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Dispositif de haute sécurité : le parcours privilégié des valises des VIP à l’aéroport

Des membres de la délégation d’un chef de gouvernement lors d’une visite à Maurice. Des membres de la délégation d’un chef de gouvernement lors d’une visite à Maurice.
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De par le monde, aucune concession n’est faite sur la sécurité des chefs de gouvernement et d’État, même lorsqu’ils partent en mission ou en voyage privé. Le président de la République et le Premier ministre mauriciens ne sont pas des exceptions. C’est la Security Advance Party de la VIPSU qui s’occupe du dispositif de sécurité.

Tout scruter et tout vérifier dans les moindres détails avant l’arrivée du Premier ministre (PM) à une fonction ou à l’aéroport. C’est la mission de la Security Advance Party (SAP), une unité de la Very Important Person Security Unit (VIPSU). Avant chaque fonction – officielle ou privée – les éléments de la SAP entrent en scène pour mettre en place le plan de haute sécurité. Idem pour un déplacement à l’étranger du PM ou du président de la République.

« Notre mission est de veiller au grain. Dès que le PM donne son feu vert pour participer à une fonction, mon équipe entre en contact avec les organisateurs, qu’ils soient fonctionnaires, hommes d’affaires ou travailleurs sociaux. Nous cherchons à en apprendre davantage sur le profil des invités, sur le lieu où se tiendra la fonction ou encore sur les personnes qui accueilleront le PM. Si une collation est prévue, nous recherchons des détails sur la personne ou l’équipe qui sera appelée à préparer ou à fournir les gâteaux », fait ressortir le chef inspecteur T. Reddy, responsable de la SAP. Il ajoute que le même mécanisme de sécurité est utilisé lorsque le PM se rend en mission à l’étranger.

VIP à l’aéroport

Destination

Après l’atterrissage, le PM et sa famille sont dispensés du contrôle de sécurité. « Leurs valises sont prises en charge, par l’unité de sécurité pour les VIP, de l’avion jusqu’à l’hôtel », confie un élément de la VIPSU, qui a eu l’occasion d’accompagner un ancien chef de gouvernement. « Au retour, les autorités locales assurent le contrôle de sécurité de leurs valises et celui de leurs passeports jusqu’à leur arrivée à Maurice. Les bagages sont ensuite repris par le service d’AML. On les examinera en présence du personnel de la VIPSU, qui procédera à la vérification des étiquettes autocollantes. Le bureau des passeports estampille celui du PM. On le remet ensuite au garde du corps, qui vérifie, avec le chef de gouvernement, si le nombre de valises est correct avant que ce dernier ne regagne sa résidence », explique l’élément de la VIPSU.

Mésaventures

Tout ne se passe pas comme sur des roulettes dans tous les pays. « Dans certains pays moins avancés, on doit s’attendre à tout. Même les valises des VIP sont égarées à l’aéroport », indique un élément de la VIPSU. Le chef inspecteur Reddy, de la SAP, le confirme : « Les services de sécurité de certains pays africains sont très mal organisés. Plus d’une fois, les valises des VIP manquent à l’appel au retour au pays. Elles arrivent à destination deux, voire trois jours plus tard. » Quant aux valises des autres dignitaires de l’État, des cortèges officiels et des gardes du corps, elles passent par les procédures normales de sécurité assurées par le service d’AML. Il en va de même pour les ministres et autres députés passant par le VIP Lounge.

Gardes du corps

Quand ils se rendent à l’étranger, le président de la République, le PM et le PM adjoint sont accompagnés de gardes du corps. Le patron de la SAP précise que le chef d’État et le chef de gouvernement ont droit à deux agents de la VIPSU. Le PM adjoint en a un. Auparavant, ces gardes du corps se déplaçaient avec leur pistolet, dont les balles étaient gardées par le pilote. Aujourd’hui, la sécurité est entièrement assurée par le pays hôte.

Pour ce qui est des valises des délégations étrangères, chefs d’État ou de gouvernement inclus, ce sont les éléments de la Transport and Communication Unit des Casernes centrales qui s’en chargent. Ils les transportent de l’aéroport jusqu’à l’hôtel. Pour accéder à l’aire de trafic (tarmac) à l’arrivée ou au départ d’une personnalité étrangère, une demande est faite par les représentations diplomatiques au Secrétaire au Cabinet du Prime Minister’s Office, pour que les voitures aillent directement au pied de l’avion, que ce soit dans le cadre de la visite d’un chef d’État ou pour récupérer des personnalités nécessitant des soins médicaux particuliers.

Leurs valises sont vérifiées par AML et la police. Celles qui arrivent par jet privé sont, après les formalités d’usage, gardées sur le tarmac à côté du hangar de l’hélicoptère de la police et surveillées par la Special Mobile Force. Si le contrôle des valises et des passeports diplomatiques des VIP a été durci, c’est à cause des abus qui ont eu lieu dans le passé.


