Décès d’Aman Rugoonath après une chute d’un camion - Rampersad, le père : «Ena’foul play’ ladan sa, lapolis bizin fer lanket» 

Aman Rugoonath, 32 ans, est mort après être tombé du caisson d’un camion à Poudre-d’Or. Sa famille, sous le choc, évoque un possible acte malveillant et attend que la police établisse les circonstances exactes de ce drame. 

Les proches d’Aman Rugoonath, 32 ans, cherchent encore des réponses sur les circonstances exactes de sa chute du caisson d’un camion, qui lui a coûté la vie une semaine plus tard. Le jeune homme a rendu son dernier souffle mercredi au SSRN Hospital, Pamplemousses, où il avait été admis grièvement blessé. 

L’autopsie, réalisée par la Principal Police Medical Officer Shaila Prasad Jankee, a attribué son décès à des « craniocerebral injuries », soit des fractures crâniennes. Le chauffeur du camion, âgé de 65 ans, fait l’objet d’une enquête pour homicide involontaire. Il a expliqué rouler à faible vitesse et que deux ‘helpers’ se trouvaient sur le caisson aux côtés d’Aman au moment de l’incident. Grièvement blessé, Aman n’a pu fournir à ses proches d’explications précises. À sa mère, il avait déclaré : « Mama mo pa kone kouma monn tonbe », confient les membres de la famille au Défi Plus. 

Au domicile des Rugoonath à Camp-Acacia, Poste-de-Flacq, la consternation est palpable. Rampersad Rugoonath, le père, est catégorique : son fils n’aurait jamais pu se livrer à un acte de désespoir ni tomber accidentellement. « Ena ‘foul play’ ladan sa, lapolis bizin fer lanket », confie-t-il. 

A-t-il été Poussé ? 

Selon Rampersad, Aman a expliqué à son frère et à sa sœur qu’il aurait été poussé par l’un des aides-chauffeurs à bord du camion avant de tomber sur l’asphalte. Le père prévoit de mentionner cet élément dans sa déposition auprès de la police. « Zame li ti pou sote pou al trouv lamor, mo garson pann tonbe par aksidan », insiste Rampersad, déplorant que son fils n’ait pas pu livrer sa version complète avant de décéder. 
Le drame s’est produit peu avant 8 heures, le mercredi 24 octobre, à Schœnfield Road, Poudre-d’Or Hamlet. Selon la police, Aman se trouvait sur le caisson du camion lorsqu’il aurait été projeté sur l’asphalte alors que le véhicule circulait. Mala, la tante du défunt, souligne : « Nou pa kapav krwar ki Aman inn sote depi enn kamion ki pe roule ». 

Aman, qui multipliait les petits boulots comme aide-chauffeur, avait prévu de commencer un autre travail ce jour-là. « Si li ti enn dimounn ki ti pou al swiside, eski li ti pou pran travay ? » s’interroge Mala, décrivant son neveu comme un homme « doux, digne de confiance et respecté par ses proches ». 

« Mem li rti ankor zen, so priorite ti so travay pou avanser dan lavi », ajoute Mala. Elle se souvient de la dernière fois qu’elle l’a croisé dans la rue, quelques jours avant le drame : « Mo ti trouv li pe al tabazi, linn dir bonzour linn ale… » Mala affirme qu’elle ne se doutait pas que ce serait la dernière fois qu’elle le voyait vivant. 

Rekha, la mère, anéantie, rappelle qu’Aman était le second d’une fratrie de quatre enfants. Le matin du drame, il était venu la saluer avant de partir travailler. « A traver enn fami ki mo aprann ki Aman inn sap lor kamion », relate-t-elle. Immédiatement, elle s’est précipitée à l’hôpital pour rester au chevet de son fils. 

Ce n’est que quelques jours après son admission qu’Aman a pu communiquer avec ses proches et sa mère. « Mama pa kone kouma monn tonbe… Mo mem mo pa pe kone kouma inn ariv sa », se désolait-il. 

La tragédie laisse une famille plongée dans l’incompréhension. Entre les explications partielles d’Aman et les témoignages des proches, plusieurs questions demeurent. La police poursuit son enquête afin de déterminer les circonstances exactes de cette chute, tandis que la famille espère que la vérité émergera pour rendre justice à Aman.