Live News

Discussions entre Maurice et le Royaume-Uni : l’accord sur les Chagos incertain sur le court terme

Les Britanniques invitent Donald Trump à donner son point de vue sur l’accord concernant les Chagos avec la partie mauricienne.

Une exigence de l’équipe de Donald Trump est à l’origine de la volte-face britannique. Aussi, la possibilité d’une signature, dans les jours à venir, d’un deal entre Maurice et le Royaume-Uni sur les Chagos, s’éloigne.

Publicité

Le porte-parole officiel du Premier ministre britannique, sir Keir Starmer (photo de gauche), a indiqué, le vendredi 17 janvier, que la Grande-Bretagne comptait permettre à Donald Trump (photo du centre) de se pencher sur l’accord. Celui-ci prête serment ce lundi 20 janvier comme président des États-Unis. Et, au Parlement britannique, le secrétaire d’État à la Défense, John Healey, a indiqué que les discussions avec le futur gouvernement de Trump sur l’avenir de la base militaire américano-britannique de Diego Garcia n’ont pas encore commencé.

Pourtant, il y a encore quelques jours, Londres semblait particulièrement pressée pour signer un accord avec Port-Louis. Alors que tous les obstacles paraissaient aplanis à la mi-semaine, sir Keir Starmer a opéré une volte-face. Ce qui a suscité la perplexité au niveau du gouvernement mauricien.

Car Donald Trump s’est saisi du dossier et prendra une décision sur l’avenir des îles Chagos après que son équipe a directement influencé l’accord du gouvernement britannique. Selon le Telegraph, influent journal britannique, l’équipe de Donald Trump a demandé au Royaume-Uni de reporter sa décision de restituer ces îles stratégiques à Maurice. Donald Trump devrait réexaminer cet accord dès qu’il reprendra ses fonctions lundi et qu’il sera informé en détail des préoccupations liées à l’influence chinoise sur le territoire.

Vendredi, une source au sein du gouvernement britannique a confirmé au Telegraph que sir Keir Starmer avait retardé l’annonce d’un accord sur les îles Chagos à la suite d’une intervention directe de l’équipe de Donald Trump. « Nous avons eu des discussions avec le futur gouvernement de Trump », a déclaré la source. « Il est normal qu’ils examinent la question, et nous nous réjouissons d’avoir ces discussions sur divers aspects de l’accord après l’investiture. » « Je pense qu’il est légitime qu’il examine l’accord », a dit sir Keir Starmer.

Reprendre le combat ?

Face au rush britannique durant ces dernières semaines, le gouvernement mauricien avait indiqué que rien ne pressait. Entre-temps, l’Attorney General Gavin Glover continue ses consultations avec les avocats qui représentent la partie mauricienne à Londres. Il est prévu qu’il soit de retour en début de semaine.

La rétrocession des îles Chagos par le Royaume-Uni à Maurice, envisagée depuis plusieurs mois, semble désormais incertaine sur le court terme, et éventuellement même sur le moyen terme. Au lieu donc de conclure un deal avant l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis, comme Londres le souhaitait jusqu’à la mi-semaine, cette dernière ouvre la voie à des discussions avec le nouveau gouvernement américain.

Le ministre de la Défense, John Healey, a confirmé devant le Parlement britannique que les discussions sur l’avenir de la base militaire américano-britannique de Diego Garcia n’avaient pas encore commencé. « Le système aux États-Unis est très différent du nôtre », a déclaré ce dernier devant la Chambre des communes. « Le gouvernement actuellement en place restera en fonction jusqu’au jour de l’investiture, le 20 janvier. C’est à ce moment-là que le gouvernement britannique entamera des discussions avec le nouveau gouvernement. La relation avec les États-Unis est celle de notre allié le plus proche en matière de sécurité », a-t-il ajouté.

La base, située dans l’archipel des Chagos, est un site stratégique majeur pour les États-Unis et le Royaume-Uni en Asie du Sud-Est. Utilisée pour les opérations maritimes et les bombardiers à longue portée, elle est perçue comme un atout essentiel dans la lutte contre les influences chinoises dans la région.

Le gouvernement mauricien serait prêt à reprendre le combat sur la scène internationale, si rien ne bougeait.

Inquiétudes américaines et assurances mauriciennes

Plusieurs responsables proches de Donald Trump se sont montrés critiques vis-à-vis de l’accord. Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale, a exprimé des craintes quant à une éventuelle influence chinoise sur les Chagos si l’archipel était transféré à Maurice. Marco Rubio, pressenti comme secrétaire d’État, a qualifié l’accord de « préoccupant », mettant en garde contre les risques d’espionnage par Pékin.

Pourtant, le gouverne-ment mauricien, présent et précédent, a donné toutes les garanties possibles que ce ne sera pas le cas. Concernant les inquiétudes de voir une base militaire chinoise sur une autre île de l’archipel, Maurice a clairement fait comprendre que cela n’arrivera pas. De plus, tout au long des discussions et des positions publiques, les dirigeants mauriciens ont assuré que les intérêts de la base militaire seront sauvegardés. Mais, l’opposition britannique et le cercle proche de Donald Trump continuent de jouer sur cette corde sensible de la menace chinoise.

En parallèle, le débat divise profondément la classe politique britannique. L’ancienne ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, de mère mauricienne, a dénoncé, à la mi-semaine, un projet qu’elle qualifie de « caprice des fonctionnaires progressistes » du Foreign Office. Elle a critiqué le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, pour son approche axée sur la décolonisation, estimant que cette décision allait à l’encontre des intérêts nationaux britanniques.

Au sein de l’opposition conservatrice, Priti Patel, shadow minister des Affaires étrangères, a qualifié le report de « véritable humiliation » pour le gouvernement travailliste. Un collectif de figures influentes, incluant Nigel Farage et Liz Truss, a adressé une lettre ouverte à sir Keir Starmer, demandant davantage de transparence sur les négociations.

  • salon

     

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !