La représentation des femmes au Parlement ne devrait pas se résumer à un quota. Ce qui importe, affirme Dany Marie, membre du Comité national de Rezistans ek Alternativ (ReA), c’est que la voix des femmes soit représentée dans toutes les sphères de la société, y compris à l’Assemblée nationale.
Dans cette optique, ReA propose « une liste proportionnelle avec une alternance entre hommes et femmes. Par exemple, s’il y a 20 candidats sur une liste proportionnelle, 10 seront des femmes ». Elle précise qu’« il ne s’agit plus d’un quota où les femmes doivent trouver leur place, mais plutôt d’un processus où elles ont une voix égale pour accéder à un poste à l’Assemblée nationale ».
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Outre l’influence des lobbies religieux et communautaires, Dany Marie fait remarquer que les partis politiques traditionnels sont prisonniers d’un esprit patriarcal. Conséquence : les femmes subissent des discriminations structurelles. C’est pourquoi, dit-elle, il est important que les femmes fassent entendre leur voix et cessent de simplement plaire à leurs chefs de parti. Du reste, fait remarquer Dany Marie, si une candidate est élue pour être parlementaire, ce n’est pas pour rendre des faveurs à son « leader », mais pour représenter le peuple qui l’a élue.
À ce propos, Dany Marie estime que les élections législatives devraient se baser sur un programme électoral accessible aux électeurs, qui pourraient ainsi choisir la candidate en connaissance de cause. « Il est aussi important que la femme candidate s’adresse aux électeurs sur la base d’un programme clair. »
Reconnaissant la contribution des femmes pour l’avancement du pays, Dany Marie insiste sur la nécessité d’avoir au Parlement une diversité de voix et d’expériences féminines. « Les femmes ont les capacités et les compétences dans de nombreux domaines. À Maurice, le nombre de femmes députées a augmenté et nous constatons également une amélioration des droits des femmes. Dan Parlman bizin ena lavwa travayer fam ki pe trime gramatin tanto. »
Elle rappelle que les femmes travailleuses ont joué un rôle crucial dans la lutte contre l’exploitation de la société capitaliste et patriarcale. « Les femmes ont revendiqué leurs droits politiques, droits en tant que travailleuses, droits sociaux et droits en tant que femmes, reconnaissant ainsi la lutte pour l’émancipation de l’humanité et sa marche vers la paix et les droits politiques. » Malheureusement, déplore Dany Marie, le système machiste et capitaliste dans lequel le pays est ancré produit des « Margaret Thatcher et Angela Merkel » locales. "Ce n'est pas ce genre de ministres que nous pronons", indique-t-elle.
Qu’en est-il des champs d’action sur lesquels les candidates aux législatives devraient se concentrer ? Dany Marie estime que la violence contre les femmes prolifère et qu’il est nécessaire de revoir toutes les lois et institutions censées les protéger. Il est également crucial, insiste-t-elle, de revoir les infrastructures sociales pour toutes les femmes victimes de violence domestique.
Autre priorité : le droit à l’autonomie corporelle, un droit, souligne Dany Marie, qui doit être garanti à tous les citoyens, hommes et femmes. « Ce principe doit être intégré dans la Constitution. Il est nécessaire d’éliminer les lois et les décisions institutionnelles qui ne reconnaissent pas le droit des femmes à décider de tout ce qui concerne leur corps. »
En sus de la discrimination, Dany Marie plaide pour mettre fin, une bonne fois pour toutes, au « communalisme » et « apporter un changement systémique en profondeur ». En 2024, insiste Dany Marie, il est temps que les voix des femmes, des jeunes, des travailleurs et des citoyens âgés soient représentées au Parlement.
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