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Déficit annuel de Rs 300 millions du Metro Express - Osman Mahomed : « Il nous faut réfléchir sur les moyens de rentabiliser ce Projet »

La situation financière du Metro Express fait grincer des dents. Alors que l’état déficitaire de ce projet phare de l’ancien gouvernement suscite des interrogations, les réseaux sociaux se sont érigés en arène de débats. En cause : la gratuité accordée aux personnes âgées, aux étudiants et aux fonctionnaires de plus de 60 ans, un privilège jugé coûteux par certains citoyens. Des voix réclament une refonte du système tarifaire, allant jusqu’à proposer que ces catégories d’usagers contribuent aux frais de transport aux heures de pointe.

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« Beaucoup de gens sur les réseaux sociaux, en apprenant l’état déficitaire du métro, pensent que cette situation aurait pu être évitée. Ils estiment que les senior citizens pourraient éviter de voyager aux heures de pointe et que les étudiants pourraient utiliser les autobus mis à leur disposition gratuitement par le gouvernement », explique une source proche du dossier.  Ces discussions n’ont pas échappé au ministre du Transport, Osman Mahomed, qui a assuré que le gouvernement prenait note des préoccupations des citoyens qui souhaitent un changement à ce niveau. Cependant, il reste ferme : « Nous ne sommes pas encore arrivés à ce stade, valeur du jour, de faire payer les frais du métro aux personnes âgées et aux étudiants, mais une réflexion s’impose.  Il nous faut réfléchir  sur les moyens de rentabiliser ce projet  »

Selon des employés de Metro Express Ltd (MEL), 4 000 à 5 000 passagers voyagent frauduleusement tous les jours. Une situation qui coûte près de Rs 5 millions par mois, soit un manque à gagner annuel de Rs 60 millions. Parallèlement, le gouvernement étudie des mesures pour réduire la fraude et augmenter les recettes. Il envisage des sanctions contre les passagers qui ne s’acquittent pas de leur billet. Ayant pris connaissance de cet état de choses, le ministre Osman Mahomed a demandé à la direction de MEL de s’assurer que les Ticket Inspectors fassent leur travail pour éliminer cette grosse perte. 

Ce déficit est amplifié par les pertes du taux de change, estimées à Rs 3 milliards sur les cinq dernières années en raison de la dépréciation de la roupie mauricienne. Au 30 juin 2024, les emprunts liés au projet s’élevaient à Rs 17,2 milliards, alors que le déficit annuel atteignait Rs 300 millions en raison de dépenses d’exploitation supérieures aux revenus. Face à cette hémorragie financière, un audit de gouvernance et financier commandité par le gouvernement sera entrepris par l’Office of Public Sector Governance. 

Libérer des places

L’équation est complexe : comment réduire les dépenses sans alourdir le fardeau des usagers les plus vulnérables ? Parmi les solutions avancées, certains internautes suggèrent de limiter la gratuité aux heures creuses. Cette mesure permettrait de libérer des places aux heures de pointe, rendant le métro plus rentable. Une autre critique récurrente vise les fonctionnaires de plus de 60 ans qui utilisent ce moyen de transport sans frais tout en bénéficiant des « travel allowances ». Ce qui est perçu comme un abus. « Une meilleure régulation de ces privilèges est demandée », fait-on comprendre au niveau du ministère du Transport.

Marge de manoeuvre sur les revenus

Dans une réponse adressée au ministre Osman Mahomed, Georges Chung Tick, l’économiste et ancien conseiller du bureau du Premier ministre, tempère les inquiétudes dans une lettre ouverte. « MEL est déjà presque à la porte de la rentabilité opérationnelle, comme les Singapouriens l’avaient prévu. » Selon lui, il est primordial de laisser à MEL une marge de manœuvre sur ses revenus, tout en évitant de la sanctionner pour mauvaise gestion dans un contexte économique difficile. Il compare ainsi la situation de MEL à celle des supermarchés et des autres entreprises mauriciennes, qui subissent également les effets de la dévaluation de la roupie. La réponse du ministre du Transport a été cinglante. « Il n’y a pas de doute que les conclusions de l’Office of Public Sector Governance nous feront voir plus clair sur ce qu’on a tramé derrière les opérations du tram par l’ancien conseil d’administration dont faisait partie l’économiste Georges Chung », dit-il.

  • defimoteur

     

 

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