Le leader de l’opposition broie du bord. Xavier-Luc Duval estime qu’il y a « une distorsion médiatique qui crée un faux sentiment que le gouvernement réussi économiquement ». Face à la presse ce samedi 9 juin, le chef de file du Parti mauricien social-démocrate estime qu’après trois ans et demi au pouvoir, c’est le moment idéal pour faire le bilan du gouvernement par rapport à la présentation du prochain Budget.
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Comparant le Budget qu’il a présenté en 2014 sous l’ancien gouvernement de Navin Ramgoolam avec celui de Pravind Jugnauth en 2017, il avance que « la grande majorité des indicateurs ont viré au rouge ». « Dans la plupart des cas, les Economic Fundamentals ont empiré », enchaîne l’ex-n°2 du gouvernement de l’Alliance Lepep.
« Nous sommes bien loin d’un miracle économique. La croissance en 2017 a été revue par la Banque de Maurice. Elle est passée de 3,8 à 3,5. En 2014, elle était à 3,6%. La dette publique représentait 65% du Produit d’intérieur brut contre 61% en 2014. Le déficit du compte courant est à 7% alors qu’elle était de 4% en 2014. Les exportations ont baissé de Rs 14 milliards. Presque tout est en baisse », martèle le leader de l’opposition.
« La construction a connu une croissance et le chômage a supposément baissé, mais on sait que le calcul du chômage n’est pas sûr, ce sont les deux seuls indicateurs positifs. Le pays est en plein marasme économique et dans une spirale de dettes », poursuit Xavier-Luc Duval. Il préconise des mesures en faveur de la culture et du sport et rappelle qu’il était sur le point d’acquérir un immeuble par le gouvernement pour la création d’un musée de l’esclavage.
« Nous sommes retournés 10 ans en arrière. L’économie bleue est en panne, la lutte anticorruption est au point mort, la situation sur nos routes est calamiteuses. Ce n’est pas un budget de fin de mandat qui s’adressera aux problèmes du pays », fait ressortir le leader des bleus. Il prévoit des effets d’annonce, car ce sera le dernier Budget du gouvernement de l’Alliance Lepep.
Il a aussi commenté le blocage de la marche de la communauté LGBT par un groupe de manifestants réunis illégalement à la Place d’Armes samedi dernier. « Nous respectons les libertés individuelles. Le droit à l’opinion figure dans notre Constitution. Nous condamnons sans réserve la manifestation illégale sur la Place d’Armes. L’orientation sexuelle d’une personne ne regarde qu’elle », assure-t-il, ajoutant toutefois de l’eau à son vin.
« Je respecte aussi l’opinion des politiciens sur le sujet. S’il devait y avoir un vote au Parlement, au PMSD il y aura un free vote. Il y a des choses qui dépendent de la conscience personnelle », déclare Xavier-Luc Duval, tout en justifiant la présence du député bleu Salim Abass Mamode à la Place d’Armes. « On lui a posé une question non sur la marche LGBT mais sur des propos blasphématoires. Ce qui est inacceptable, c’est le montage où sa question a été coupée et on a interposé les images de la manifestation, » dit-il.
« Salim n’est pas un homme sectaire ou un communal. Si je pensais que Salim ou n’importe qui au parti est communal, je n’aurais pas hésité à l’expulser, » explique le leader de l’opposition. « Il faut toutefois avouer que sa façon de s’exprimer peut prêter à confusion. Il s’est exprimé sur sa religion et il est regrettable qu’il n’ait pas ajouté qu’au niveau du travail, il travaille pour tous les Mauriciens, » reconnaît-il.
Quant au dossier sucre, il réclame la publication du « Joint Technical Commitee » et « félicite » l’ex-leader adjoint mauve Pradeep Jeeha et le député travailliste Arvin Boolell « pour leurs contributions à ce débat ». Au sujet de l’affaire Sharmila Sonah-Ori, la cousine de l’épouse de Pravind Jugnauth qui avait été désigné pour siéger au sein de la Commission électorale, il évoque sa plainte au Central CID dans laquelle il accuse la station de radiotélévision nationale et un site d’informations proche du pouvoir de « communaliser » des sujets embarrassant l’Alliance Lepep.
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