Il n’existe aucune maladie qui ne soit pas dangereuse. Mais le COVID-19, nom donné au nouveau coronavirus, ne l’est pas plus que le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). C’est ce qu’estime le Dr Laurent Musango, représentant de l’Organisation mondiale de la santé à Maurice.
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Le COVID-19 a fait 97 nouvelles victimes. Ce qui porte le nombre de morts à 1 114, selon les derniers chiffres disponibles au jeudi 13 février 2020. Le nombre de cas confirmés était, lui, de 45 171, d’après le bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour l’instant, le COVID-19 n’est pas plus dangereux que le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), a déclaré le Dr Laurent Musango, représentant de l’organisme onusien à Maurice, sollicité par Le Défi Quotidien.
Pour étayer ses dires, il s’appuie sur le Crude Mortality Rate divulgué par l’OMS. Il s’agit, selon lui, d’un « indice qui repose sur le taux de mortalité et qui permet de classifier une maladie en fonction de sa dangerosité ». Le Dr Laurent Musango indique que celui du COVID-19 est évalué à 2 %, contre 50 % pour l’Ebola à l’époque et 9,5 % pour le SRAS. « Si on tient compte de cet indicateur, on ne peut pas dire que le COVID-19 est plus dangereux que le SRAS ou que le Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) dont le taux était de 35 % », souligne-t-il.
Avis que partage le biologiste Anand Daby, président de la Medical Laboratory Directors Association of Mauritius. « Mais vu qu’il s’agit d’un nouveau virus, cela prendra encore du temps pour trouver un vaccin, d’autant que les virus ont la capacité de muter », prévient-il.
Le Dr Laurent Musango souligne qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer par rapport au COVID-19. Le plus important, rappelle-t-il, est de ne pas prêter foi aux infox. Il concède qu’il n’existe aucune maladie qui ne soit pas dangereuse, mais il précise que chacune l’est à des degrés différents. « Le COVID-19 est considéré comme étant dangereux parce qu’il a atteint de nombreuses personnes en peu de temps et qu’il y a eu des décès », dit-il.
Mais pour lui, les autorités locales ont pris les dispositions qu’il fallait pour que la maladie n’atteigne pas nos frontières. « Ces mesures répondent aux normes de l’OMS », affirme le Dr Laurent Musango. Il admet que des améliorations peuvent être apportées. Des recommandations ont justement été faites en ce sens au ministère de la Santé. L’OMS espère que celui-ci les mettra en pratique.
Les centres choisis conviennent à la mise en quarantaine, selon le Dr Laurent Musango
Le centre de jeunesse d’Anse La Raie et celui de Pointe-Jérôme conviennent à la mise en quarantaine. C’est l’assurance donnée par le Dr Laurent Musango, qui souhaite faire taire toutes les spéculations. « L’hôpital de Souillac, tout comme le centre de jeunesse d’Anse La Raie, est un lieu de confinement permettant de vérifier si des patients sont atteints du COVID-19. Si rien n’est découvert au bout de la période de quarantaine de 14 jours qui correspond à la période d’incubation de la maladie, ils peuvent rentrer chez eux. »
Il affirme qu’en Algérie, c’est un hôtel qui sert de lieu de quarantaine, qu’en France, c’est une école qui a été choisie et que certains pays assignent ceux ayant voyagé à domicile. « Dans le cas de Maurice, le suivi médical des patients se fait. Leur température est prise et le personnel vérifie s’ils n’ont pas de toux. En cas de fièvre, ils seront placés en isolation à l’hôpital de Souillac qui dispose de toutes les facilités nécessaires », explique le Dr Laurent Musango.
Moins mortel que d’autres virus, pour le moment
Selon l’OMS, la grippe provoque 290 000 à 650 000 décès chaque année. Pourtant, cette maladie ne semble pas être aussi redoutée que le COVID-19. Selon le site Web du Vaccine Centre géré par la London School of Hygiene & Tropical Medicine, 60 800 000 cas de grippe porcine H1N1 ont été enregistrés en 2009. Le nombre de cas de COVID-19 se chiffre actuellement à 47 174. En 2014, la maladie d’Ebola avait touché 28 646 personnes et en 2003 le SRAS en avait affecté 8 096. Pour ce qui est des décès, la grippe H1N1 avait fait 18 449 victimes. L’Ebola en avait fait 11 323, le COVID-19 en a fait 1 115 jusqu’à présent et le SRAS 774.
Anand Daby : « Le plus important, c’est l’hygiène personnelle »
Le port du masque a été présenté comme un moyen de protection contre le COVID-19 au point où une rupture de stock avait été signalée. Mais il tient peu de place dans la prévention, selon un médecin généraliste. Selon le biologiste Anand Daby, « le plus important c’est l’hygiène personnelle, comme le fait de se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon ». Il explique que le COVID-19 est une maladie broncho-pulmonaire. C’est ce qui explique pourquoi ceux qui ont déjà une maladie chronique ont davantage de risques d’avoir des complications. Nos deux interlocuteurs insistent sur l’importance d’éviter de porter la main à la bouche ou dans le nez, car ce sont deux orifices par lesquels les virus peuvent entrer dans l’organisme.
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