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Conférence des peuples de l’océan Indien : «Peuples de l’océan Indien, réappropriez-vous l’initiative politique»

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Koste Pep Losean Indien. Tel sera le thème de la première conférence des peuples de l’Océan Indien, organisée par le Centre for Alternative Research and Studies (CARES), qui se tiendra le mardi 30 et mercredi 31 octobre. Des mouvements politiques progressistes de gauche, des mouvements sociaux et écologiques, des artistes, des syndicalistes, des étudiants et des regroupements des gens de la mer en seront les représentants mauriciens. 

À travers cet événement, CARES souhaite contribuer à la création d’un espace de conversation entre mouvements/activistes de la région pour une cohérence et compréhension commune, face aux enjeux majeurs qui nous animent. Stefan Gua, activiste politique et membre de CARES nous en parle....

Quelle est la nécessité d’organiser une conférence des peuples de l’océan Indien ?
Plusieurs impératifs et défis guettent aujourd’hui les peuples des États insulaires. Les îles de l’océan Indien ne sont pas en reste. Le plus grand défi est sans nul doute la crise écologique globale. Outre, la montée du niveau de la mer, les défis que doivent affronter les peuples des États insulaires sont énormes. 

Il faut assurer la souveraineté alimentaire face aux enjeux climatiques et la gestion des espèces invasives qui en découlent ; la résilience face aux changements des conditions climatiques, tels que les crues subites. Les exemples sont multiples, mais le plus grave c’est que, face à cette situation, il n’existe pas d’espace commun pour les peuples concernés pour en discuter. Les conséquences de la dégradation du littoral et du lagon affectent les pêcheurs de Maurice, comme ceux de Madagascar ou des Comores. Or, existe-t-il un espace commun pour en débattre ?

La Fédération des Pêcheurs Artisans de l’Océan Indien, la Commission de l’Océan Indien pour n’en citer que ceux-là ? 
Certes, il existe des structures spécifiques, la Commission de l’Océan Indien (COI), nous y reviendrons... Mais ce que je veux dire, c’est qu’il faut une convergence des luttes, une demande unifiée par rapport aux multiples défis auxquels nos peuples doivent faire face. Les regroupements thématiques sont importants, mais une approche multisectorielle, articulée autour des demandes et aspirations communes, est primordiale. Pour revenir à la COI, elle aurait dû être cet espace de convergence. Malheureusement, elle s’est muée en agent facilitateur pour l’Union européenne qui garde toujours une attitude coloniale sur la région. Ajouter à cela, la plupart de nos États se rendent complices de cet état de choses et facilitent, entre autres, le pillage de notre patrimoine naturel et l’exploitation de notre main-d’oeuvre. 

tes-vous en train de dire que cette conférence des peuples de l’océan Indien vise à redéfinir la politique régionale ?
Il faut être honnête et reconnaître que la politique régionale échappe aux peuples de l’océan Indien. Les accords et discussions des dirigeants de la COI se déroulent quasi à huis clos. Entre-temps, nous constatons que : la disparité entre riches et pauvres se creuse; l’accaparement de nos mers et de nos littoraux s’étend dans la région, ainsi que la convoitise de nos territoires, et enfin une perte de souveraineté des peuples qui en découle. Oui, la conférence des peuples de l’océan Indien, dont CARES a pris l’initiative d’organiser, est un espace de discussion pour permettre la réappropriation de l’initiative politique aux peuples et mouvements de l’océan Indien.

Pour en revenir à cette conférence, qui en seront les participants?
Les participants viennent de toutes les îles de l’océan Indien : Madagascar, La Réunion, Les Comores, Les Seychelles, Rodrigues, Les Chagos, Agalega et Maurice. D’autres participants viendront de la région côtière africaine, d’Afrique du Sud et du Mozambique. Pour la plupart, ce sont des activistes de divers mouvements de transformation sociale, des mouvements des droits humains à l’instar de DIS-MOI qui aura des participants de Maurice, de Madagascar et des Comores. Nous aurons aussi des activistes des mouvements environnementaux, des gens de la mer... Ce sera une participation hétéroclite avec en commun l’océan Indien. 

Parlez-nous un peu plus du programme de cette conférence...
La conférence s’étalera sur deux jours, le mardi 30 et mercredi 31 octobre. Le premier jour sera ouvert au public et se tiendra à la Maritime Academy de Pointe-aux-Sables, de 9 h 30 à 15 heures. Vincent Florens et Vassen Kauppaymuthoo apporteront un éclairage scientifique sur l’état des nos océans et de notre biodiversité, car il faut resituer cette conférence dans le temps présent. Toute discussion sur le devenir de la région doit absolument se faire en fonction de l’impératif écologique. Ensuite, les participants des divers pays feront un état des lieux de leur situation respective. L’objectif du premier jour sera de faire la cartographie de la région du point de vue des mouvements. Le deuxième jour ne sera pas public. Il se tiendra à Riambel et sera une conversation approfondie avec les délégués régionaux. 

Quid de la participation mauricienne ?
Maurice sera représenté par un regroupement de mouvements en lien avec l’océan, Lavwa Losean Indien. C’est le même regroupement qui s’est montré très critique des accords de pêche que signent les dirigeants mauriciens sans consultation avec le peuple. Déjà, ce regroupement est composé de représentants de plusieurs sphères : des pêcheurs, plaisanciers, étudiants, écologistes, artistes, activistes politiques et citoyens engagés. En sus de cela, il y aura des représentants syndicaux, des représentants des petits planteurs. 

Qu’attend le Center For Alternative Research and Studies de cette manifestation ?
Déjà que ce rendez-vous soit un événement ponctuel pour permettre un espace de discussion dans le temps, afin que l’initiative politique revienne aux peuples de l’océan-indien pour développer une contre-vision à la vision néolibérale de nos décideurs respectifs. Que la voix des peuples de l’océan Indien soit articulée et se fasse entendre à l’unisson lors des forums mondiaux comme la Conference of Parties. Pour cela, un espace de discussion préalable est nécessaire. Que la solidarité, l’entre-aide, la coopération, la fraternité soient les bases d’un nouvel échange qui caractérise la région indo-océanique. 


Jolie brochette de participants

Les représentants des Comores venus en nombre.
Les représentants des Comores venus en nombre.
Des camarades issus de l’Ile de La Réunion...
Des camarades issus de l’Ile de La Réunion...
... de Papouasie Nouvelle Guinée...
... de Papouasie Nouvelle Guinée...
...ou de Madagascar.
...ou de Madagascar.
La délégation qui s’est déplacée d’Afrique du Sud.
La délégation qui s’est déplacée d’Afrique du Sud.


DIS-MOI

DIS-MOI

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