
Le train de vie de l’ACP Lilram Deal suscite des soupçons. Dans le cadre d’une enquête sur un présumé détournement du « Reward Money Fund », la Financial Crimes Commission examine en détail le patrimoine immobilier et les acquisitions du haut gradé de la police. Villa, terrains agricoles, SUV flambant neuf… Les enquêteurs cherchent à savoir si ces biens ont été financés grâce à des fonds détournés.
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L’argent issu du détournement présumé des « Reward Money » aurait-il servi à financer l’achat de biens immobiliers personnels par l’Assistant Commissaire de Police (ACP) Lilram Deal ? C’est ce que tentent de déterminer les enquêteurs de la Financial Crimes Commission (FCC).
Plus d’une semaine après sa mise en détention, l’enquête sur le patrimoine du haut gradé des Casernes centrales s’intensifie. Même si Lilram Deal reste peu bavard lors de ses auditions, invoquant son droit au silence, la FCC compile actuellement un inventaire détaillé de ses avoirs pour en analyser les sources de financement.
Le premier point d’attention des enquêteurs porte sur ses propriétés foncières. La commission a identifié une maison sur un terrain à Triolet, considérée comme sa résidence principale. À D’Épinay, une villa luxueuse bâtie en bord de rivière sur un terrain d’un arpent, avec des aménagements en pierre taillée, fait également l’objet d’une enquête. La FCC s’intéresse aussi à un appartement estimé à Rs 2,4 millions, situé à Mangrove Villa, Bras-d’Eau. Ces acquisitions suscitent des interrogations.
L’ancien chef de la Counter Terrorism Unit (CTU) possèderait également plusieurs terrains agricoles dans le Nord, notamment à Rivière-du-Rempart, où est cultivée de la canne à sucre. À Bois-Pignolet, Terre-Rouge, il aurait aussi fait l’acquisition d’une maison à deux étages.
Tous ces biens seront soumis à des évaluations officielles pour déterminer leur valeur exacte et croiser ces données avec les revenus déclarés de Lilram Deal. Si des zones d’ombre subsistent, il sera invité à fournir des explications détaillées sur leurs modalités d’acquisition.
Éléments troublants
Autre volet central de l’affaire : le cas d’un SUV flambant neuf, une Toyota RAV4 immatriculée 1630 NV 24 et estimée à Rs 2,3 millions. Ce véhicule a été saisi le jour même de l’arrestation de l’ACP. Dans un premier temps, celui-ci a soutenu que l’achat avait été effectué au nom d’un « Top Informer », bénéficiaire d’une récompense de la police. Une explication qui n’a pas tenu face aux preuves rassemblées par la FCC.
Des déclarations écrites, ainsi que les témoignages de collègues policiers, confirment que le véhicule appartenait en réalité à Lilram Deal. Des policiers ayant côtoyé l’ACP ces derniers mois confirment qu’il l’utilisait régulièrement pour ses déplacements et le stationnait souvent dans l’enceinte du quartier général de l’Eastern Division, pendant ses heures de service.
Face à ces éléments troublants, la FCC a demandé au concessionnaire automobile concerné de fournir toutes les informations liées à la vente du véhicule. Les enquêteurs cherchent à établir si cette acquisition aurait été financée avec des fonds détournés du « Reward Money Fund » des Casernes centrales, en 2022, sous l’autorité de l’ex-commissaire de police Anil Kumar Dip. Dès réception des documents, Lilram Deal, 52 ans, domicilié à Triolet, sera appelé à s’expliquer.
L’affaire concerne le « Reward Money Fund », un fonds réservé au paiement de primes à des informateurs, souvent dans le cadre de dossiers liés au trafic de drogue. Lors de son intervention durant l’émission spéciale de Radio Plus le jeudi 26 juin 2025, Sanjay Dawoodarry, le directeur général par intérim de la FCC, a laissé entendre qu’il ne serait pas étonné d’apprendre que plus de Rs 250 millions auraient été détournées dans cette affaire.

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