Ex-directeur de programmes aux Nations unies et membre de Democracy Watch Mauritius, le Dr Michael Atchia porte un regard critique sur la crise politique actuelle. Il exhorte le Premier ministre et son adjoint à dépasser leurs différends pour assurer la stabilité du pays.
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Comment analysez-vous le retrait annoncé de Paul Bérenger du gouvernement, après des semaines de tensions ouvertes avec le Premier ministre Navin Ramgoolam ? Cette rupture était-elle, selon vous, inévitable ?
Rupture inacceptable. Zéro pour vos désaccords. Vous nous avez présenté un programme de cinq ans, fondé sur le changement et la bonne gouvernance. Nous, le peuple, l’électorat, nous vous avons donné notre feu vert pour cinq ans. À peine une année écoulée, avec certes de bons résultats, mais qui nécessitent une évaluation des méthodes de travail et des résultats obtenus.
Une crise politique prolongée affaiblira la capacité du gouvernement à mener ses priorités, alors que plusieurs dossiers nationaux exigent stabilité et leadership : transition énergétique vers le renouvelable, autosuffisance alimentaire, préparation du pays face aux défis climatiques, entre autres. Après cette évaluation de votre première année, apportez les corrections nécessaires pour la suite.
Après ? Rien d’autre. So get back to work! Un groupe indépendant comme le nôtre, DWM, ou même le président de la République, peut agir comme arbitre pour aider à résoudre vos différends entre le PM et son adjoint.
Les désaccords sur le renouvellement du contrat du commissaire de police et sur la réforme électorale ont été au cœur du conflit. Que révèle cette situation sur le mode de gouvernance au sein de l’Alliance du Changement ?
Il faut revoir, rediscuter et parvenir à la meilleure décision pour Maurice — pas pour Navin Ramgoolam ou Paul Bérenger. Là aussi, un arbitrage indépendant (privé, pas public) peut être utile. Pour le poste de CP comme pour d’autres postes à ce niveau, cruciaux pour le pays.
À quelques jours de la visite d’Emmanuel Macron, pensez-vous que cette instabilité gouvernementale pourrait nuire à l’image du pays ou compliquer les messages politiques de Maurice ?
Encore une fois, ces dissensions sont inacceptables. Discutez, faites appel à un arbitrage si nécessaire, mais retournez au travail. Vous avez jusqu’au 19 novembre pour régler la situation avant l’arrivée du président Emmanuel Macron le 20 novembre.
Surtout vis-à-vis de la France, qui, ces derniers mois, a connu des situations politiques rappelant l’Italie des années 60 : gouvernements fragiles, de courte durée, pays presque ingouvernable. J’allais dire que l’exemple de ce petit pays si démocratique et si bien géré est important.
Jean-Marie St Cyr
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