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Cherté de la vie : l’insécurité alimentaire guette les foyers démunis

La distribution de repas est une des aides apportées aux bénéficiaires.
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Gérard Lam Hing.

L’affaiblissement du pouvoir d’achat pèse lourdement sur les familles qui sont au bas de l’échelle. ONG et travailleurs sociaux se démènent pour apporter leur aide bien qu’ils ne soient pas épargnés par le cercle vicieux de la hausse des prix. 

Le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire est en hausse, affirme Gérard Lam Hing, fondateur de l’ONG iMove. L’appauvrissement et la malnutrition seraient étroitement liés au pouvoir d’achat. La hausse des prix des commodités résulte des répercussions de la pandémie de Covid-19 et, plus récemment, des effets de la guerre en Ukraine. 

Du coup, face à la cherté de la vie, le mode d’achat a changé. « Le pourcentage du salaire consacré à l’alimentation de ceux qui sont au bas de l’échelle augmente en raison de la hausse des prix. Cependant, cela ne veut pas dire qu’ils consomment plus », avance le fondateur d’iMove dont le champ d’action se focalise sur la distribution de repas, le « mentoring » et le programme cure anti-tabac. 

Ce que confirme la travailleuse sociale Elena Rioux. « Le lait peut aujourd’hui être classé dans la même catégorie que le caviar au vu du prix. Cela pèse sur les familles qui travaillent le jour pour se nourrir le soir », dit-elle. 

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Elena Rioux.

Dans le même temps, la cherté de la vie entraîne des complications pour les travailleurs sociaux. Elena Rioux fait comprendre que le montant déboursé dans le passé pour venir en aide à dix familles ne peut à présent être utilisé que pour cinq familles. 

Nombre de bénéficiaires en hausse

Les ONG et les travailleurs sociaux s’appuient sur les sponsors pour venir en aide aux familles vulnérables. Or Elena Rioux s’interroge sur la capacité des sponsors à soutenir la hausse des prix dans le long terme. Cette situation pourrait être contraignante alors que le nombre de bénéficiaires augmente. 

Chez iMove, « nous distribuons une centaine de portions de repas par jour dans la région des Plaines-Wilhems, ce qui représente une trentaine de familles. iMove élargira son action dans d’autres régions, plus précisément dans le nord », précise Gérard Lam Hing. L’ONG, qui recevait à ses débuts des légumes invendables mais consommables de certains supermarchés, a lancé sa propre plantation pour répondre à la demande. 

Elena Rioux soutient que les travailleurs sociaux effectuent des relais en fonction de la région du demandeur d’aide. « Une simple nourriture peut apporter un sourire. Notre objectif est que nul n’aille dormir le ventre vide. »

Shirley Rose, bénéficiaire d’une ONG : «Je crains que la situation n’empire»

Après avoir subi deux interventions chirurgicales, Shirley Rose est dans l’incapacité de travailler depuis mai 2021 et ne perçoit plus de salaire. Mère célibataire d’une famille nombreuse, elle est actuellement en rééducation. Percevant une pension médicale, elle souligne qu’avec les dépenses courantes, il est difficile de répondre au coût de la vie galopant. 

« Le budget mensuel pour la nourriture était de Rs 15 000. Avec les prix qui ont grimpé de manière significative, ce montant ne permet pas d’avoir la même quantité de produits alimentaires pour les sept personnes de notre maison », dit-elle. Elle bénéficie de boîtes de repas deux fois par semaine d’une ONG. 

Avec la cherté de la vie, Shirley Rose « craint que la situation n’empire ». Déterminée à s’en sortir, elle cherche du travail dont la rémunération sera utilisée comme apport supplémentaire dans l’approvisionnement en nourriture.

 

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