Pravind Jugnauth évoque la nécessité d’un « survey » pour expliquer pourquoi une équipe indienne a eu accès, à sa demande, à la Landing Station du câble SAFE à Baie-du-Jacotet. L’expert Didier Sam-Fat explique quels sont les « surveys » sous la responsabilité de Mauritius Telecom.
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Le besoin de faire un « survey » serait la raison pour laquelle le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a ordonné à Sherry Singh, alors CEO de Mauritius Telecom, de donner accès à une équipe indienne à la Landing Station du câble SAFE à Baie-du-Jacotet le 15 avril 2022. Les « surveys » sur les stations d’atterrissage de câbles sous-marins de fibre optique ne sont pas exceptionnels, ils sont même « fréquents et utiles », selon Didier Sam-Fat, consultant en cybersécurité et en réseau.
Dans une déclaration au Défi Quotidien ce jeudi, l’expert indique que le consortium d’opérateurs internationaux propriétaire du câble South Africa Far East (SAFE) a la responsabilité du câble en lui-même. Mais il incombe à Mauritius Telecom de s’assurer du bon fonctionnement des équipements de la station d’atterrissage de Baie-du-Jacotet.
« Il y a des équipements actifs. L’opérateur a la responsabilité de contrôler que tout le matériel est connecté et opérationnel. Si un équipement tombe en panne, il faut s’assurer qu’il y ait une redondance et de quoi le remplacer. Des audits doivent également être effectués pour s’assurer que le site est aux normes, notamment au niveau de la sécurité physique. Il faut également s’assurer qu’il y ait toujours une alimentation électrique à travers un onduleur et un générateur en cas de coupure électrique », explique Didier Sam-Fat.
Selon un rapport du Center for Strategic & International Studies, publié en juin 2021, les risques sur les câbles sous-marins de fibre optique sont physiques et informatiques. Les risques physiques sont les coupures volontaires ou accidentelles. Les risques informatiques sont les cyberattaques.
« En piratant les systèmes de gestion de réseau que les entreprises privées utilisent pour gérer le trafic de données transitant par les câbles, des acteurs malveillants pourraient perturber les flux de données. Un scénario cauchemardesque impliquerait qu’un pirate obtienne le contrôle ou les droits d’administration d’un système de gestion de réseau. À ce stade, il pourrait découvrir des vulnérabilités physiques, perturber ou détourner le trafic de données, ou même exécuter un ‘kill click’ supprimant les longueurs d’onde utilisées pour transmettre les données.
Le potentiel de sabotage ou d’espionnage est assez clair, et selon Lawfare, la sécurité de nombreux systèmes de gestion de réseau n’est pas à jour », préviennent les auteurs du rapport.
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