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Covid-19 : les conditions hygiéniques à l’hôpital ENT jugées déplorables par un jeune patient

Dans un couloir de l'hôpital, des «take aways» ayant servi pour le dîner de la veille jonchaient le sol, déplore le jeune patient

Les patients en quarantaine et en traitement à l’hôpital ENT à Vacoas seraient logés dans des conditions hygiéniques déplorables, selon un habitant du Nord âge de 33 ans. Le jeune homme, testé positif au Covid-19, et qui a travaillé sur un bateau de croisière avant d’être placé en confinement dès son arrivée, soutient ses arguments avec preuves à l’appui sous forme de photos. Interrogé, un préposé du ministère de la Santé s’est montré évasif, mais a quand même donné quelques explications.

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Quant au jeune homme, qui dit avoir suivi des cours de Health Safety aux Etats-Unis, il a raconté les différentes étapes à rebondissement de son confinement jusqu’à ce qu’il atterrisse à l’hôpital ENT de Vacoas où le choc a été brutal.

Shane (non d’emprunt) est placé en quarantaine dès son arrivée de Dubaï à Maurice le 15 mars dernier. En premier lieu, pendant dix jours, dans un centre de quarantaine à Pointes-aux-Piments. Il est ensuite transféré « sans en connaître la raison », dans un autre centre de quarantaine au Casuarina Resort.

Au fur et à mesure que les jours passaient, il affirme qu'il s’étonnait qu’on ne faisait pas les tests du Covid-19 sur les passagers en quarantaine. « Quand on posait la question, on nous disait qu’il n’y avait pas assez de kits de tests », explique ce jeune père.

Ce n’est qu’au 17 e jour en quarantaine qu’on lui fera un «swab test» pour déterminer s’il est porteur du Covid-19, et cela, après maintes fois insisté auprès des médecins, dit-il.

Les résultats tombent et Shane est déclaré positif. Il est informé qu’il va être transféré ailleurs « sans d’autres explications. » 

Folle course dans la nuit en direction de Vacoas

C’est en cours de route à bord de l’ambulance, qu’il apprendra qu’on se dirigeait vers l’hôpital ENT à Vacoas. Mais avant la destination finale, le véhicule va se lancer dans une folle course dans la nuit en passant d’abord à l’hôpital du Nord avant des escales à d’autres centres de quarantaine.

« Si nous ti bane tète brilé nu ti kav fini sauver depi dans l’ambulance », dit Shane.

La tournée tirant à sa fin, le véhicule arrive à sa destination finale vers minuit. Et là, Shane soutient avoir fait des découvertes les unes les plus choquantes que les autres. Sur le sol longeant les couloirs, des «take away» ayant servi pour le dîner de la veille jonchaient le sol. Personne n’a jugé utile de s’en débarrasser, dit-il. Puis des draps sales et aussi du linge sont suspendus çà et là.

Shane va aussi se rendre compte qu’il y a une seule toilette pour  25 personnes. Le plus surprenant, dit-il, c’est l’état des toilettes et de la salle de bain de l’hôpital.  « Toilet et salle de bain, bien sale. »

Shane dit avoir noté que les « mild cases » sont mis avec des personnes qui sont hospitalisées depuis avant. « Zis a coté moi, ena ceki dans bane cas plis critique », dit-il, ajoutant qu'il craint sérieusement pour sa santé.

Notre interlocuteur nous raconte qu’un patient de 66 ans voulait aller ramasser les ordures et qu’il en a été empêché à temps, étant de surcroît une personne considérée vulnérable.

Il est grand temps, selon Shane, que les autorités se penchent sérieusement sur la question d’hygiène à l’hôpital ENT de Vacoas. 

Sollicité pour une réaction, un préposé du ministère de la Santé qui connaît la situation au centre de quarantaine de l’hôpital ENT  à Vacoas, s’est, en effet montré avare de commentaires, mais  a quand même fait  ressortir que des dispositions spéciales sont normalement prises pour se débarrasser des «take aways » après chaque repas. Raison pour laquelle, dit-il, ceux-ci sont entassés dans le couloir.

« On ne peut pas donner des couverts aux patients du Covid-19, d'où l'usage des "take aways", explique-t-il.

« Pour le personnel de santé, il faut des équipements spécifiques dont les combinaisons et les gants pour enlever les déchets. Les ordures sont placées dans des sacs, sont décontaminées puis incinérées. L’exercice est renouvelé après chaque repas », explique-t-il. 

 

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