Cherté des carburants : «On essaie de ne pas trop prendre la voiture»

En cinq mois, au terme de quatre hausses successives, les prix des carburants accusent Rs 15 de plus. L’essence est à Rs 74,10 et le diesel à Rs 54,55. Quelles sont les répercussions de ces majorations sur les automobilistes ?

« Dépenser Rs 10 000 par mois en carburant, c’est exorbitant ! » Akilesh Mungar, 25 ans, est dépité. Très affecté par les hausses consécutives des prix des carburants depuis décembre 2021, ce professionnel de la communication confie avoir dû revoir ses déplacements. Et il n’est pas le seul dans ce cas.

Après l’énième hausse des prix, l’essence se vend aujourd’hui à Rs 74,10 et le diesel à Rs 54,55. « Auparavant, je dépensais Rs 1 000 par semaine, dorénavant c’est Rs 2 500. Par mois, c’est Rs 6 000 de plus que je dois trouver », souligne Akilesh Mungar. Le Vacoassien dit ne pas pouvoir faire d’épargne. « La hausse est énorme et pèse lourd sur mon budget. »

Comment procède-t-il dès lors ? Le jeune homme répond qu’il est plus prudent et réfléchit à deux fois avant de sortir en voiture. Il révèle avoir essayé de prendre le bus mais estime que ce n’est pas convenable. « D’abord, les horaires sont irréguliers. Ensuite, quand il pleut, les bus coulent et quand il fait beau, ça sent la moisissure. C’est une situation vraiment embarrassante. »

Ce qui le chagrine le plus, ce sont les « road trips » qu’il a dû sacrifier. « Par exemple, pour la fête des Mères, on avait l’habitude de se rendre dans le Nord où habitent mes proches pour ensuite faire une virée dans le Sud ou une autre région de l’île. Cette année, chacun est resté chez soi. C’est décourageant… »

Même son de cloche du côté de Ravin Bara. Consultant dans le domaine des services et père d’un jeune homme de 21 ans, il fait valoir que son budget carburant est passé de Rs 1 500 à entre Rs 2 000 et Rs 2 200. « Comme je me déplace beaucoup pour aller voir mes clients, je n’ai donc d’autre choix que d’utiliser ma voiture », soutient le quadragénaire. 

Cet habitant du Sud ne se rend à son bureau, sis à Vacoas, qu’en cas de nécessité. « Je privilégie le Work From Home autant que possible. » En tant que PME, souligne Ravin Bara, c’est difficile. « On a dû revoir l’allocation pour le transport des employés. C’est un coût additionnel alors que les revenus ne sont pas réguliers. » Il affirme qu’il « faut se serrer la ceinture ». 

Et cela s’applique aussi sur le plan personnel. « Lorsque je dois me déplacer, mon épouse planifie ses sorties pour qu’on n’ait pas à sortir deux voitures. Nous limitons aussi nos sorties en famille. »