Anish Totaram a été interné à l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard, après qu’il ait agressé son père qu’il ne reconnaît plus. Ce dernier réclame un ordre de protection depuis des mois.
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Les yeux éteints, Vinay Totaram touche machinalement les bandages qu’il porte au bras, à l’épaule gauche et à la hanche droite. Dans sa modeste demeure à la rue Rotin n° 2, à Quatre-Bornes, le peintre de 59 ans ne cache pas la douleur des coups de sabre infligés par son fils Anish.
Ce père célibataire a élevé son benjamin Anish, 31 ans, depuis qu’il a un an et demi. Il a toujours été le plus gâté de ses enfants, mais il semble qu’il ait perdu ses esprits, depuis qu’il consomme de la drogue synthétique. « Il a travaillé pour un parti politique lors des dernières élections générales. Ce produit était distribué à gogo aux agents », déplore Vinay. « Depuis, il parle seul et ne me reconnaît plus », ajoute-t-il.
Vers 6 h 30, il s’est rendu à une boutique pour acheter du pain et Anish s’est pointé avec un sabre dissimulé dans la manche de son blouson. « Linn dir mwa mo pa so papa. Depi inpe letan li ti pe dir mwa ki mo pe fer akot li alor ki li ki pe viv kot mwa », déplore le père. Cela fait des mois qu’il tente de faire entendre raison à la police et à la justice pour faire interner Anish.
« Mon père aurait pu y laisser la vie. Après l’avoir agressé, mon frère a tenté de s’en prendre à une femme dans la rue parce qu’elle l’a regardé. J’ai dû intervenir », relate Roubesh, 35 ans, l’aîné des enfants de Vinay. Aidé de volontaires, il l’a appréhendé pour ensuite le remettre à la police de Quatre-Bornes. Considéré comme un malade mental, il a été mis en observation à l’hôpital Brown-Séquard.
« La drogue synthétique est disponible partout et se vend à bas prix. C’est un mal qui est en train de tuer notre jeunesse », déclare Vinay. « Jour après jour, je l’ai vu perdre la raison. Il se lançait dans de longs monologues et s’est mis à saccager sa chambre. J’ai réclamé une Protection Order contre lui, mais la police m’a expliqué qu’il fallait qu’il y ait une plainte contre lui. »
« Il a mis le feu à son armoire et à son lit. Il a brisé le carrelage à l’aide d’un marteau. Il a démoli sa machine à laver. Il a démonté son vélo avant de le cadenasser. Il est illettré, mais il s’est mis à gribouiller des mots inintelligibles sur des livres qu’il a ramassés ici et là. Dire que dans le temps, il était un carreleur respecté qui avait une petite amie. Celle-ci l’a abandonné lorsqu’il a perdu la raison », explique Roubesh.
« C’est maintenant que les médecins de l’hôpital psychiatrique se rendent compte que son cas est grave. À tout moment, il peut entrer dans une colère noire. Avant, il était un bon fils qui avait un travail et sa moto. Depuis qu’il utilise la drogue synthétique, il est méconnaissable. Il a une balle de golf qu’il utilise pour tout casser dans sa chambre. Lundi matin, il a demandé une cigarette à mon père et l’instant d’après, il l’a agressé à coup de sabre », poursuit Roubesh.
« To pa konpran sorti la ale. Mo papa ress Kenedy li. Zordi mo pou touy twa », a lancé Anish à son père avant de s’acharner sur lui. « Depi li pran synthetik so la tet inn bouze », indique Vinay. Il espère que son benjamin sera interné, avant qu’il ne tue quelqu’un.
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