Le marché du luxe connaît également la crise. C’est le cas de Duty Free Shop Oriental Art and Craft Ltd qui est engagé dans la vente de produits de luxe fait-main.
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Voilà 13 ans que Duty Free Shop Oriental Art and Craft Ltd a vu le jour. Ce magasin, situé à Curepipe, est dirigé par Shami Sewoke. Ce dernier a été contraint de revoir sa stratégie qui, jusqu’ici, avait été fructueuse. En effet, l’entreprise a, selon son directeur, connu une constante croissance depuis ses débuts en 2007. Cependant, l’activité fonctionnerait au ralenti depuis 2018. « Nous avons constaté une baisse du pouvoir d’achat depuis 2014. La qualité des touristes a également changé », concède Shami Sewoke. Duty Free Shop Oriental Art and Craft Ltd, qui importe des produits fait-main de l’Inde, avait avant 2014, une clientèle européenne composée majoritairement de Russes. Or, l’arrêt des vols d’Air Mauritius vers la Russie et la Chine a impacté négativement les ventes de l’entreprise.
Toutefois, le directeur a su trouver les ressources pour maintenir la progression. En revanche, l’avènement de la crise en 2019 est venu mettre un frein à ce développement. L’effet néfaste s’est dans un premier temps fait sentir à travers une réduction de la clientèle. « Nous commercialisons des produits haut de gamme comme des bijoux, des tapis en cashmire ou encore des pashminas. Les touristes dépensent en moyenne 50 euros. La fermeture des frontières a été un véritable coup de massue pour notre magasin », affirme le directeur. En conséquence, le stock – qui est renouvelé sur une fréquence de trois mois avec des investissements par millions –, pour les trois premiers mois de l’année, n’a pas été écoulé. Les importations ont été temporairement stoppées. Shami Sewoke souligne qu’étant tributaire du tourisme, son entreprise a été impactée à 100 % par la pandémie.
Une nouvelle politique a été adoptée pour garder la tête hors de l’eau. Ainsi, Duty Free Shop Oriental Art and Craft Ltd mise sur une nouvelle clientèle composée à 100 % de Mauriciens. Il faut dire qu’une nouvelle mesure gouvernementale a simplifié cette transition temporaire. Cependant, les prix de ventes pratiqués par le magasin ont été revus à la baisse. « Ce sont plus des prix de liquidation », soutient Shami Sewoke. Cette stratégie a permis une légère reprise au niveau des ventes même si les recettes ont drastiquement chuté. Une solution qui pourrait dans une moindre mesure aider à atténuer l’impact néfaste de la crise. Selon le directeur, le soutien financier proposé par le gouvernement n’est pas suffisant. « Nous avons toujours des dépenses fixes. Nous avons été contraints d’avoir recours à des licenciements alors qu’il n’y a pas de travail », déplore le directeur.
Shami Sewoke a dû repousser son projet d’extension pour le magasin, initialement prévue pour cette année. Et les perspectives pour 2021 ne sont pas plus rayonnantes. Il dit craindre que le tourisme ne reprenne pas de sitôt. « Même si les touristes reviennent à Maurice cela va prendre du temps pour que l’activité touristique retrouve son dynamisme », dit le directeur. Pour lui, l’organisation des salons pour les Dutyfree shop hors aéroport peut être une solution plausible.
Fabrice Larétif
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