Derrière ses fonctions officielles, Dharam Gokhool mène une vie rythmée par des gestes simples, entre jardinage matinal, échanges familiaux et rencontres citoyennes. Récit d’une journée avec un président attaché aux valeurs de service, d’intégrité et de transmission.
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Au-delà de ses fonctions officielles, Dharam Gokhool incarne une certaine idée de la simplicité, de la rigueur… et de l’humanité. Jardinage au lever du jour, moments de partage en famille, accueil des citoyens à la State House : le président de la République de Maurice nous ouvre les portes d’un quotidien placé sous le signe de l’équilibre et des valeurs. Récit d’une journée avec un homme qui croit encore à la vertu du service et à la force du lien humain.
Pour lui, chaque jour est une aventure. Une page blanche que la vie lui confie, avec ses responsabilités, ses défis, ses joies. « Profitez pleinement de chaque journée pour accomplir vos responsabilités du mieux possible », dit-il dans un sourire, fidèle à cette devise qui le guide depuis l’enfance.
Il est 7 heures lorsque le président Dharam Gokhool entame sa journée. Le premier geste est une prière, silencieuse mais essentielle. Puis, direction le jardin familial. L’air frais, les légumes qu’il cultive, le chant des oiseaux : ici commence son dialogue quotidien avec la nature. « Le jardinage est une vraie thérapie. Je recommande cette pratique à tous les Mauriciens. Elle nous apaise, nous recentre. »
Le petit-déjeuner est un moment de douceur partagée. Avec son épouse Brinda, ils préparent ensemble le repas matinal, entourés – autant que possible – de leurs enfants Bhavna et Abheenaye, de leur belle-fille Upasna et de leur petit-fils Adish. « Ce sont ces instants simples qui donnent du sens à la vie. » Toasts, biscuits et une tasse de thé fumant composent ce rituel quotidien dans une ambiance familiale et paisible.
À 8 h 30, le président quitte la maison. Direction la State House. Réunions avec ses conseillers, le secrétaire permanent, le chef du protocole, sa secrétaire… La journée s’enclenche sur un rythme soutenu mais parfaitement maîtrisé. « Je suis toujours concentré dans ce que je fais. J’aime les résultats. Mais pour obtenir des résultats, il faut du travail assidu », affirme Dharam Gokhool.
Ce lundi-là, un groupe de seniors visite le Château du Réduit. Un rendez-vous que le président ne manquerait pour rien au monde. Il les accueille avec chaleur, échange avec eux, les écoute longuement. « Ces rencontres me nourrissent. J’aime partager mes idées, mais j’apprends aussi beaucoup en retour », souligne-t-il.
Homme de terrain autant qu’intellectuel, Dharam Gokhool a étudié la gestion à l’Université de Delhi. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité à l’Université de Maurice, sans jamais oublier ses années d’enfance à l’école de Roches-Noires.
Abdool Raman Kasenally, ancien directeur de l’école primaire de Roches-Noires, figure d’ailleurs parmi les mentors les plus influents de Dharam Gokhool. Ses conseils et son soutien indéfectible ont façonné les principes éthiques qui le guident aujourd’hui et ont été déterminants dans son parcours académique.
Fidèle aux valeurs de leadership, de mentorat, d’humanité, de résilience et d’excellence inculquées par son mentor, Dharam Gokhool se souvient avec gratitude de ce moment décisif où Abdool Raman Kasenally, ayant décelé son potentiel, avait convaincu sa mère de lui permettre de poursuivre des études supérieures malgré les sacrifices nécessaires. Cette intervention providentielle a transformé sa trajectoire de vie, lui ouvrant en 1975 les portes de l’université de Delhi où il entreprit des études qui allaient devenir le fondement de sa carrière.
L’enseignement reste pour lui une passion. Il en est convaincu : « Partager les connaissances est essentiel. C’est ce qui fait progresser une société. »
À l’heure du déjeuner, place à la cuisine mauricienne. Le président raffole de farata, de dholl puri, d’un bon curry de poisson accompagné de « bred ».
Mais son plat favori reste l’aigre-doux de poisson, une spécialité qu’il aime préparer lui-même. Ses proches, eux, ne jurent que par son célèbre « satini de bringelle ».
L’après-midi est studieux. Entre étude de dossiers et obligations administratives, le président poursuit son travail de l’ombre. Si aucun événement officiel ne l’appelle, il regagne sa demeure en fin d’après-midi, le plus souvent vers 17 heures ou 18 heures.
Là, il enfile ses chaussures de marche. Avec son épouse, il part respirer, marcher, échanger. « Le sport est essentiel. La marche me ressource. J’encourage chaque Mauricien à bouger, pour sa santé physique autant que mentale. »
Dharam Gokhool ne transige pas sur une valeur : l’intégrité. « Pendant toute ma carrière, je n’ai jamais cédé à la corruption. Et je conseille à chacun d’en faire autant. L’intégrité est la base de toute nation qui veut avancer », insiste-t-il.
Aujourd’hui, il porte un projet personnel : rendre les jardins du Château du Réduit accessibles aux personnes en situation de handicap. « Je ferai tout pour que ce projet voie le jour rapidement. C’est un devoir républicain. »
Depuis son arrivée à la tête de l’État, il a insufflé de petits changements, discrets mais significatifs. Il a revu les méthodes de traitement des dossiers, lancé l’embellissement des jardins et veille à la préservation des arbres centenaires. « Les plantes sont comme les humains : elles ont besoin de conditions favorables pour s’épanouir. »
Le soir venu, loin des projecteurs, Dharam Gokhool retrouve ses passions : lecture, musique, cinéma. Curieux de tout, il explore les cultures du monde avec un appétit jamais rassasié. « Notre multiculturalisme est une richesse inestimable. Et notre hospitalité, une référence. Il faut en être fiers, et la préserver », confie-t-il.
Parmi ses nombreux voyages, ce sont les pays scandinaves qui l’ont le plus marqué. Leur modèle de société, leur rapport à la nature, leur transparence : une source d’inspiration.
Dharam Gokhool, c’est une constance tranquille, un goût profond pour l’équilibre et l’authenticité. Un président qui, derrière ses responsabilités, cultive l’art de vivre, l’intégrité et la proximité. Un homme pour qui servir ne rime pas avec paraître, mais avec être.
Ajagen Koomalen Rungen et Azeem Khodabux

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