Il n’y a pas de plus grand amour que celui d’une mère. Dinny Jeawock en est le parfait exemple. Elle s’est lancée dans la sculpture et le moulage il y a trois ans, parallèlement à son emploi à plein-temps, afin de financer les soins de son fils qui a de multiples complications de santé. Elle nous raconte son histoire.
Même si la vie est parfois semée d’embûches, il ne faut pas baisser les bras. Des paroles qui ont pris tout leur sens pour certaines mamans comme Dinny quand elle a mis au monde un enfant malade. Son fils Dikshan est né avec de multiples complications de santé. L’enfant, aujourd’hui âgé de 13 ans, a besoin de soins spéciaux et d’une attention particulière. A l’époque, sa mère, qui est dans l’offshore, cesse de travailler pour être à ses côtés.
Toutefois, qui dit traitements spécialisés, dit aussi coûts élevés. Dinny, qui a deux enfants, se rend compte que ce n’est pas facile de financer tous ses traitements. « Mon fils a deux ans à l’époque. Je veux alors rester auprès de lui, mais je sais que ce dont il a surtout besoin c’est de ses traitements. C’est là que je décide de reprendre le travail et de l’inscrire à la crèche », raconte la mère de famille âgée d’une quarantaine d’années.
Comme pour la majorité des enfants ayant des besoins spéciaux, ce ne sera pas facile de scolariser Dikshan par la suite. « Après six années à la crèche, nous l’inscrivons au primaire sur les conseils d’officiers du ministère de l’Education. Cependant, il y perd deux années de sa vie car il n’arrive pas à s’adapter. Finalement, après beaucoup d’insistance auprès du ministère, il est admis dans une école spécialisée d’Allée Brillant », explique l’habitante d’Henrietta.
Plus Dikshan grandit, plus ses dépenses augmentent. « C’est un enfant qui a un retard à la fois mental et physique. Il a des problèmes musculaires et d’autres complications », raconte Dinny. Elle précise qu’il doit se rendre à plusieurs séances de physiothérapie chaque semaine et à des sessions de natation.
L’enfant a également des problèmes de langage. « Il doit se rendre régulièrement chez un Occupational Therapist, chez un psychologue et chez un psychiatre », explique la mère de famille.
Malgré tous leurs efforts, son époux et elle ont fini par être à court d’argent. Il leur était alors impossible de couvrir toutes les dépenses. « Je peux vous dire qu’en tant que parents, cela nous a fendu le cœur de savoir que l’argent était un obstacle à la bonne santé de votre enfant », dit-elle tristement.
Passionnée d’art
Comme Dinny est une passionnée d’art, elle s’adonnait à sa passion avec ses enfants. Aimant apprendre des nombreuses vidéos qu’on trouve sur le Net, elle tombe sur des techniques de moulage très intéressantes. Elle a commencé par faire des moules pour les enfants et ses proches.
« Puis des amis m’ont approchée et ils m’ont convaincue de faire connaître mon travail auprès du grand public. Quand je me suis rendu compte que cela pouvait me permettre de me faire en peu d’argent afin de financer les thérapies de mon fils, je n’ai pas hésité une seule seconde », se souvient-elle.
Pourtant, les débuts n’ont guère été faciles. « Les clients étaient très exigeants. J’avais parfois droit à des reproches, mais j’ai choisi de les prendre comme des critiques constructives. Au fil du temps, je me suis perfectionnée. Aujourd’hui, je reçois de bonnes notes pour mon travail. »
Ce travail lui prend quand même beaucoup de temps. Malgré son travail à temps plein et ses responsabilités familiales, elle répond aux clients et rend les travaux commandés dans les délais. « En principe, je fais les livraisons après environ une semaine, car c’est un travail très pointilleux et les détails ont leur importance », explique-t-elle. Fort heureusement, elle peut compter sur le soutien inébranlable de sa fille, de sa mère et de son époux pour l’épauler dans ses diverses tâches.
Dinny a aujourd’hui une page Facebook (intitulée Moulding and Sculpture Crafts ; NdlR) sur laquelle elle partage sa passion. Chaque moulage représente pour elle une nouvelle histoire. « Les gens me contactent pour le moulage des pieds ou des mains de leurs bébés. Certains le font aussi pour les personnes âgées. D’autres pour leurs proches qui sont en phase terminale. Cela permet de garder un souvenir unique. Je me déplace la plupart du temps à domicile. Je peux vous dire que chaque création apporte son lot d’émotions. » En tout cas une chose est sûre : des émotions, elle nous en a donné aujourd’hui à travers son histoire.
Plaidoyer pour plus de soutien
Dinny plaide haut et fort pour les enfants ayant des besoins particuliers. « Je les appelle ‘Les enfants spéciaux’, car c’est exactement ce qu’ils sont. Trop souvent, nous sommes profondément blessés d’entendre des personnes dire que ces enfants sont fous ou dangereux. Je peux être à une fête et soudain j’entends un parent dire à son enfant de ne pas jouer avec Dikshan parski so latet pa bon. »
Elle souligne que peu importe l’âge qu’a son enfant, c’est toujours dur pour une mère d’entendre de telles paroles. « Il est du devoir de chaque parent d’inculquer à ses enfants le sentiment de tolérance envers ceux qui sont différents d’eux. » Dinny demande aussi aux autorités davantage de soutien et d’encadrement non seulement pour les enfants à besoins spéciaux mais aussi pour les parents.
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