Mission des VIP à l’étranger

Une liste des futurs départs de ministres, députés et fonctionnaires du gouvernement se rendant en mission à l’étranger est décidée et approuvée par le bureau du Premier ministre à travers le Secrétaire du Cabinet. Elle est ensuite remise au ministère des Affaires étrangères, pour enclencher le dispositif de sécurité VIP à l’aéroport et les procédures protocolaires dans les ambassades basées à l’étranger.

Les arrangements se font bien à l’avance pour faciliter les déplacements des VIP, de leurs valises et de ceux qui les accompagnent, y compris leurs proches et des officiels de l’État. Quand la mécanique se met en marche, tout le monde est mis à contribution, le personnel d’aviation, Air Mauritius, Airports of Mauritius Ltd, le service des douanes, les policiers, la VIPSU et le Passport and Immigration Office. Leur rôle est d’assurer la sécurité des personnalités et l’efficacité du service fourni.

L’accès aux halls du VIP Lounge est accordé aux membres du Parlement, aux membres du personnel diplomatique, aux hauts fonctionnaires et à des hommes d’affaires. Les parlementaires et diplomates sont munis d’un passeport et d’un visa diplomatique de couleur bordeaux. Ceux-ci doivent être présentés au service de l’Immigration. Au retour, les députés doivent les remettre au Prime Minister’s Office.


Le rôle de la Security Advance Party

Des éléments de la SAP en costume sont aux aguets, encadrant les personnalités.
Des éléments de la SAP en costume sont aux aguets, encadrant les personnalités.

La Security Advance Party (SAP) est dirigée par le chef inspecteur T. Reddy. Deux sergents et deux constables de cette unité agissent comme éclaireurs pour tous les mouvements, activités et déplacements du Premier ministre (PM) ou lors de la visite de hautes personnalités à Maurice. Les principales tâches incombant aux agents de la SAP consistent à clear the ground, de même qu’à vérifier et à contrôler les bâtiments, les tentes, les bureaux, ainsi que les routes d’accès aux régions mentionnés dans le programme d’activités préparé pour le PM ou le chef d’État.

Les « éclaireurs » visitent les lieux au préalable afin de positionner d’autres hommes et contrevérifier la mise en place du dispositif de sécurité aux points stratégiques, en attendant l’arrivée du VIP. Ils doivent également faire un plan du lieu, situer les routes que le VIP empruntera, déterminer si celles-ci sont en bon état, vérifier que l’endroit n’est pas dangereux et si tel est le cas, choisir un autre itinéraire pour privilégier une route plus accessible. Ils doivent connaître l’heure à laquelle le VIP sortira et calculer le nombre de minutes que prendra le cortège du VIP pour arriver à l’événement.

La SAP décide à l’avance où le PM devra marcher et sortir pour aller jusqu’au podium et où la voiture devra s’arrêter. Des tireurs d’élite, armés de carabines de précision, sont placés en observation sur des bâtiments. Après un état des lieux, ces derniers font leur rapport au responsable de la SAP, qui supervisera le déroulement de l’opération.

Rien n’est laissé au hasard. Pour une fonction privée, la SAP se rend sur les lieux en contactant l’organisateur concerné. L’unité en apprend davantage sur la nature de la rencontre, le nombre de personnes qui seront présentes, ainsi que leur identité. S’il s’agit d’un déjeuner, d’un dîner ou d’un cocktail, un membre de la SAP se rend en cuisine pour goûter les mets préparés par les hôtes et les boissons qui seront servis une demi-heure avant l’arrivée du VIP.

Quand il s’agit de grands événements officiels, tels qu’un banquet d’État au château du Réduit, au centre Swami Vivekananda ou au Vaghjee Hall, le bureau sanitaire du ministère de la Santé envoie ses officiers, qui font des prélèvements de toute la nourriture. Des analyses sont faites et les résultats envoyés au Prime Minister’s Office (PMO) deux heures avant la cérémonie. L’élément de confiance est un aspect primordial et non négligeable, aux dires d’un membre de la SAP, car le goûteur sera le premier à mourir si la nourriture contient du poison.

Le chef inspecteur Reddy souligne que son équipe elle-même fait l’objet d’une fouille par les services de sécurité de l’Inde lors de la visite de leur Président au pays. Ceux de la Chine seraient moins méfiants, selon lui. Quant aux services de sécurité des États-Unis, ils vérifient si toutes les procédures ont été suivis. Si ce n’est pas le cas, ils interviennent.

De plus, une équipe de la Technical Unit de la VIPSU et une autre du PMO, munies de leurs détecteurs de bombes, d’explosifs et d’objets tranchants, passe au peigne fin les endroits où se rendra le PM. Même le Parlement et la salle du Cabinet des ministres sont vérifiés avant chaque séance. Chaque matin, cette équipe vérifie la voiture du PM et les véhicules des VIPSU qui l’accompagnent.

 

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