Choix des maires et de leurs adjoints : la difficile répartition des postes entre alliés du pouvoir

Les négociations au sein de l’Alliance du Changement se poursuivent pour répartir les postes municipaux. Réunions et discussions internes visent un consensus, ajustant la répartition entre le PTr, le MMM, ND et ReA.

Depuis la victoire écrasante de l’Alliance du Changement aux élections municipales du 4 mai dernier, les tractations se multiplient au sein de la majorité gouvernementale pour répartir les postes clés dans les conseils municipaux. Une réunion regroupant une quinzaine de ministres s’est d’ailleurs tenue mardi dernier pour tenter d’aboutir à un consensus, dans un climat marqué par la recherche d’équilibres politiques et communautaires. Il nous revient, cependant, que d’autres rencontres et négociations ont dû être menées de part et d’autre pour parvenir à affiner la liste de ceux qui occuperont les postes de maires et d’adjoints au maire.

L’alliance au pouvoir, formée du Parti travailliste (PTr), du Mouvement militant mauricien (MMM), de Nouveaux Démocrates (ND) et de Rezistans ek Alternativ (ReA), a remporté 117 sièges sur 120. Forte de cette domination, elle s’attelle depuis le début de la semaine à établir une répartition concertée des responsabilités municipales. Une première mouture de la répartition a été arrêtée à l’issue de discussions internes, mais plusieurs ajustements restent envisageables, selon des sources proches du dossier.

Conformément aux équilibres entre les partis, le MMM est pressenti pour prendre la tête des conseils municipaux de Port-Louis et de Beau-Bassin/Rose-Hill. Le PTr dirigerait les trois autres villes du pays : Quatre-Bornes, Curepipe et Vacoas-Phoenix. Les partenaires minoritaires se verraient attribuer des postes d’adjoints : Nouveaux Démocrates à Curepipe, et Rezistans ek Alternativ soit à Port-Louis, soit à Beau-Bassin/Rose-Hill.

Cette répartition, bien qu’en voie de finalisation, est sujette à révisions. L’enjeu dépasse la simple logique partisane : la représentativité des différentes communautés dans l’espace urbain demeure une préoccupation constante. Toute modification dans une ville pourrait entraîner des répercussions dans d’autres, afin de préserver un équilibre global jugé acceptable par toutes les composantes de l’alliance.

Des noms plus ou moins confirmés

Des noms ont déjà émergé dans les discussions, sans qu’aucune confirmation officielle n’ait encore été rendue publique. À Port-Louis, Aslam Adam Hossenally (MMM), élu du ward 5, est donné favori pour accéder au poste de Lord-maire, avec comme adjoint Giovani Hensley Laclé (PTr), élu du Ward 1.

En 2014 et en 2019, Aslam Adam Hossenally a été candidat aux élections générales pour le MMM. Il a déjà occupé le poste de lord-maire de 2012 à 2013. Le 14 février dernier, il a été nommé président du Conseil d’administration de SME Mauritius Ltd.

À Beau-Bassin/Rose-Hill, la candidature de Rimena Battur (MMM, Ward 2) est évoquée pour la mairie, tandis que Gina Poonoosamy (MMM, Ward 5) pourrait en devenir l’adjointe.

À Quatre-Bornes, le choix de maire se porterait entre deux élus du PTr : Rudy Keenoo (Ward 3) et Vicky Naga (Ward 2), sans qu’un accord clair n’ait encore été scellé.

À Curepipe, Dhaneswar Bissonauth (PTr, Ward 3) est pressenti pour occuper le poste de maire, aux côtés de Diana Ami (ND, Ward 4), mentionnée pour la fonction d’adjointe.

Enfin, à Vacoas-Phoenix, les candidatures de Veejendra Dayal (PTr, Ward 4) et de Sanjeev Dindoyal (PTr, Ward 3) sont à l’étude, mais la décision finale reste, là encore, en suspens.

Cérémonies d’investiture en vue

Le Conseil des ministres, réuni le vendredi 9 mai, a entériné le calendrier des investitures municipales. Celles-ci auront lieu la semaine suivante : mercredi 14 mai pour les conseils de Port-Louis et de Quatre-Bornes, et jeudi 15 mai pour ceux de Beau-Bassin/Rose-Hill, Curepipe et Vacoas-Phoenix.

D’ici là, les discussions se poursuivent à huis clos entre les directions politiques des quatre formations, chacune soucieuse de faire valoir ses intérêts sans compromettre la cohésion de l’alliance. Le dispositif final pourrait encore évoluer jusqu’à la dernière minute, sous l’effet des arbitrages internes et des équilibres à maintenir au niveau local.