Cours de rattrapage les samedis : est-ce souhaitable ?

Dans le cadre de la reprise des classes prévue pour le 13 septembre prochain, plusieurs formules sont évoquées. Parmi, il est question de cours prodigués aux élèves les samedis. Si cette mesure est appliquée, ce sera une grande nouveauté. Toutefois, elle nécessitera toute une organisation de la part des autorités concernées et aussi des parents et des étudiants. Les Mauriciens, que nous avons rencontrés, ont des avis mitigés sur cette proposition.

Cordelia Hortense : 23 ans de Forest-Side 

« Je ne suis pas contre cette mesure qui, à mon avis, permettra aux élèves d’avancer dans leurs études. Certes, l’organisation sera difficile, puisqu'il y aura des enseignants qui ne voudront pas travailler le samedi. Mais avec  un agenda flexible, tout est possible. En cette période difficile, tout le monde doit fournir un effort , car il faut que les étudiants puissent terminer le cursus scolaire ».

Guilliano Noiron : 18 ans de Rivière-des-Anguilles

« Nous sommes habitués à aller à l’école durant la semaine. Les week-ends, en général, on se repose. Cette mesure peut perturber les habitudes des étudiants et des enseignants. Or, pour qu’un étudiant brille aux examens, il doit se sentir à l’aise. À mon avis, tout comme moi, plusieurs étudiants risquent de rejeter l’idée de se rendre aux cours le samedi. La meilleure alternative serait de prolonger l'année scolaire au lieu de changer la routine qui causera plus de déséquilibre qu’autre chose ».

Thanvir Sawmy  : 18 ans de Souillac

« Aller à l'école les samedis représente un fardeau pour beaucoup d’élèves qui passeront moins de temps en famille. Les week-ends servent à se ressourcer. En revanche, si les cours de rattrapage sont une nécessité, on pourrait le faire en ligne ». 

Jefferson Collard : 17 ans de Curepipe

« Pour le moment, je ne pense pas que c’est nécessaire. Mais si la situation vient à empirer, il faudra envisager d’implémenter des mesures extrêmes, comme prolonger les heures d’école et les cours les samedis. Le gouvernement pourrait aussi investir davantage dans l’E-learning qui est la nouvelle normalité pour promouvoir l’apprentissage ».

Rossaye Ali Abbas : 21 ans de Souillac 

« Les cours de rattrapage sont certes une nécessité, mais pourquoi le samedi ? Beaucoup d'élèves attendent l’arrivée du week-end pour souffler un peu. Pour rattraper le retard accumulé, les professeurs peuvent donner des devoirs supplémentaires, faire du peer learning ou engager des discussions en groupe sur des thèmes variés à travers WhatsApp. Il existe plusieurs solutions ».

Kovilen Vencatachellum : 19 ans, de Poudre-d’Or

« Une très bonne idée qui permettra aux professeurs de terminer le cursus scolaire, surtout pour les élèves de SC et HSC qui composeront les mock exams dans moins de deux mois. Par contre, cette mesure n’est pas nécessaire pour les petits, car leur programme peut être modifié ».

Jihaad : 33 ans de Port-Louis

« C’est mieux de reprendre les classes cinq jours par semaine.  Les classes alternées, une mesure instaurée pour empêcher la propagation de la Covid-19 est une chimère. Dans les transports scolaires et publics, il n’y a pas de distanciation physique. Idem pendant la récréation ! Alors, si les autobus peuvent accueillir 60 passagers, pourquoi  ne peut-on pas faire la classe avec 35 élèves ? ».

Zameera Sheriff : 36 ans de Terre-Rouge

« Je ne suis pas favorable à cette idée. L’alternative idéale serait d’avoir un trimestre additionnel et revenir au précédent calendrier scolaire, tout en maintenant les examens en mars pour les Grades 11 et 13 ».

Pushka Rachpal : 19 de Vallée-Pitot

« Je suis pour les cours de rattrapage les samedis suite aux nombreux bouleversements qu’a connus le secteur de l’éducation. En tant qu’étudiant, je suis d’avis que je n’ai pas assez de cours, d’où l’urgence des classes en présentiel. Certains élèves ont du mal à suivre les cours en ligne, alors que le face-à-face avec l’enseignant permettra à ce dernier de cerner les lacunes de tout un chacun ».

René Aubierge : 31 ans de Beau-Bassin

« Si les professeurs sont dans l’incapacité actuellement de cibler les faiblesses de leurs élèves en une semaine, un sixième jour d’école ne servira à rien. Il est mieux d’augmenter le volume de travail de l’étudiant, et ce selon leur niveau ».