En 2016, la roupie a retrouvé des forces face au dollar. Par rapport à l’euro, elle a perdu du terrain. Une équation favorable au pays, car cela signifie moins de dépenses à l’importation et davantage de revenus.
« C’est une bonne nouvelle », fait ressortir un cambiste. « Tout dépend sous quel angle on examine la question. La société qui exporte vers l’Europe engrange plus de revenus avec un euro fort. La compagnie qui achète en dollars déboursera moins. »
Du 31 décembre 2015 au mercredi 13 avril 2016, le dollar s’est déprécié de 1,9 % par rapport à la roupie. Au cours de la même période, l’euro a progressé de 2 %, selon les données disponibles sur le site de la Banque de Maurice. Point noir : face à la livre sterling, la roupie a gagné 5,6 %.
L’Europe demeure le principal marché de Maurice. Au premier trimestre, le nombre de visiteurs européens, incluant ceux de la Grande-Bretagne, a été de 199 525. C’est 61 % des arrivées au cours de cette période. Au niveau des exportations en 2015, le montant a atteint Rs 36,3 milliards, soit 42 % de la valeur totale.
Maurice, avec sa population de 1,3 million, importe de la nourriture, des produits pétroliers et des équipements. Ces factures sont libellées en dollars en grande partie. La Chine et l’Inde sont nos principaux fournisseurs, selon les données de Statistics Mauritius. À eux deux, ces pays ont exporté pour un montant total de Rs 60 milliards vers Maurice.
« D’un point de vue national, le déficit commercial serait moindre », explique notre interlocuteur qui a souhaité garder l’anonymat. En 2016, le déficit est estimé à Rs 76 milliards, contre Rs 77,3 milliards en 2015.
Or, quand le dollar perd du terrain, l’importateur de produits de consommation débourse moins. Donc, on devrait s’attendre à ce que les prix au détail reflètent cette tendance. Or, ce n’est pas forcément le cas quand le Mauricien fait ses courses dans les supermarchés.
Cette situation d’un dollar faible et d’un euro fort est-elle là pour s’éterniser ? Maurice, une micro-économie comparée aux puissances mondiales, a zéro influence sur le taux de change entre le dollar et les autres devises, comme le yen. On a tendance à l’oublier. Un renversement de la tendance interviendra quand la Réserve fédérale des États-Unis (l’équivalent de notre Banque de Maurice) décidera d’augmenter son taux directeur. Et au vu de la conjoncture économique mondiale, cette hausse du dollar ne devrait pas arriver de sitôt.
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