Covid 19 : sommes-nous prêts à endiguer le variant Delta ?

Le variant Delta… Depuis que le ministère de la Santé a annoncé que 16 cas locaux ont été détectés, on ne parle plus que de lui. Car il est bien plus contagieux même s’il pas plus virulent. Sommes-nous prêts à endiguer la vague Delta ? Le point dans cet article. 

16 cas locaux du variant Delta dans la communauté. C’est ce qui ressort du séquençage de 29 échantillons prélevés sur des patients infectés d’une forme sévère de la Covid-19. Le test a été réalisé par le laboratoire du ministère de la Santé à Candos. Pour avoir une meilleure idée de l’évolution de la contamination au variant Delta à Maurice, il faudra attendre les résultats du prochain examen de séquençage, qui sera cette fois mené sur 45 échantillons prélevés sur des patients positifs. Le ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal, a, lors d’un point de presse le vendredi 29 octobre, indiqué que les résultats seront connus dans les prochains jours. Découvert en Inde, la forme Delta du Sars-CoV-2 cause des ravages dans les 185 pays où il a été importé. 

Ce variant étant plus contagieux, le nombre de cas de Delta devrait à terme prédominer "

Le Delta prédominera 

En tenant compte des cas positifs et du nombre de décès à Maurice, certains professionnels de santé pensent que nous ne sommes pas prêts à faire face à la vague Delta qui se profile à l’horizon. Selon eux, le ministère de la Santé n’est pas assez transparent concernant les informations essentielles qui doivent être communiquées à la population. « Ce variant étant plus contagieux, le nombre de cas de Delta devrait à terme prédominer à Maurice », affirme l’ancien directeur de la Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur. Sommes-nous prêts à faire face à la vague Delta ? À cela, il répond : « Il me semble que les autorités sont en train de faire l’envers de ce qui se fait dans d’autres pays. » 

Le Dr Vasantrao Gujadhur prend pour exemple l’ouverture des frontières et le récent assouplissement des règlements sanitaires. Il estime qu’avec la présence du variant Delta au sein de la communauté, il est impératif que les autorités songent à limiter le mouvement de la population. Comment déjouer le Delta ? Pour le Dr Vasantrao Gujadhur, il n’y a pas trente-six solutions. La population comme le gouvernement doivent prendre des précautions. Il propose notamment l’instauration d’un couvre-feu. Il encourage les personnes à risque de développer une forme sévère de la Covid-19 à se faire vacciner. Pour la dose de rappel, il suggère que la priorité soit accordée aux personnes fragiles. « Tout le monde, vacciné ou pas, doit maintenir le port du masque, la distanciation physique et la désinfection régulière des mains. Il faut aussi éviter les regroupements », ajoute-t-il. 

Bouclier à la Santé

Pour une meilleure prise de conscience de la situation réelle à Maurice, le Dr Vasantrao Gujadhur est d’avis que les autorités doivent communiquer quotidiennement le nombre de cas actifs de la Covid-19, de tests PCR effectués, de décès recensés et de tests antigènes faits. « Cela ouvrira les yeux des Mauriciens qui ont tendance à relâcher leur vigilance concernant les gestes barrières », conclut l’ancien directeur de la Santé. 

Au niveau de la Santé, est-on prêt à déjouer le Delta ? « Des dispositions ont été prises afin de gérer toute montée en flèche des cas positifs associés au variant Delta dans le Preparedness Plan du gouvernement pour lutter contre l’épidémie », affirme une source proche du ministère de la Santé. Celle-ci indique que le bouclier contre le Delta est la double stratégie de protection contre une forme sévère de la maladie et contre la contamination, à savoir la vaccination et le maintien des gestes barrières. 

En ce qu’il s’agit des soins, les patients atteints du variant Delta reçoivent le même traitement que ceux qui ont été infectés par la souche historique de la Covid-19. Dans les deux cas, la prise en charge des malades présentant des symptômes sévères de la maladie se fait au New ENT Hospital. Le centre de traitement a une capacité de 75 lits. « À ce jour, nous n’avons pas eu plus de six personnes en réanimation à la fois. Nous avons 20 lits de prêts et si besoin est, nous en rajouterons une cinquantaine d’autres. Et dans le cas où le nombre de patients augmente drastiquement, l’hôpital de Souillac sera converti en un centre de traitement », dit-elle.