu par la Major Crimes Investigation Team (MCIT). Frère du présumé trafiquant de drogue Patrick Auguste, dont le nom est mentionné dans le rapport de la Commission d’enquête présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen, Bobo Auguste avait fait faux bond à cette équipe vendredi dernier. 

Lundi 20 septembre, c’est en présence de son homme de loi que cet éleveur de bétail s’est expliqué dans un poste de police des Plaines-Wilhems. Il a nié toute participation dans le meurtre de Soopramanien Kistnen, ex-activiste du Mouvement socialiste militant (MSM) dans la circonscription de Moka/Quartier-Militaire, le vendredi 16 octobre 2020. Il a également été favorable à ce que son téléphone portable soit analysé afin de déterminer, par exemple, s’il se trouvait dans la même zone géographique que l’habitant de Montagne-Ory, porté manquant deux jours avant la découverte de son corps calciné à 40 %.  

Quatre noms ont été donnés par les avocats de la veuve de Soopramanien Kistnen au nouveau patron des Casernes centrales comme étant ceux qui seraient impliqués dans ce meurtre. Outre Bobo Auguste, ils ont dénoncé son frère Hedley, installé à Madagascar ; un dénommé Olivier François et l’ex-ministre du Commerce Yogida Sawmynaden . Selon ces avocats - qui se font appeler les « Avengers », les trois premiers ont été appelés à donner une correction à l’activiste qui a fini par succomber à ses blessures.  

Disant être en présence de renseignements fiables, ces hommes de loi, menés par l’ancien Attorney General, Rama Valayden, soutiennent que ces « tapeurs » ont montré le cadavre à Yogida Sawmynaden avant qu’ils ne le placent dans un champ de canne à sucre à Telfair, Moka, où il a été découvert le dimanche 18 octobre 2020. Le député orange a déjà été entendu par la MCIT relativement à ce meurtre et ne sera convoqué que si de nouveaux éléments sont versés au dossier.  

Olivier François, qui gère une ferme à La Brasserie, a, lui, été interrogé, la semaine dernière. Le MCIT poursuivra donc l’interrogatoire de Pooveden Subbaroyan, alias Vinessen, l’un des cerveaux du hold-up au quartier-général de la Mauritius Commercial Bank (MCB) où Rs 51,8 millions avaient été emportées en 2005. Il sera de nouveau questionné la semaine prochaine en sa qualité d’associé de la victime au sein de la société Rainbow Construction.  

Les personnes à qui Soopramanien Kistnen a emprunté de grosses sommes d’argent seront interrogées par la suite, notamment Koomadha Sawmynaden, frère aîné de Yogida Sawmynaden. Ils sont une vingtaine d’individus à avoir prêté à peu près Rs 5 millions à l’homme d’affaires en attendant qu’il ne soit payé pour certains chantiers. À plusieurs d’entre elles, Soopramanien Kistnen a fait croire que la société Clear  Ocean Hotel and Resort (COHR) lui devait Rs 2 millions pour l’installation d’une clôture sur la plage de Pomponette dans le cadre de son projet d’hôtel.   

Un entrepreneur de l’Ouest en lien avec d’autres tapeurs intéresse également la MCIT.