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Changement climatique : des phénomènes météorologiques plus intenses à prévoir

De fortes pluies sont prévues. Ce qui ne manqueront pas d’occasionner des inondations comme c’était le cas à Bramsthan en mars 2020.

« La terre est sur un feu qui est de plus en plus fort et plus d’énergies vont engendrer des phénomènes météorologiques plus intenses ». L’avis de Vassen Kauppaymuthoo qui résume la situation dans laquelle se trouve la planète Terre. Et Maurice ne va pas y échapper. Les événements ont commencé à se produire. L’expert en environnement cite, en exemple, les inondations de mars 2013 à Port-Louis et le passage du cyclone très intense Fantala en avril 2016, le système le plus puissant jamais enregistré dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien avec des rafales de vents de 360 km/h.

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D’autres phénomènes similaires ou encore plus extrêmes sont à prévoir dans les mois à venir, comme indiqué dans le résumé du Conseil des ministres du 6 janvier dernier. (Voir plus loin). En cause, les modifications dans l’océan et l’atmosphère qui interagissent entre eux.

Prenant l’exemple d’une casserole d’eau sur le feu, Vassen Kauppaymuthoo explique que l’eau va commencer à bouillir et émettre de la vapeur qui va s’évaporer. C’est pareil pour l’océan. « S’il fait plus chaud, il y aura plus de vapeur qui, à son tour, va former plus de nuages qui, en réfléchissant la lumière du soleil, vont diminuer l’évaporation » dit-il. Et c’est tout ce système complexe d’interactions qui se passe entre l’atmosphère et les océans qui engendrent des phénomènes météorologiques », fait-il comprendre.

Le changement climatique, dit-il, est aussi causé par la quantité de dioxyde de carbone et de gaz à effet de serre rejetée dans l’atmosphère. De ce fait, la Terre, en tant que système, qui devait refléter naturellement une partie l’énergie solaire pour la renvoyer dans l’espace, absorbe les rayons infrarouges et stocke davantage d’énergie solaire. « La planète se retrouve alors sur un feu plus fort analogiquement parlant », explique l’intervenant.

Par conséquent, quand il fait plus chaud, il y a plus d’humidité dans l’atmosphère en raison de la chaleur. Et quand il y a plus d’humidité dans l’atmosphère, les gouttes d’eau sont plus grosses et les phénomènes plus forts. Plus la différence de température et l’énergie est importante, plus les phénomènes sont puissants, dit Vassen Kauppaymuthoo. « C’est ce qui se passe avec les cyclones », dit-il. Ainsi, plus d’énergies liées au changement climatique veut dire davantage de phénomènes extrêmes plus puissants. Les cyclones vont aussi s’intensifier plus rapidement, les vents plus violents et davantage de houles, car l’énergie est aussi stockée en partie dans les masses océaniques.

Météo

De la pluie et possibilité d’orage en ce début de semaine

Avec les conditions atmosphériques qui deviennent graduellement instables sur notre région, une pluie passagère et modérée par moments est prévue ce lundi 9 janvier. Les averses vont persister mardi et probablement jusqu’à mercredi 11 janvier, selon la station météorologique de Vacoas.

Ceux qui prennent le chemin de l’école ou le travail doivent prévoir parapluie et imperméable jusqu’à au moins mardi, selon la station météorologique de Vacoas. En cause, les conditions atmosphériques qui deviennent instables sur notre région et l’approche d’une bande nuageuse qui nous vient de l’Est.

Ces averses seront passagères, principalement sur la moitié Est de l’île et le plateau central. Elles seront modérées par moments et seront possiblement accompagnées d’orages isolés au courant de la journée. Les ondées seront plus fréquentes durant la nuit ce lundi 9 janvier. La pluie pourrait persister jusqu’à mercredi matin, selon le prévisionniste de la station météorologique de Vacoas.

Orages violents et fortes pluies à la mi-janvier 

Le Conseil des ministres, qui s’est réuni vendredi, a pris note du rapport actualisé de la station météorologique de Maurice concernant les perspectives saisonnières pour l’été 2022-2023 pour Maurice et Rodrigues. Après avoir analysé tous les indicateurs et en tenant compte des modèles analogues, le service météo a conclu que :

(a) le début des pluies d’été serait encore retardé et est maintenant attendu au cours de la deuxième semaine de janvier 2023 ;
(b) à partir de la deuxième moitié de janvier 2023 jusqu’à fin avril 2023, les conditions atmosphériques deviendraient propices à l’apparition de phénomènes météorologiques extrêmes tels que des orages violents et de fortes pluies ;
(c) les températures seraient proches de la normale ;
(d) des températures occasionnellement supérieures à la normale, associées à des périodes prolongées de forte humidité et de vents faibles, pourraient engendrer des conditions torrides, en particulier pendant les mois de janvier à mars 2023 ;
(e) le nombre de tempêtes nommées évoluant dans le bassin Sud-Ouest de l’océan Indien pour la saison cyclonique 2022-2023 devrait se situer entre sept et neuf ;
(f) les fortes houles générées par les cyclones tropicaux évoluant à proximité des îles Mascareignes pourraient affecter les côtes de Maurice, Rodrigues, Agalega et St Brandon.

À quel point sommes-nous vulnérables ? 

Selon la station météorologique, les conditions atmosphériques deviendraient propices à l’apparition de phénomènes météorologiques extrêmes, tels que des orages violents et de fortes pluies. Ce, à partir de la seconde moitié de janvier jusqu’à fin avril 2023. À quel point sommes-nous vulnérables au changement climatique ?

Les nouvelles ne sont guère luisantes. La météo de Vacoas prévient que d’ici la mi-janvier, des conditions météorologiques extrêmes sont attendues. L’ancien cadre de Greenpeace et écologiste, Sunil Dowarkasing, concède que ces faits sont connus depuis quelque temps déjà. « Les divers rapports de météorologues, surtout japonais et indiens, qui font des recherches sur la région, ont prévu des turbulences extrêmes au niveau météorologique », explique notre interlocuteur.

Il indique que dorénavant, Maurice ainsi que les autres pays de la région ne connaîtront pas de cyclones de catégories 1 et 2. « On prévoit des cyclones de catégories 3, 4 et 5. Ce qui va causer plus de dégâts qu’avant. Ces phénomènes sont causés par un dérèglement de l’ENSO et du dipôle de l’océan Indien (DOI), qui en principe régule le climat dans la région. C’est l’interaction entre la température de l’atmosphère et celle de la surface de la mer qui gouverne le climat », précise Sunil Dowarkasing.

 

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