Daniel Lam, un Mauricien exerçant comme oncologue radiothérapeute au centre Antoine-Lacassagne, en France, a participé à une première mondiale. Il a fait partie d’une équipe médicale qui a traité une patiente atteinte d’un cancer du sein de petite taille par Radiothérapie PerOpératoire (RPO), grâce au nouvel appareil Papillon+, en une seule journée !
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La Radiothérapie PerOpératoire du sein (RPOS) Papillon+ est une nouvelle technique développée pour le cancer du sein. Avec cette technique, on peut traiter la tumeur, tout en conservant l’organe et sa fonctionnalité.
« L’appareil utilise des embouts adaptés aux formes du sein et permet une irradiation plus rapide (entre 40-50 secondes en comparaison avec d’autres types d’appareils où l’irradiation dure environ 30 minutes). Ainsi, la sécurité de la patiente et la radioprotection du personnel soignant sont largement améliorées », explique Daniel Lam, oncologue radiothérapeute au centre Antoine-Lacassagne en Côte d’Azur, en France.
Nouvel appareil
Le nouvel appareil a été conçu par le Pr Jean Pierre Gérard, radiothérapeute au centre Antoine-Lacassagne, en coopération avec une start-up britannique.
Il faut être à la pointe de la médecine, car la cancérologie est parmi les spécialités qui bougent le plus en matière de recherche et de développement»
Cet appareil a permis de traiter la tumeur d’une patiente souffrant d’un cancer du sein en une seule journée, au lieu de six à sept semaines de radiothérapie quotidienne ! Daniel Lam ajoute que le traitement d’un cancer du sein dépend du type de soin prodigué.
« Un traitement curatif normal consiste en une tumorectomie ou mastectomie, qui peut durer une heure à deux heures. La radiothérapie suit, durant quinze minutes pendant sept semaines, puis la chimiothérapie de trois à six mois, et l’hormonothérapie (cinq ans, voire plus dans certains cas actuellement). Ensuite vient le traitement palliatif sur une durée illimitée », explique Daniel Lam.
Les résultats obtenus lors du premier essai en matière de contrôle de la dose délivrée et de satisfaction des patientes étaient encourageants. Il constate aussi l’engouement des collègues chirurgiens pour cette prise en charge et des patientes qui viennent des fois de loin pour cette technique.
« Mais on peut toujours s’améliorer, notamment en matière de sélection des patientes, de coordination des équipes pluridisciplinaires, ce qui n’est pas toujours facile. On a aussi eu quelques surprises à l’inclusion des patientes ou des résultats définitifs. C’est la raison pour laquelle l’IRM est devenue systématique dans ce protocole, comme cela a démontré qu’il y a 20-30 % de risque d’échec. On a toujours essayé d’être prudent, car même si c’est un essai thérapeutique, on ne veut pas que nos patientes aient une perte de chances », fait comprendre notre interlocuteur.
Du MGI à la Côte d’Azur
Daniel Lam est âgé de 35 ans. Cela fait cinq ans qu’il exerce en tant qu’oncologue radiothérapeute en France et ce, après onze années d’études. Actuellement, il est installé à Nice et il est responsable de l’unité de curiethérapie (radiothérapie interventionnelle).
Il a fait sa scolarité au Mahatma Gandhi Institute (MGI). Après son Higher School Certificate, il est allé en France, d’abord à Strasbourg pour démarrer ses études de médecine. « C’était par passion, car même mes parents m’ont fortement découragé… ce qui est assez rare. D’habitude, quand vous dites que vous voulez faire médecine, les parents sont contents... mais pas les miens. Ils trouvaient que c’était trop long. J’ai quand même poursuivi mon objectif et après avoir validé le concours d’entrée, je me suis demandé ce que je voulais devenir. Comme la plupart des étudiants, la cardiologie et la chirurgie m’intéressaient », raconte-t-il. Il a passé le concours de la 6e année et il a fait son internat à Nancy.
En partant sur une IPAS (irradiation partielle accélérée du sein) et surtout per-opératoire, les effets secondaires sont quasi inexistants et ainsi la qualité de vie est préservée au maximum»
Au fil de ses études, il se rend compte que la spécialité qu’il veut faire ne rejoint pas la vision qu’il avait au début des études. Il a finalement eu un coup de foudre pour la radiothérapie.
De plus en plus performant
La radiothérapie a la particularité d’être une spécialité médicale technique, technologique, scientifique, multidisciplinaire et humaine.
La particularité technique concerne la chirurgie. Avec la technologie, les constructeurs arrivent à faire toujours plus. « Il faut être à la pointe de la médecine, car la cancérologie est parmi les spécialités qui bougent le plus en matière de recherche et de développement.
Toute décision est prise en concertation pluridisciplinaire. On n’est jamais seul à prendre une décision pour un traitement aussi lourd. La relation médecin-patient est assez spéciale, car les patients savent qu’ils vont avoir un traitement assez difficile et il faut les encourager à suivre le traitement jusqu’à son terme », dit-il.
Par ailleurs, il indique que si le nouvel appareil continue à porter ses fruits, ce sera bénéfique pour les patientes, le monde scientifique et la société. « Pour les patients, ce sera un jour de traitement contre deux mois auparavant. Ce sera aussi une avancée pour la société. La santé a un coût. Cela fait économiser sur les déplacements, le coût de l’installation des machines et la préparation du traitement, entre autres. De plus, le traitement du cancer a pour objectif principal de garder les patients en vie plus longtemps et de leur faire bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Je suis content d’être entouré de gens motivés et compétents, qui veulent toujours faire plus et faire mieux », fait-il ressortir.
Il souhaite que les traitements proposés pour un cancer ne soient pas vus comme un fardeau. « La radiothérapie a la mauvaise réputation d’être longue et d’avoir beaucoup d’effets secondaires (brûlure de la peau, etc.). Mais en partant sur une IPAS (irradiation partielle accélérée du sein) et surtout per-opératoire, les effets secondaires sont quasi inexistants et ainsi la qualité de vie est préservée au maximum. On peut dire que pour les tumeurs du sein de bon pronostic, cela représente une belle option thérapeutique », fait observer Daniel Lam.
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