
En France, il fait une chaleur étouffante, tandis que chez nous, le froid est plus fort que d’habitude. Que ce soit en plein été européen ou au cœur de l’hiver local, les Mauriciens d’ici et d’ailleurs subissent des conditions météo extrêmes.
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Ces deux réalités opposées montrent une chose : le climat change. Les saisons deviennent de plus en plus imprévisibles, et les phénomènes extrêmes, plus fréquents.
En France, les températures atteignent des records. Selon Météo France, le mois de juin 2025 a été le deuxième plus chaud depuis 1900, avec des températures dépassant la normale de 3,3 °C. À Nice, Dajila Kisten, une Mauricienne expatriée, raconte : « Heureusement qu’on a la clim au travail, ça aide ! » Toutefois, la nuit reste difficile. Elle évoque un sommeil perturbé, la fatigue et une humeur changeante. « En ville, on a du mal à bien respirer. On est souvent irritable à cause du manque de sommeil », confie-t-elle.
À Paris, Sastry Venkaya parle d’un phénomène qui touche tout le monde : « C’est tout un peuple qui souffre ». Il rappelle la canicule meurtrière de 2003, mais souligne que cette fois, la population a été mieux préparée : « Il y avait des écoles fermées et les piscines ou parcs sont restés ouverts plus tard », indique notre compatriote.
Ces vagues de chaleur, devenues plus fréquentes, s’ajoutent aux effets cumulatifs du changement climatique, souligne Météo France, qui note une intensification des extrêmes plutôt qu’un simple réchauffement progressif.
Pendant ce temps, dans l’hémisphère sud, Maurice fait face à un hiver humide et plus rude qu’à l’accoutumée. Un puissant anticyclone au sud des Mascareignes a récemment provoqué une chute brutale des températures.
À Wooton, Kovila Chedumbrun confie : « Je dors toujours avec des chaussettes, et malgré cela, j’ai souvent des crampes nocturnes à cause du froid ». Elle décrit une vie ralentie, des rhumes fréquents, des tâches simples devenues pénibles, et une humidité tenace. « L’hiver est devenu plus humide, plus mordant », fait-elle remarquer.
Même constat à Montagne-Longue, où Rishima Imrit témoigne : « Beaucoup de gens autour de moi ont attrapé la grippe ». Elle ajoute que les magasins, souvent axés sur les appareils de refroidissement, sont peu équipés en chauffage, rendant l’adaptation difficile.
Pour Anjum Allymamod, le froid est cependant bienvenu. Elle préfère l’hiver à l’été : « Je mange et dors mieux. Je me sens en meilleure santé ». Selon elle, l’hiver permet de passer plus de temps avec ses proches, loin de la fatigue et des allergies estivales.
Dérèglement climatique
Le service météorologique de Maurice confirme que l’hiver 2025 est légèrement plus chaud que la normale dans son ensemble, mais ponctué d’épisodes froids et venteux dus aux anticyclones. « Ces systèmes apportent de l’air plus frais et renforcent les alizés du sud-est, ce qui accentue l’effet de refroidissement », explique un prévisionniste.
Pour les semaines à venir, les températures maximales atteindront environ 24 °C sur le plateau central et 29 °C sur les côtes. Les minimales, elles, avoisineront les 17 °C à l’intérieur des terres.
Peut-on alors parler de dérèglement climatique ? Pour les experts, la réponse est oui. « Le changement climatique ne signifie pas un réchauffement uniforme, mais une instabilité accrue », précise le service météo. Cela se traduit par d’extrêmes opposés : des vagues de chaleur en Europe et des hivers plus rudes à Maurice.
À Maurice, les autorités appellent à la prudence : éviter les activités maritimes en cas d’alerte, sécuriser les habitations et se tenir informé.
Qu’ils soient en Europe ou dans l’océan Indien, les Mauriciens sont déjà confrontés aux effets tangibles du dérèglement climatique. Un phénomène global qui bouleverse les habitudes et pousse chacun à s’adapter, tant bien que mal.

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