En volant des mangues dans un verger à Goodlands, Wesley Java, 42 ans, s’est accroché à une branche qui s’est brusquement fracturée. Tombant de huit mètres, cet habitant de Résidence Sainte-Claire n’a pas survécu. C’était dans la matinée du dimanche 12 décembre.
Selon les premiers éléments de la police, le quadragénaire avait pénétré dans un verger de mangues pour faire main basse sur les fruits. D’emblée, il était parvenu à grimper sur un manguier qui dépasse la clôture du verger et qui donne en partie sur la route principale de Goodlands.
Pour cueillir des mangues, il avançait à travers les branches avec un bâton en main. Mais il ne se doutait guère que le malheur lui tendait le bras. Lors d’un ultime mouvement, il s’est agrippé à une branche qui n’a pu supporter son poids. La branche s’est brisée et Wesley Java a fait une chute pour atterrir le bitume. Témoins de cette scène inhabituelle, des passants ont vite alerté la police du village.
À leur arrivée, les policiers ont retrouvé la victime inconsciente dans une mare de sang avec des feuilles et une branche à ses côtés. Drame qui a causé un embouteillage. Une fois sur le lieu, le Samu (Service d’aide médicale urgente) a confirmé que le quadragénaire avait déjà rendu l’âme. Le père de la victime, Hedley Java, 65 ans, est encore sous le choc. « Monn feb kan monn tann sa nouvel-la. Mo ena troi tifi ek enn sel garson », lâche-t-il.
Ce père raconte que son fils Wesley, l’aîné des enfants, a sombré dans l’enfer de la drogue alors qu’il était encore jeune. Depuis trois ans, il avait quitté la maison familiale pour aller habiter chez un ami. Marié et père de famille, Wesley a perdu son épouse emportée par la maladie. Il collectionnait les délits, selon son père. Après des démêlés avec la justice, il a même passé du temps en prison. « Mo kapav dir ki la plipar so lavi li finn fer dan prizon », se désole son père. Ce dernier souligne que pourtant, il a tenté de raisonner son fils à maintes reprises afin qu’il retourne dans le droit chemin. « Ki kantite fwa monn asiz ar li, monn koz ar li pou ki li aret ek sa lavi-la, me li pa ekoute », confie le sexagénaire.
Durant deux ans, Wesley a habité chez son père. Ce dernier raconte que son fils était un soudeur accompli, voire un bon ouvrier. Mais, ajoute Hedley, « la notion de travailler pour avoir un salaire à la fin du mois ne le convenait pas. Il cherchait toujours à avoir de l’argent facile en vivant au jour le jour ». Ce père remonte dans ses souvenirs et raconte qu’« un jour nous avons descendu quelques verres de rhum ensemble sous la véranda. Ce qui nous a donnés le temps d’échanger et de parler. Après quoi, je suis rentré dans la maison, mais Wesley était ressorti pour revenir un peu plus tard avec des yeux rouges. Je savais qu’il s’était encore drogué. La boisson ne lui suffisait pas ».
Bref, son père relate que malgré ses conseils, Wesley ne voulait guère changer. Finalement, il a fini par prendre ses affaires pour quitter la maison de son père pour aller vivre chez un ami à Résidence Sainte-Claire, Goodlands. « Il ne venait plus chez moi. Quelques fois, je le croisais dans le village, mais il ne m’adressait plus la parole, comme si je n’étais d’aucune importance pour lui », regrette le père.
Le 11 octobre dernier, Hedley a fêté ses 65 ans. La seule personne qui manquait à sa fête d’anniversaire était bien son unique fils. « Zot tou ti lamem, zis li tousel pann vini », confie-t-il avec un cœur lourd.
L’autopsie pratiquée dimanche après-midi a révélé que la victime a succombé à une fracture du crâne. Les funérailles de Wesley Java ont eu lieu lundi dernier.
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